Les zoonoses représentent un pourcentage important des maladies nouvelles et existantes chez l’homme. Elles représentent un problème majeur de santé publique dans le monde entier en raison de notre relation étroite avec les animaux dans différents contextes que sont l’agriculture, les animaux domestiques et l’environnement naturel. Dr Hammadoun Dia, conseiller santé numérique et engagement communautaire au Breakthrough Action, estime qu’environ 75 % des nouvelles maladies infectieuses émergentes sont d’origine animale.
Les agents pathogènes zoonotiques sont d’origine bactriennes ou virales. Dr Dia explique que le Mali a priorisé certaines maladies zoonotiques depuis 2017 qui sont la rage, la tuberculose bovine, le charbon bactéridien, la grippe aviaire et les fièvres hémorragiques comme la fièvre jaune, la maladie à virus Ébola, la maladie de la vallée du Rift, la fièvre hémorragique Marbourg et la fièvre de Lhassa. Au Mali, les maladies peuvent être transmises par les bovins, les volailles, les chiens, les chats, les chauves-souris, les rats, etc.Cela par inhalation, par contact direct avec les liquides corporels (sang, urines, salive…), par la consommation du lait non bouillie. Mais également par la consommation de la viande mal cuite, par les morsures, léchages ou griffures d’animaux infestés.
Concernant les symptômes, le spécialiste précise qu’ils peuvent varier d’une maladie à l’autre. Par exemple, la rage chez l’animal se manifeste par une envie de mordre, un changement de comportement (agressivité ou docilité anormale), une salivation excessive, une paralysie, une convulsion. Elle peut plonger l’animal dans lecoma ou même provoquer sa mort. Chez l’humain, les symptômes se manifestent par la fièvre,les maux de tête, la dépression, la paralysie.
Quant au charbon bactéridien, la toxine produite par la bactérie est responsable des symptômes de la maladie et entraîne un taux de mortalité élevé.Il se manifeste chez l‘animal par des tremblements, des difficultés respiratoires, une forte fièvre entraînant la mort. Sur le cadavre, on constate des écoulements de sang de couleur noirâtre du nez, de la bouche, de l’anus, des oreilles.
Chez l’homme, le charbon par inhalation est le plus dangereux et entraîne des formes respiratoires graves pouvant aboutir à la mort. La forme gastro-intestinale se manifeste par une inflammation aigüe du tractus digestif, avec la présence de nausées, de perte d’appétit, de vomissements, de fièvre, etc. Chez l’animal, la tuberculose bovine se manifeste par une faiblesse, une anorexie et une émaciation. Il peut également y avoir de la fièvre oscillante, une toux sèche intermittente et une diarrhée. Toutefois, révèle Dr Dia, la bactérie peut aussi rester latente chez l’hôte, sans engendrer de maladie. Chez l’homme, elle provoque unetoux, un amaigrissement, de la fièvre, une anorexie, etc.
Pour ce qui est de la grippe aviaire, elle entraîne une très forte mortalité chez les oiseaux. Notre interlocuteur précise qu’il peut y avoir des troubles respiratoires graves, des symptômes cutanées avec œdèmes, congestion et hémorragie des crêtes et des barbillons ; et diarrhée blanchâtre parfois hémorragique. Des symptômes nerveux aussi peuvent paraîtres : torticolis, incoordination motrice, paralysie. Chez l’homme, c’est de la fièvre, les maux de gorge, les maux de tête, la fatigue, les douleurs musculaires et abdominales, les difficultés respiratoires, les infections oculaires, etc.
Pour la maladie à virus ébola chez l’homme, les symptômes qui peuvent être observés sont la fièvre, la fatigue, la toux, la diarrhée hémorragique, la congestion oculaire, entre autres. Dr Dia précise que les symptômes initiaux ne sont pas très spécifiques et similaires au paludisme et à la fièvre typhoïde. Il est important pour cette raison que les personnes ayant une fièvre pendant une épidémie d’Ébola s’isolent et cherchent une prise en charge immédiate avant de vérifier la cause des leurs symptômes.
Selon Dr Dia, nous pouvons éviter la plupart des maladies zoonotiques en adoptant certains comportements. Il faut éviter les contacts étroits avec les animaux et éviter de manger la viande mal cuite. Faire bouillir le lait,se laver les mains après tout contact avec les animaux ou les produits animaliers, mais aussi porter les équipements de protection comme les gants,bottes, blouses et masques. Enfin, Dr Dia insiste sur la vaccination de nos animaux et en appelle les agents des services vétérinaires pour leur suivi régulier.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR