Celui-là est un véritable caméléon politique qui se fait manger à toutes les sauces, lui qui ne
tarissait pas d’éloges sur Soumaïla Cissé président fondateur de l’Union pour la République et
la Démocratie (URD), parti qu’il a rallié avant de s’attacher les services de l’actuel Président
de la République Ibrahim Boubacar Kéita qui l’a même nommé Ambassadeur en Inde. Yéah a
échoué à plate couture dans sa tentative de gravir les marches de Koulouba.
« Si je suis président de la République, je commencerai par exclure Karim Kéita de
l’Assemblée nationale, et d’évincer son gendre (le président Issaka Sidibé) de la tête du
Perchoir » a-t-il rassuré, avant de laisser entendre qu’il ouvrirait le dossier dit de l’avion
présidentiel. Yéah Samaké, président d’honneur du PACP, pourtant ancien membre de la
majorité présidentielle est quand même positif sur la crise actuelle que traverse notre pays
nonobstant ses piques à l’endroit de la famille présidentielle. Ce qui compte prioritairement
pour lui, est que « le Mali recouvre entièrement son intégrité territoriale ». Il a critiqué « le
combat de la France qui ne défend plus le territoire malien », mais qui lutte contre le
terrorisme en sa façon, un combat qui en cache un autre.
Moussa Sinko Coulibaly, président de la LDC
« Un coup d’Etat est la conséquence de la mauvaise gouvernance »
Démissionnaire de l’armée pour des ambitions politiques, il a réitéré sa prétention « à mettre
fin au régime incompétent du président de la république », une déclaration qui lui a déjà valu
une interpellation. Président de la ligue pour la démocratie et le changement (LDC), le
Général à la retraite a fait savoir que « le Mali souffre d’un problème de gouvernance ». Pour
contribuer positivement à résoudre la crise, le président et son équipe doivent s’appuyer, à son
avis, « sur la responsabilité individuelle ». « Le sous bassement est mal posé » a-t-il dit avant
d’ajouter que, pour impulser l’essor économique, il faut aller par les étapes obligatoires.
Question : Et s’il y a coup d’Etat aujourd’hui au Mali ? Moussa a répondu laconiquement :
« Ce sera la conséquence de la mauvaise gouvernance » avant de s’en prendre aux hauts
responsables et de leur « habileté à voler dans les caisses de l’Etat ». Il n’a pas caché le fait
que chacun a une responsabilité en tant que peuple. Et comme, à son habitude, il a appelé à
une transition avec toutes les forces vives et religieuses, sans IBK et sa clique. Ce d’autant
que pour lui, 9 sur 10 des Maliens aspirent, au changement.
Jéamille Bittar, président du Pôle Politique pour le Consensus (PPC)
« Nous sommes pour le Mali »
Jeamille Bittar, ancien opérateur économique et président du Pole politique du consensus,
mais signataire de l’accord de gouvernance. « Le consensus, c’est notre idéal, notre vision,
pas d’opposition, pas de majorité, seul le Mali qui compte » a noté l’ancien président de la
Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) pour qui « le Mali n’a pas les moyens
de la guerre qui nous a été imposée ». De la rébellion à la guerre, Bittar demande « une
évaluation de ce qui se passe » car il pense que les « détenus arrêtés au nord ne sont pas des
Maliens ». Alors, d’où viennent-ils ? Bittar rejoint notre avis qu’il y a complot contre le Mali.
Pour conclure, l’ancien patron du Conseil économique, social et culturel (CESC) est formel :
« C’est une guerre du monde, le Mali seul ne peut solutionner. Il ne faut pas remuer le
couteau dans la plaie. « Nous sommes contre toute minorité, majorité ou groupuscule qui se
lève et demande au président de partir », une pique adressée à Moussa Sinko Coulibaly qui
continue de réclamer le départ du président. A Bittar de rappeler que « la crise n’est née avec
IBK ». Avant de cracher avec pessimisme : « Le Mali peut disparaitre, oui, il y a des Etats qui
ont disparu », sacré Bittar.
Rassemblés par Issiaka Sidibé