L’équipe du Dr. Choguel Kokalla Maïga vient à nouveau de déplorer des allégations relayées par la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma, sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali. Avec à sa tête El Ghassim Wane, l’organe onusien de plus en plus contesté se tire ainsi une balle dans son pied ce, de par sa Note trimestrielle rapportant des violations censées être consommées du 1er octobre au 31 décembre 2022.
Sur la base de la résolution 2640 (2022) du conseil de sécurité de l’ONU, la Minusma a transmis au Gouvernement malien, le 20 février dernier, un projet de note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme, ainsi qu’au droit international humanitaire au Mali. Lesquelles couvrent la période du 1er octobre au 31 décembre 2022. Suite à des observations, le Gouvernement malien souligne remarquer « avec regret que, comme les précédentes, la présente note ne met pas l’accent sur les efforts déployés par les autorités pour la protection des droits humains ». Sur la méthode du travail, la Minusma note que les cas rapportés dans son document ont été notamment vérifiés sur la base des enquêtes menées par la Mission et les positions, voire par des déclarations, des communiqués officiels, de même que des documents publiés par des organisations étatiques, non-étatiques et des Agences onusiennes. « Le Gouvernement du Mali reste interrogatif sur cette démarche qui met en cause la crédibilité de la Note trimestrielle, car elle ne donne aucune précision sur les sources de vérifications des cas rapprochés ». Cela, afin de permettre à la partie gouvernementale de mener, au besoin, une confrontation et des enquêtes, rétorque l’équipe du Dr. Choguel. La Minusma trouve que les allégations contenues dans cette Note sont soutenues et conformes aux standards des Nations unies en matière d’enquête sur les sujets de violation des droits de l’homme. Pour sa part, lit-on dans sa riposte du 20 mars dernier, le Gouvernement du Mali estime que l’analyse de ce critère de collecte et de vérification d’informations permet de conclure que cette approche « n’est guère infaillible, parce que la conclusion peut changer d’un sujet à l’autre, en dehors de toute objectivité ». Aussi, regrette-t-on, la Minusma d’El Ghassim Wane précise que « certains entretiens avec des personnes ayant connaissance directe avec des faits, ou ayant des informations de première main ont été menés à distance… ». Cette démarche amène à poser la question de la crédibilité de toutes les informations recueillies dans ces conditions, fustige l’exécutif de la transition. Via ladite note trimestrielle, il ressort que la quasi-totalité des cas avérés de violations des droits de l’homme sont imputables aux groupes armés et terroristes. Quant aux allégations imputables aux Forces de défense et de sécurité maliennes, le Gouvernement clarifie que ces faits ont toujours fait l’objet d’ouverture d’enquêtes au niveau de la justice militaire. Pour ce qui est des tendances de violations par région et par acteurs, le Premier ministre et son staff énoncent déplorer, bien sûr à nouveau, des allégations récurrentes de l’organe onusien. Lesquelles ont été citées dans plusieurs passages de cette Note faisant état des opérations anti-terroristes menées par les FDSM qui seraient « accompagnées par le personnel militaire étranger ». Les FDSM opèrent de façon autonome sur le terrain afin de protéger les populations civiles contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Contrairement aux allégations de collaboration entre les FDSM et le personnel militaire étranger, le Gouvernement malien informe que la présence d’instructeurs russes dans le pays s’inscrit dans le cadre de la « coopération exemplaire avec la Fédération de la Russie, particulièrement dans le domaine militaire, renforcée ces dernières années en matière de lutte contre le terrorisme ». La Note trimestrielle fait également état des exactions des FDSM sur les populations civiles. Le Gouvernement s’y oppose et soutient que les Forces de défense et de sécurité maliennes opèrent de façon « professionnelle, autonome et sans supplétifs étrangers dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire ». Quant aux points relatifs à la situation des écoles maliennes, Bamako invite la division de la Minusma « à se référer au Cluster Education publié en décembre 2022 ». Et de faire part que les populations maliennes et le Gouvernement attendent de la Minusma « qu’elle joue un rôle positif et constructif » dans le cadre d’une démarche « franche, sincère et impartiale » visant à aider à la stabilisation durable du Mali.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS