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Vie de couple : LES TRAUMATISMES DU DIVORCE

Une fois consommée, cette séparation cause d’énormes problèmes surtout psychologiques aux conjoints

 

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La vie de couple n’est pas un long fleuve tranquille. De ce fait, vivre à deux a ses moments de plaisir, de bonheur, mais aussi de soucis. Comme on le dit si bien, même les dents et la langue se disputent « Gni ni nè bè kèlè ». Les conjoints doivent toujours privilégier la communication pour résoudre les différends en vue d’aplanir la vie de couple. La tâche herculéenne de cet effort incombe à la femme, la mère de l’humanité. C’est pourquoi depuis la toute petite enfance de la fille, il  lui est enseigné la patience et l’obéissance, deux atouts incontournables pour la réussite de la vie de couple.

Dans la quête de l’harmonie familiale, il est recommandé à la mère de l’humanité de faire des compromis ainsi que des concessions. C’est justement pourquoi en milieu bambara, il est dit que le mariage appartient à la femme « Fourou yé musow de tayé ». Cette parole de sagesse a tout son sens quand les anciens ajoutent aussi que ce n’est pas pour rien également qu’on dit toujours à la femme d’être tolérante et patiente « Ka mougnon a ni ka sabali ».

Malheureusement peu de jeunes couples respectent ces préceptes du mariage basés sur la compréhension mutuelle. En effet, la nouvelle génération a fait fi de cela en ignorant même les règles et conduites à suivre avant et après le mariage. En effet, si auparavant la femme était choisie par les parents du jeune homme, tel n’est plus le cas présentement. Les prétendants au mariage se rencontrent très souvent dans la rue et sans prendre l’avis des parents, ni rien, ils décident de convoler en noces.

Toutes ses déviances de la jeunesse font que notre pays enregistre de nos jours de plus en plus de divorces. Le phénomène prend de l’ampleur et inquiète plus d’un. Si certains couples arrivent à refaire leur vie, d’autres, par contre, broient du noir pendant plusieurs mois, voire des années.

En effet, en plus des problèmes sociaux, le divorce provoque également un choc émotionnel chez les personnes. Dans la plupart du temps, les personnes souffrent le martyr en silence, souvent sans que leurs proches ne s’en aperçoivent. En la matière, les femmes sont beaucoup plus exposées que les hommes. Cela pour la simple raison que généralement leur vie bascule, au moment où, elles ne s’y attendaient pas. Bref, tout dépend selon Mme Kanté Fatoumata Diankoumba, administrateur de l’Action sociale, du motif, de la manière et surtout des raisons du divorce.

Les effets secondaires de la séparation des conjoints sont variés et complexes. Chez la femme le choc du divorce se manifeste par le stress, surtout dans le cas où, elle ne veut point divorcer. Elle devient du coup hystérique, dépressive et déboussolée. La malheureuse devient maladive. Renfermée et exclue, elle perd le goût de la vie et s’abandonne à la détresse.

L’effet secondaire du divorce chez l’homme peut le pousser vers les excitants. Il devient agressif, brutal et nerveux. Tout comme la femme, l’homme est également désorienté et déprimé. Souvent pour palier au vide causé par le départ de la femme, certains hommes deviennent des coureurs de jupons.

Dans les deux cas généralement, ils sont nombreux les victimes à ne plus tenter l’expérience du mariage. Les exemples sont nombreux et posent encore une fois, la problématique du divorce dans notre pays. Mme Konaté Kadidia nous narre son cas. Elle veut que son exemple soit une leçon de vie pour tous les prétendants aux divorces. Divorcée, il y a plus d’une décennie, notre interlocutrice explique qu’elle ne s’est jamais remise de son divorce. Elle raconte qu’elle ne s’était pas mariée pour divorcer. « Mais que voulez-vous, j’ai été contrainte malgré moi, au divorce parce que mon mari voulait se remarier et sa femme n’avait pas l’intention de se marier avec un homme polygame », se souvient Mme Konaté avec un regard qui en dit long sur sa détresse.

Une plaisanterie.

Notre interlocutrice révèle que quand son mari lui a annoncé la nouvelle, elle pensait à une plaisanterie de mauvais goût  de son conjoint. Elle ne prendra conscience de sa méprise que lorsqu’elle a été convoquée au tribunal pour motif de divorce. « Je voyais ma vie défiler et l’avenir de mes enfants hypothéqué. J’ai tout fait pour faire raisonner mon mari, mais en vain », dit-elle. Le divorce sera prononcé et la garde des enfants a été confiée à son mari.

Sans mari et sans enfants, alors qu’elle n’a jamais prévu cet épisode de sa vie, notre interlocutrice s’est petit à petit renfermée sur elle même. « J’étais désorientée, j’ai perdu en un bref de temps tout ce que j’ai construit en 20 ans de sacrifices et d’endurance. Tout cela justement pour éviter le divorce. Je me demandais ce que j’avais fait pour que ma vie bascule ainsi. C’était injuste et je n’arrivais pas à voir ma vie autrement sans mes enfants et mon mari », explique notre interlocutrice.

Sans soutien et sans assistance, celle qu’on appelle Kady s’est abandonnée dans la déprime. Elle souffrira pendant les 3 années qui ont suivi son divorce de la dépression nerveuse. Elle affirme qu’elle est toujours sous traitement, même si au fil des années, elle a réussi à mettre une croix sur le bourreau de son cœur. A la cinquantaine passée, l’ex Mme Konaté refuse de se remarier. Elle vit actuellement dans sa famille paternelle, où ses deux enfants lui rendent constamment visite.

Cet autre cas est révélateur. Moussa Diarra un enseignant a aussi divorcé. Le hic est que c’était lui qui ne voulait plus de sa femme pour une raison qu’il a bien voulu garder. Cependant, malgré le fait que notre instituteur s’est remarié et après plus de 7 ans de séparation avec sa première femme, il lui arrive de penser à elle. Cette envie, dit-il, le rend agressif, nerveux et violent. « Je suis révolté. Je ne comprends pas pourquoi, il m’arrive encore après tant d’années de penser à elle », lance notre interlocuteur.  Il ne pensait pas être victime du choc émotionnel après le divorce.  Mais, le jour où, il a dormi seul après 8 ans de vie de couple, Moussa révèle qu’il s’est senti vulnérable et exposé. Le vide qu’a laissé le divorce était tellement grand, que pendant 4 mois, notre instituteur ne pouvait supporter la présence d’une femme à ses côtés. « Je me suis certes remarié, mais rien n’est comme avant, car le divorce m’a enlevé ma joie de vivre », martèle-t-il.

Un autre cas, une autre histoire. Mme Hawa Kamissoko, la cinquantaine révolue est divorcée il y a une quinzaine d’année. Depuis son divorce, notre interlocutrice s’est d’elle-même exclue de la vie de la société. Renfermée et dépressive et à force de se lamenter sur son sort, Hawa a fini par développer un problème cardiaque.

Toujours prête à répliquer son entourage retient d’elle avant son drame, une femme sans problème. « C’est incroyable comment les gens peuvent changer en un rien de temps. Personne ne pouvait imaginer qu’une si bonne personne peut être acariâtre, comme c’est le cas chez Hawa », explique une de ses connaissances qui nous relatait son histoire. Ces exemples sont loin d’être uniques. Ils reflètent le drame du divorce. Les uns et les autres doivent surtout retenir que les personnes qui divorcent ont besoin d’assistance et de soutien afin de leur permettre de se remettre du choc.

 

M. A. TRAORE

Survie des enfants : LES MIRACLES DE LA MÉTHODE KANGOUROU

La pratique est simple et gratuite. Elle améliore la prise en charge des enfants prématurés et ceux ayant des petits poids à la naissance

Nous sommes à Bla dans la région de Ségou. Dans cette zone, le taux des enfants prématurés est assez élevé. Cet état de fait est dû, selon le médecin chef du CSRf de Bla, Dr Ousmane A. Guindo au fait que les femmes ne suivent pas correctement la consultation prénatale. Il y a donc une nécessité d’agir afin de sauver la vie à ces milliers de bébés qui naissent de façon prématurée ou ayant un faible poids. Comment faire pour relever ce défi qui se pose aux acteurs de la santé du cercle de Bla qui couvre 28 aires de santé, alors que toutes les infrastructures nécessaires pour la prise en charge de ces cas leur manquent. Il n’y a que la méthode « Kangourou » dans cette condition qui peut les aider dans la prise en charge des enfants prématurés et ceux de faible poids.

Cette méthode qui vient d’être intégrée dans la prise en charge des enfants prématurés et ceux qui sont nés avec des petits poids dans notre pays est pourtant encore peu connu par les femmes de Bla. Celles-ci jusque-là utilisent les moyens traditionnels pour la survie des enfants.Il s’agit, selon Mme Camara Assétou Konaté, de maintenir l’enfant à chaud et de le nourrir uniquement avec le sein.

L’enfant et sa mère sont, en effet, mis sous quarantaine au fin fond d’une chambre bien couvert et surtout protégé. Cette mise à l’écart du nouveau-né et de sa mère peut durer plusieurs semaines. Cependant faute d’assistance médicale, la chance de survie d’un enfant prématuré est très minime. Du coup, le taux de mortalité néonatale était élevé.

Mais, a indiqué Mme Camara Assétou Konaté depuis l’arrivée de la méthode « Kangourou », ce drame est en passe d’être résolu. En effet, la méthode « Kangourou » est une méthode simple, économique et est à la portée de tout le monde. Elle se définit comme un contact peau à peau précoce et prolongé entre la mère et son nouveau-né de Petit Poids de Naissance (PPN). Ces soins peuvent s’organiser à l’hôpital, comme à domicile et sont généralement poursuivis jusqu’à ce que le bébé atteigne un poids d’au moins 2 000 grammes.

Selon, la sage-femme maîtresse du CSRf de Bla, Mme Mariam Sidibé la méthode consiste pour la mère à fournir à son bébé la chaleur humaine, l’immunité contre les infections par le biais du lait, l’affection et la sécurité.

Selon notre interlocutrice, la technique est toute simple. Il s’agit d’habiller le bébé de chausson, d’une couche et d’un bonnet. La maman doit à son tour enlever le soutien-gorge ainsi que les bijoux. Ce n’est qu’après qu’elle peut placer le bébé entre ses seins en position de grenouille avec les bras et les jambes placés autour de la poitrine et la tête sur la côte. L’enfant doit être maintenu fermement contre la poitrine de sa mère à l’aide d’une écharpe.  Pour la spécialiste, tout le monde peut prodiguer les soins « Kangourou » à condition d’en comprendre la méthode et d’être motivé pour la pratiquer.

Aussi, tous ceux qui veulent aider la mère peuvent le faire, comme les grand-mères, les sœurs, les tantes, les maris et même les amis. Cette méthode peu pratiquée à Bla fait pourtant des merveilles dans la prise en charge des prématurés et des bébés de petit poids.  Ce n’est pas Mme Chata Tangara qui soutiendra le contraire. Cette dame est retournée toute joyeuse chez elle, après une visite médicale de sa fille prématurée.

En effet, elle n’a pas caché sa satisfaction et son soulagement lorsque le toubib qui suivait son enfant, lui annonça que l’enfant répond bien au traitement. Par conséquent, notre joyeuse mère peut non seulement percer les oreilles de sa fille, mais également la coiffer. Mme Chata Tangara a révélé qu’après avoir passé 10 jours à l’hôpital sous surveillance médicale, elle a pu rejoindre son domicile à condition de respecter le suivi médical de son enfant tous les trois jours.  En effet, quand un enfant naît dans cette situation, il est pesé chaque jour par les spécialistes afin de suivre son évolution. L’enfant qui répond bien au traitement doit normalement avoir chaque jour 2 à 3 grammes de gain de poids.

Après ce constat, la maman et son bébé peuvent rentrer à la maison, à condition qu’elle respecte scrupuleusement les rendez-vous. Cependant tous les prématurés et les bébés à faible poids ne peuvent bénéficier de la méthode « Kangourou », a averti la sage femme.

Il faudra au préalable vérifier si l’enfant ne développe pas des pathologies comme, entre autres, la pneumonie, la méningite, la détresse respiratoire ou des convulsions. Ceux qui seront atteints de ces pathologies doivent bénéficier en premier lieu de soins spéciaux avant de leur appliquer la méthode « Kangourou ». Rappelons que cette méthode a été appliquée pour la première fois à Bogota en Colombie en 1978, grâce aux observations du Dr Rey Sanabria qui a eu l’idée d’imiter le Kangourou chez qui le petit naît immature et séjourne dans la poche ventrale de sa mère.

 

M. A. T.

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