Les travailleurs du Mali affiliés à la centrale syndicale Untm ont signé un accord avec le gouvernement et le patronat dans la journée du 5 février 2021. Les parties signataires viennent ainsi de mettre fin à un bras de fer qui a tenu en haleine toute la République. Yacouba Katilé, le secrétaire général de l’Untm, et Harouna Toureh, le ministre de la Fonction publique,enterrent par la même occasion la hache de guerre.
L’accord est intervenu quelques jours après une circulaire dans laquelle les syndicalistes expliquaient les raisons de cette tension. Le document s’attaquait au ministre de la Fonction publique qui refusait de signer deux fois le mémorandum d’entente entre l’Untm et le gouvernement. Avant que les choses ne se gâtent, Katilé a expliqué que, du 21 décembre 2020 au 21 janvier 2021, des rencontres ont eu lieu tantôt avec le ministre du Travail et de la Fonction publique seul, tantôt avec certains de ses collègues dont le ministre de l’Economie et des Finances en particulier.
Les négociateurs étaient parvenus à des accords qui ont été validés sous réserves que les observations de la plénière de validation soient intégrées au texte final. Les rapporteurs devaient y travailler en respectant les réserves formulées. Tout se passait bien jusque-là, selon le secrétaire général de l’Untm.Mais la partie gouvernementale, pressée pour assister à une rencontre avec le Premier ministre, avait procédé à la signature d’un procès-verbal dit de conciliation remis par le rapporteur gouvernemental.
Katilé estimait que les rapporteurs de l’Untm et du Patronat n’ont pas participé à l’ultime changement apporté au texte. Il a indiqué que rien ne permettait de l’attester car des changements de formulation de délais et des absences de dates précises ont rendu le texte méconnaissable à des négociateurs.L’Untm a exigé, suite à une rencontre entre le Premier ministre et le secrétaire général de l’Untm, d’intégrer ses remarques. On ne sait pas tout ce qui s’est passé dans le « bureau » de Moctar Ouane, mais les lignes n’ont pas bougé, selon l’Untm.
La partie gouvernementale conduite par le ministre du Travail et de la Fonction publique a refusé de signer quoi que ce soit. Et Katilé de poursuivre : « Selon les informations, cela serait une humiliation pour lui qui a déjà apposé sa signature au bas du texte altéré par des changements. Même si le Cnom et les conciliateurs aussi l’avaient fait, tous reconnaissaient avoir fait confiance aux rapporteurs et n’avaient pas vérifié si toutes les observations avaient été prises en compte.Ce sont ces changements inappropriés, garantissant pas aux travailleurs la mise en œuvre correcte des accords, qui ont finalement motivé le refus de signature de notre centrale ».
L’accord intervenu le 5 février est sûrement le résultat des bons offices qui œuvraient à faire entendre raison à la partie gouvernementale.La grève dure que prévoyait Katilé n’aura donc pas lieu.
Oumar KONATE
Source : La Preuve