«Décidément, elle n’est pas triste la mort mais ne pas laisser d’héritiers capables de maintenir le flambeau que tu as rallumé, c’est ce qui est amer». Cette triste réalité se vit aujourd’hui au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD).
Si le fondateur, feu honorable Soumaïla Cissé, avait nourri l’ambition de réunir tous les Maliens de tout bord autour d’un seul idéal, le progrès du Mali et le bonheur des Maliens, il apparaît évident aujourd’hui que ses héritiers ne semblent pas voir le soleil se lever du même côté que lui. Pour redonner de l’espoir aux Maliens après tant de fiasco liés à la mauvaise gouvernance, qu’est-ce que l’honorable feu Soumaïla Cissé n’a pas supporté ? Des dénigrements, des injures, des désinformations, de l’intox voire l’enlèvement par des présumés djihadistes, tous ceux-ci pour que soit son esprit et ses idéaux pour son pays. La main dans la main que représente l’emblème de son parti (URD) en dit long. Mais, hélas, nous nous permettons de dire qu’avec le syndrome de la division qui vient d’atteindre ce grand parti que cet espoir suscité par l’honorable se dissipe ainsi et nous nous posons la question de savoir ce qui resterait de cette grande famille URD.
Si l’expérience nous a appris qu’au Mali la survie d’un parti et sa cohésion étaient liées à son président seul, nous ne pouvions imaginer ce scenario avec l’URD tant le président, feu honorable Cissé, avait ce souci de préserver la cohésion et l’unité du parti même sans lui. Aujourd’hui, nombreux sont les Maliens qui n’arrivent pas à comprendre ce qui s’est réellement passé au sein de cette grande famille politique qu’avait réussi à construire feu honorable Cissé qu’est l’URD ?
Après sa disparition, qu’est que ces héritiers ont fait des idéaux de leur leader téméraire ? Tout simplement les ignorer, voire les détruire. Après sa mort, les héritiers de l’honorable Cissé ont tout simplement montré leur incapacité de maintenir haut le flambeau qu’il leur a laissé. Après un an de bataille judiciaire pour garder la tête du parti, voilà le verdict de la Cour suprême du 12 avril 2023 qui vient de sonner le glas à l’éclatement de cette deuxième force politique du Mali. Car, malgré les déclarations d’intention du camp Gouagnon Coulibaly sorti gagnant de ce long périple judiciaire, de tendre la main à leurs camarades de l’autre côté du professeur Salikou Sanogo; considérant les déclarations de ce dernier lors d’un point de presse tenu la semaine dernière, il est évident pour tout observateur averti que le vin est déjà tiré qu’il reste à boire, en clair l’éclatement du parti est déjà consommé il reste maintenant à voir sous quelle couleur va se manifester le Camp Salikou pour rester sur la scène politique et poursuivre à leur manière les idéaux de feu l’honorable Soumaïla Cissé.
Pour notre part, nous n’avons aucune prétention de juger de qui a réellement raison ou de qui a tort. Nous nous contentons de prendre acte du verdict de la Cour suprême qui a visiblement validé la position de M. Gouagnon Coulibaly au détriment de celle du Pr Salikou Sanogo. La question que nous nous permettons de poser est de savoir: comment sont-ils arrivés là ? Si tous les deux (02) camps se targuent d’être héritiers de Soumaïla Cissé et de défendre les idéaux de ce dernier, pourquoi n’ont-ils pas été capables de régler par le dialogue, une vertu très chère à l’honorable Cissé, leurs différends et préserver l’unité et la cohésion au sein du parti pour lequel il s’est investi toute sa vie? À cet instant, le cadavre de l’honorable doit être en train de se remuer dans sa tombe. Feu l’honorable Soumaïla Cissé a-t-il mérité ça ?
Daouda DOUMBIA
Source : Inter De Bamako