A moins d’une semaine de l’invasion russe en Ukraine, au moins un demi-million de civils avaient fui leurs foyers. Les 2/3 avaient franchi les frontières internationales pour se réfugier dans des pays voisins, selon l’ONU. Les ressortissants maliens, environ une cinquantaine, patientent, entre inquiétudes et incertitudes.
Depuis le 1er octobre 2020, Antiamba Kassambara est en Ukraine pour ses études supérieures. En année de Licence à l’École Polytechnique de Kharkiv, la 2ème plus grande ville d’Ukraine, c’est vers 4 heures du matin qu’il a été réveillé par les bombardements de l’aviation russe. Président de la communauté malienne en Ukraine, il a tenu à rassurer ses compatriotes. « C’est allé très vite. Les gens couraient de gauche à droite. Mais j’ai quand-même demandé à la communauté malienne de Kharkiv et d’autres villes de garder le calme et de rester à l’abri pour y voir clair », explique le jeune étudiant.
Le conflit devenant de plus en plus intense, Antiamba Kassambara a contacté l’ambassade malienne à Ankara, en Turquie, dont la juridiction compte les Maliens résidant en Ukraine. « Vu que les conditions sécuritaires ne font qu’empirer, la peur gagne de jour en jour nos cœurs et nous ne nous sentons plus en sécurité. J’ai adressé une lettre à notre ambassade à Ankara afin d’alerter les autorités nationales sur notre sort. C’est ensuite que le ministre des Maliens établis à l’Extérieur m’a contacté et expliqué qu’ils y travaillaient. Nous attendons un retour favorable.»
Pour le ministre des Maliens de l’Extérieur, Alhamdou Ag Ilyène, le gouvernement est mobilisé pour porter assistance aux Maliens d’Ukraine. Il explique qu’il est difficile de les faire sortir du pays, en raison de la fermeture des frontières terrestres et aériennes. La priorité, pour le moment, c’est de leur assurer des conditions de survie. « Nous leur avons demandé de ne sortir que quand c’est absolument obligatoire. Grâce à un appui du Premier ministre, nous allons obtenir des fonds du ministère des Finances pour leur envoyer de quoi vivre selon les propositions qu’ils ont faites eux-mêmes », explique-t-il.
Antiamba Kassambara confirme que la procédure d’octroi de fonds de survie est en cours. Mais, pour l’heure, la communauté malienne en Ukraine est impatiente. Au moment où nous mettions sous presse, Antiamba Kassambara, 3 autres étudiants et un « Doyen », sa femme et leurs 2 enfants, s’apprêtaient à quitter Kharkiv pour Lviv, une ville ukrainienne située près de la frontière slovaque.
Boubacar Diallo
Source : Journal du Mali
