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Transports en commun à Bamako : Indispensables mais… désagréables ‘’Sotramas’’

Au Mali, nous sommes nombreux à dépendre des transports en commun, principalement, les ‘’sotrama’’ pour la mobilité et pouvoir vaquer à nos multiples occupations : aller au travail, à un mariage, rendre visite à des amis, à des parents.

Ces véhicules de transport en commun, nés dans les années 80, demeurent, encore aujourd’hui, les plus sollicités et utilisés à Bamako, la Ville des trois caïmans. Mais il n’en demeure pas moins que ce moyen de transport pose beaucoup de problèmes, notamment dans les rapports des usagers (clients) avec les apprentis et les chauffeurs dont les Bamakois se plaignent des comportements irrévérencieux.

En outre, du fait que plus de la moitié de la population en dépend et que d’innombrables Bamakois l’empruntent, les ‘’sotrama’’ deviennent, de plus en plus inaccessibles, surtout aux heures de pointe.

Il est environ 6h00, sur la route principale menant à Sénou, une foule de toutes les tranches d’âge, composée de marchands, de travailleurs du secteur informel, de fonctionnaires, d’élèves ou d’étudiants, chacun portant ses affaires, en attendant un véhicule de transport en commun, pour le centre-ville.

Solo Doumbia, mécanicien à Niaréla déclare qu’il est obligé de sortir de son domicile à 5h45 pour pouvoir trouver un véhicule à temps et éviter d’être en retard à son travail. « De nos jours, le problème de déplacement est source de beaucoup de difficultés », a-t-il souligné. Il ajoutera qu’il faut parfois 30 à 40 minutes d’attente parce que tous les véhicules qui passent sont soit remplies, soit partent pour une autre destination.

A quelques mètres de M. Doumbia, nous apercevons deux frères qui se rendent à l’école, pour leurs cours de vacances, à Bamako-coura. Le plus âgé, Issiaka Mariko a 18 ans. Il passe en classe de 11èmeet Moussa Marico, le plus jeune, passe en classe de 9èmeannée. « Ma famille et moi avons déménagé à Siracoro Méguétana, il y a deux ans, Mes parents n’ont pas voulu nois faire changer d’école», a affirmé Issiaka. Le jeune frère affirme que la veille déjà, ils rangent leurs cartables pour le lendemain.

Il a ajouté qu’ils sont déjà sur pied à 5 heures pour faire la même routine afin d’arriver à la station des véhicules de transport en communs plus tôt pour être à l’heure à l’école. Nous sommes, parfois, contraints de demander à des motocyclistes de nous aider à avancer pour pouvoir trouver une ‘’sotrama’’.

De passage vers le dépôt de pétrole, nous interpellons Mme Diarra Awa Koumaré, plusieurs marchandises à ses pieds. Avec d’autres marchandes, elle était arrêtée au bord de la voie goudronnée où passe le plus de véhicules de transport en  commun. Mme Diarra a indiqué qu’elle est vendeuse de cosmétiques au Marché rose de Bamako. « Mon mari m’accompagnait, chaque jour, avant de se rendre à son travail. Mais, depuis qu’il a été muté à Kénieba, je me débrouille toute seule » a-t-elle ajouté.

La marchande souligne qu’il faut sortir très tôt et s’armer de patience pour arriver à destination. Parfois, les chauffeurs tourné vers le seul désir de récolter plus d’argent 9la dictature de la recette et de la ‘sur recette’)  ne font que la moitié du trajet et retourne au terminus, en quête de nouveaux passagers. « Et de ce fait, nous sommes obligées de faire le trajet en deux axes. Ce qui nous coûtent 350 francs au lieu de 200 francs, comme d’habitude» explique-t-elle.

Dramane Koné, menuisier à Bolibana, habite aux 1008 logements. Il souligne qu’il a le même problème, une fois son travail fini. « Les taxis sont chers. Aux heures de pointe, les ‘’sotramas’’ deviennent inaccessibles parce que beaucoup de monde attend », a déploré M. Koné. Vers la Tour d’Afrique de Bamako, nus rencontrons Mme Traoré Assitan Konaté, une enseignante, mère de quatre enfants de 10, 7, 5, 2 ans. « Chaque matin, je me réveille à quatre heures du matin pour préparer le petit déjeuner de mon mari et de mes enfants, afin d’être à l’heure », a-t-elle dit. Le soir, Mme Traoré a de la peine à rejoindre sa maison, à cause de trafic et du manque de moyen de transport. Elle estime que, comme elle, 80 à 85% de la population malienne utilisent le transport public.

Seydou Coulibaly, chauffeur de ‘’sotrama’’ partage le même point de vue que notre interlocutrice. « Je réside aux 1008 logements mais je fais le trajet entre Sanankoroba et le centre-ville parce que c’est le tronçon le plus animé, on y a plus d’argent à gagner », a-t-il affirmé.

Il trouve déplorable la peine des passagers pour pouvoir se déplacer, et leur impuissance face à la situation, étant donné que « ce métier permet à beaucoup d’hommes de subvenir aux dépenses de leur famille ».

GJT/MD 

Source: AMAP

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