Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération internationale, qui était l’invité de l’émission « Le Grand Jury » de Renouveau TV le jeudi dernier, n’est pas d’accord avec les accusations portées sur le mouvement démocratique en ce qui concerne les difficultés actuelles du pays. Ce mouvement qui s’est battu contre vents et marées pour la liberté et la démocratie, selon le président du Parena, ne peut pas être considéré comme responsable de la dérive actuelle du pays. Pour Tiébilé Dramé, le changement ne s’obtient pas par les mots. Les jeunes qui sont intéressés par le pouvoir doivent se battre pour mériter la place qui est la leur, selon le président du Parena. « Il faut qu’ils (les jeunes) viennent sur la scène politique, qu’ils se battent, qu’ils prennent leur place et quelques fois qu’ils se battent en bousculant ceux qui ont été là », a déclaré l’ancien opposant. Pour cet ancien leader estudiantin, pointer du doigt le mouvement démocratique comme responsable des problèmes du Mali serait un « mauvais procès » contre ce mouvement qui, selon lui, s’est battu pour la démocratie, pour le respect de la liberté. « Je ne vois pas pour quelle raison aujourd’hui, on tiendrait ceux qui ont levé haut le drapeau, du multipartisme et de la démocratie pour responsables de je ne sais quelle dérive », a-t-il laissé entendre avant de rappeler la nécessité de mener un débat « sain » au Mali. Pour Tiébilé Dramé, on ne peut pas imputer la responsabilité des difficultés du Mali à une question de génération. Aussi, a-t-il profité de l’occasion pour lancer des pierres dans le jardin de certains jeunes leaders. Pour lui, certains jeunes, de par leurs projets, les exemples qu’ils donnent, sont plus vieux que ceux dont la retraite politique est demandée. « Il y a des jeunes qui sont plus vieux que les vieux du mouvement démocratique, tout simplement par les projets qu’ils portent, les exemples qu’ils donnent », a déclaré le président du Parena qui a appelé les Maliens à « éviter de confusions inutiles » sur la question générationnelle dans la gouvernance du pays. Tiébilé Dramé n’en décolère pas et ajoute que l’âge ne saurait être un critère dans aucun pays. Il trouve d’ailleurs qu’« on se trompe et on se tromperait si on ramène le problème du Mali à une question de génération ou d’âge ».
Il faut rappeler que ce débat du changement générationnel refait surface à l’approche de chaque élection. Les acteurs du mouvements démocratiques sont considérés, par des citoyens, comme des malpropres.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali