Présence française, élections, personnalités soupçonnées de « déstabilisation »… En retrait depuis le coup d’État d’août dernier, Tiébilé Dramé, l’ancien opposant devenu ministre des Affaires étrangères d’IBK, sort de son silence.
Cinq mois après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), les nouvelles autorités de Bamako continuent de promettre des élections générales en 2022 pour transmettre le pouvoir aux civils. Le débat sur les modalités d’organisation de ces élections, déjà âpre au sein au sein de la classe politique malienne, a été relancé par l’annonce de la suppression de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Ancien ministre des Affaires étrangères d’IBK, dont il avait auparavant été l’un des opposants les plus critiques, Tiébilé Dramé estime sur ce point qu’« une réforme du système électoral est indispensable si nous voulons éviter de nouvelles crises politiques et institutionnelles ». En janvier, il a soumis à la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) une contribution alertant sur les risques d’un « échec » au Mali si, « à l’issue de la période transitoire en cours, il n’y a ni réformes ni organe indépendant en charge des élections ».
Depuis le coup d’État du 18 août dernier, le leader du Parti pour la renaissance nationale (Parena) s’était mis en retrait de la scène politique, mais semble désormais décidé à jouer à nouveau un rôle. Du débat sur l’organisation des élections à l’avenir de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en passant par la question du maintien de la présence militaire française, Tiébilé Dramé revient en exclusivité pour Jeune Afrique sur les grands sujets du moment.
IL EST ENCORE TEMPS DE RECTIFIER LE TIR EN INSTAURANT UN DIALOGUE CONSTRUCTIF
Jeune Afrique : Quel regard portez-vous sur la transition mise en place cinq mois après le renversement d’Ibrahim Boubacar Keita ?
Tiébilé Dramé : Il y a encore trop de crispations. Pour que la parenthèse qu’est la transition serve la cause de la stabilité future du pays, il faut plus de dialogue et de concertation entre les autorités d’un côté et les acteurs politiques et de la société civile de l’autre, sans exclusive.