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Tension explosive au nord du Mali : Bilal Ag Acherif, le secrétaire général du MNLA, annonce la rupture du cessez-le-feu

Le contexte sécuritaire au nord du Mali se détériore dangereusement. Dans un communiqué, le secrétaire général du MNLA annonce ce qui semble être la rupture du cessez-le-feu entre les groupes armés et le gouvernement.

BILAL AG ACHERIF

Vendredi, le nord du Mali a de nouveau été le théâtre d’affrontements entre les groupes armés séparatistes et ceux d’auto-défense, appelés pro-gouvernementaux. A Tanbakort, la coordination des mouvements de l’Azawad (MNLA-HCUA-MAA dissident) a lancé une offensive sur les positions de l’alliance MAA-GATIA. D’après nos informations, l’attaque a été repoussée par ces derniers.

Malgré le message ferme de la MINUSMA appelant au respect du cessez-le-feu, il nous revient que des combats ont de nouveau éclaté ce samedi entre les mêmes belligérants.

Ces offensives de la coordination des mouvements de l’Azawad interviennent au même moment où les groupes armés qui la compose ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils notent  les « attaques maintes fois répétées des milices progouvernementales » contre leurs positions pour justifier toute initiative armée de leur part.

Chose rarissime, c’est Bilal Ag Acherif qui signe le communiqué

Pour marquer l’importance de ce qui ressemble à une déclaration de guerre, c’est Bilal Ag Acherif en personne, le secrétaire général du MNLA, qui se charge de signer le communiqué. Ce personnage discret dont la présence est réclamée aux pourparlers d’Alger ne signe quasiment jamais les communiqués, laissant la tâche aux nombreux porte-paroles dont dispose son mouvement.

Dans ledit communiqué, après avoir énuméré et assimilé les incidents précédents attribués à « l’armée malienne et ses milices » à des violations du cessez-le-feu du 23 mai 2014, Bilal Ag Acherif indique que la coordination de l’Azawad « ne pense plus pouvoir tolérer davantage de tels agissements ». Par conséquent, menace-t-il, la coordination « se réserve le droit de riposter à toute attaque contre ses positions et d’assurer la sécurité des populations civiles et de leurs biens ».

Avant de conclure, Bilal Ag Acherif dédouane la coordination de toute accusation de rupture du cessez-le-feu dans les actions militaires qu’elle envisage d’entreprendre.

« La coordination informe le gouvernement malien, la médiation et la communauté internationale que toute action menée dans ce sens ne doit aucunement être perçue comme une violation du cessez-le- feu, signé à Kidal le 23 mai 2014, entre la coordination des mouvements de l’Azawad et le gouvernement du Mali ».

Depuis le 23 mai 2014, sur intervention du président mauritanien, un cessez-le-feu fragile, signé entre les groupes armés et le gouvernement malien, est en vigueur. Ceci mettait un terme aux combats qui opposaient l’armée malienne et les mouvements séparatistes à Kidal. Des affrontements qui ont été engendrés par la visite de l‘ex premier ministre, Moussa Mara, dans cette partie du Mali. Une visite interprétée comme une provocation par la rébellion qui y régnait en maître.

Au mois d’août 2014, un groupe armé non séparatiste du nom de GATIA est crée. Depuis, les affrontements entre ce dernier né et le MNLA sont récurrents. Ce groupe armé est considéré comme une milice rattachée à l’armée malienne par les mouvements séparatistes qui assimilent toute attaque venant de cette dernière comme une initiative du gouvernement.

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