«La Direction est respectueuse du code minier qui prescrit que l’emploi non qualifié doit être 100% malien » assure M. Drissa Arama, DG de la Mine
La question du recrutement des jeunes des communautés touchées par l’impact de la mine, notamment de la commune de Sanso et de Domba, des villages de Morila et de Fingola est l’une des doléances des jeunes et constituait naguère la pompe de discorde entre eux et la direction de la mine. C’est un confrère de la place dans sa livraison du 29 novembre dernier qui a fait lever le lièvre. Il titrait : « manifestation devant la mine d’or de Morila SA : des manifestants tirés à balles réelles ». Pout tout tirer au clair, nous avons fait le déplacement dans les localités concernées du 6 au 8 décembre 2021.
Pourtant, sur place tout semble clair à telle enseigne que la mine semble prendre la place des autorités administratives en termes d’investissements dans les services sociaux de base. Dès lors, il faut s’interroger, la tension profite à qui ? Qui veut saboter les efforts dans le développement communautaire que fait la mine ? Une chose est sûre, en regardant les différentes réalisations de cette mine dans les domaines à savoir de : l’éducation, la santé, le maraichage, l’élevage, l’art, la culture, les infrastructures et les renforcements des capacités des jeunes et en écoutant les différents responsables des jeunes, sans risque de se tromper, on peut aisément comprendre que la direction de la mine fait de son mieux pour la population. Mais qu’une certaine opinion au sein des jeunes minimise ces efforts. Pourtant, les deux parties ont besoin de faire la paix pour la stabilité et surtout le développement de la cité et de la mine. Donc, il faut mettre balle à terre. Qu’est-ce qui a fait soulever la tempête ?
Les faits
La manifestation a débuté dans la soirée du 24 novembre et s’est poursuivie jusqu’au 27. Durant ces jours, ils ont assiégé la cour et ont mis le feu à une partie des plantations. Devant cette situation, les gardes ont été obligés de les disperser. Au cours de cette opération un jeune a été blessé. Maintenant, le calme semble revenu et la direction qui avait déposé des plaintes contre certains jeunes a retiré sa plainte.
A en croire Seydou Mariko du village de Morila, tout serait parti d’une promesse de recrutement de jeunes des localités. La mine était fermée pendant un temps et il était convenu d’accord parties qu’à la reprise, appel sera fait à tous les anciens travailleurs, mais que cela n’a pas été le cas. Il estime qu’à la reprise, seuls les parents et les amis ont été rappelés dans la mine, d’où la colère et l’indignation de la population. Toutefois, il reconnait que la population locale peut bénéficier de la mine à travers notamment l’emploi non qualifié or, déplore-t-il, les responsables préfèrent faire venir leurs parents. Pour lui, les responsables qui sont à la base de telles pratiques doivent être chassés afin que la mine et les communautés puissent travailler ensemble.
Mamadou Dembélé, responsable développement communautaire à Morila SA ne partage pas cette allégation. Il affirme que de son ouverture à aujourd’hui, la société a réalisé plusieurs actions en faveur des populations locales, (Morila, Finkola, Domba et Sanso)et cela dans plusieurs domaines. Des écoles, des adductions d’eau, des champs pour les femmes, des machines, des boutiques entre autres etc, ces réalisations sont visibles et profitent aux communautés. Mais malgré ces efforts, fustige-t-il, une tension a éclaté. Pour lui, la situation est due à la volonté de certaines personnes qui veulent plus que leur poste initial. Et que si c’est pour l’emploi, qu’à ce jour, il n’y a aucun ancien travailleur qui n’a pas été rappelé.
Quant au Directeur Général M. Drissa Arama, il fera savoir que Morila SA est reprise maintenant par un nouvel investisseur du nom de FIREFINCH, après le départ de Barrick, l’ancien bailleur. Il nous apprend que Morila SA devrait être fermée en décembre 2020 ou au plus tard en mars 2021, Barrick ayant estimé que la mine n’était plus rentable. « Mais qu’avec la chance et leur bon office, un autre investisseur FIREFINCH, une compagnie junior l’a reprise et a développé certaines recherches géologiques pour pouvoir continuer les activités ». Pour le DG, la nouvelle espérance de vie de la mine de Morila peut être estimée à une dizaine d’années et que c’est cette perspective qui a aiguisé les appétits.
« Avec cette nouvelle perspective, les attentes des gens sont en train de grandir du jour au jour. Chacun veut avoir sa part. Ce qui n’est pas possible, toute chose qui a provoqué les manifestations de certains jeunes au sein de la communauté et des désinformations ont certainement envenimé la situation»,a-t-il analysé avant de rassurer que tout Malien doit avoir sa chance de travailler dans la mine, tel que édicté par le code minier qui dit que : « l’emploi non qualifié doit être 100% malien ». Et que la mine est en train de faire de son possible pour donner 100% à la communauté.
Fousseyni SISSOKO
Source : Notre Voie