À l’âge de dix-huit ans, Assetou a été trompée par un jeune homme. Ce dernier a abusé de sa confiance, brisant son cœur. Elle raconte son histoire.
« La plus grande erreur de ma vie amoureuse, c’est sans doute avec Cheicknan. Cela faisait à peine deux ans que nous nous étions connus. Cheicknan était un bel homme dans la trentaine, svelte, élancé, ayant de la galanterie. Il était un vrai gentleman. Je l’ai apprécié dès la première fois qu’il m’a adressé la parole.
Au fil du temps, il a commencé à me conter fleurette jusqu’à ce que je tombe sous son charme. Comme au début de toute relation amoureuse, les lanternes du couple étaient bien lumineuses. Au départ, doux comme un agneau, pas d’occasion où il ne m’offrait de cadeau, pas un moment où il ne me chérissait.
J’avais dix-sept ans. Et en réalité, je gardais toujours ma virginité. Comme ma maman me l’avait recommandé, j’étais prête à l’offrir à celui qui me marierait, pour glorifier l’image de ma famille.
En plein milieu de la relation, après maintes tentatives pour assouvir son désir sexuel, je restais ferme sur ma décision, celle de m’offrir à celui qui était prêt à faire de moi son épouse. Pendant un bon temps de relation accompagnée de querelles et de bons moments, il ne m’a jamais fait douter de son amour pour moi. J’avais une forte confiance en lui malgré qu’on n’ait aucun projet de mariage en commun.
Le plan « B » ou la trahison
Pour obtenir ce qui l’intriguait le plus, il a dû mettre en place une stratégie qui n’est pas étrange dans notre société d’aujourd’hui. Un jour, à ma grande surprise, il me promit de débuter les premières démarches de nos fiançailles. Tellement ravie, j’ai dû informer toutes mes amies pour recevoir des congratulation et une kyrielle de bénédictions de leur part.
Il a effectué les premières démarches qui consistaient à demander ma main comme il se doit, avec des noix de kola comme requis symboliquement et culturellement.
Depuis ce moment-là, naïve que j’étais, j’ai été emportée par mes émotions. Je m’étais laissée à sa portée, il avait obtenu toute ma confiance et celle de ma famille.
Un jour, plus précisément le jour de son anniversaire, j’ai pris mon courage à deux mains pour lui offrir ma virginité. Pour moi, c’était la seule chose que je pouvais lui donner comme preuve d’amour et de fidélité, vu qu’il se plaignait beaucoup, en disant douter de mon amour pour lui. Cette nuit fut une nuit pétrie de douleur. Dès lors, un regret s’installa en moi. Mais je me disais que ce n’était pas une erreur, vu qu’il était l’homme de ma vie.
Désir assouvi, fin de contrat
Dix mois après la première démarche de nos fiançailles, après avoir plusieurs fois couché avec moi, monsieur a tout arrêté. Il ne disait plus mot. Je l’ai dit à ma mère, et elle m’a sorti la phrase suivante : « Le lion rassasié ne fait plus rien avec de la chair ». Cette expression était pleine de sens. Depuis lors, je n’ai plus eu aucun retour jusqu’à ce que j’apprenne qu’il a eu un enfant avec une autre fille. Je n’arrive toujours pas à digérer cette honte.
C’est la plus grande erreur que j’ai faite dans ma vie, je l’avoue, et je m’en veux énormément. J’invite mes sœurs à être prudentes. Les hommes ne manquent plus de techniques pour arriver à leurs fins sexuelles. Cette expérience vécue est pour moi une leçon de morale qui doit être transmise à la gente féminine. La domination psychologique conduit à des abus. On fait confiance, mais ça n’empêche que l’on soit victime. »
Source : Benbere