En effet, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé le samedi 16 septembre 2023 la suspension de la délivrance des visas pour trois pays du Sahel : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Par conséquent, les étudiants originaires de ces pays ne pourront plus obtenir de visa pour poursuivre leurs scolarités en France. “Les services campus France et visas ne peuvent plus fonctionner normalement”, indique le ministère, en raison de la fermeture des services consulaires français.

Toutefois, les étudiants maliens, burkinabè et nigériens déjà sur le territoire français ne sont en revanche pas concernés par la mesure. “Les artistes, étudiants et chercheurs déjà en France poursuivent normalement leurs activités et leurs études, et sont les bienvenus”, ajoute la même source.

Cette décision qui met beaucoup d’étudiants maliens dans l’incertitude rapporte studio Tamani. La même source ajoute que pour certains, tout était déjà bon avant la prise de cette décision mais qu’elle a surpris plusieurs étudiants. « Passer une année à suivre une procédure et que celle-ci prenne fin de cette manière, nous sommes navrés » dénonce un jeune étudiant.

« j’avais déjà planifié une vie estudiantine. Là, je suis obligée de ré-planifier ma vie ». lamente une autre jeune étudiante. « J’ai eu une admission auprès d’une école. J’avais déjà aussi payé mes frais de scolarité ». fustige ce nouveau bachelier

Des agents en chômage technique

La situation impacte déjà les agences d’accompagnement des étudiants.

Interrogé par Studio Tamani, Sory Diawara consultant à l’agence Solu-Etude, révèle que certaines agences de Bamako sont en ce moment fermées. « Il affirme que c’est une décision qui vient surseoir à toutes nos activités. Et cela a un impact sur nos revenus. J’ai une vingtaine de dossiers sur mon bureau actuellement. Ces étudiants avaient tout réuni comme dossiers. Ils étaient prêts à faire la demande de visas». poursuit-il.

Malgré les incertitudes, certains étudiants continuent d’espérer. Ils demandent aux autorités de trouver une solution à ce problème qui met leur avenir en jeu.

La semaine dernière, l’Association des élèves et étudiants du Mali avait annoncé son regret par rapport à cette décision de la France qu’elle juge extrémiste.

« L’AEEM avait essayé de contacter les responsables de l’éducation au niveau de la France pour voir comment, on peut trouver des moyens. Même si nos camarades pouvaient se déplacer pour faire leur demande de visa en Côte d’Ivoire ou au Sénégal », avait signalé Mamadou Maiga, secrétaire administratif du bureau national de coordination de l’AEEM.

Aussi, a-t-il fait savoir, une liste d’une centaine d’étudiants a été élaborée pour anticiper sur le problème. « Malgré notre démarche, ça n’a pas abouti », regrette Mamadou Maïga. Pour lui, « C’est choquant venant de la France ».