Suite à la libération de ses 95 membres par les autorités maliennes, l’Association Yélimané Dagakané a organisé, le dimanche 14 avril 2019, au Palais des sports de Bamako, un meeting pour remercier tous ceux qui ont œuvré pour cette libération dont le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), présidé par Chérif Mohamed Haïdara. Au cours de ce meeting, les responsables de l’Association Yélimané Dagakané ont réclamé justice. « Nous réclamons la justice pour nos victimes, et aussi nous sollicitons une autorité intérimaire consensuelle pour l’apaisement de cette tension sociale mais aussi et surtout le retour absolu de confiance au sein de notre commune », ont-ils souhaité.
Outre, les responsables, les militants et sympathisants de l’Association Yélimané Dagakané, on notait la présence de l’ancien premier ministre du Mali, Moussa Mara, des membres du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), avec à leur tête Chérif Mohamed Haïdara et d’autres personnalités. Après les mots de bienvenue du président de l’Association Yélimané Dagakané de Bamako, Moussa Cissé, le secrétaire général de l’Association Yélimané Dagakané, Tama Dramé a fait savoir que du 19 décembre 2018 au 15 mars 2019, plus de 95 personnes ont été arrêtées par l’ancien Gouverneur de Kayes et ses complices. A l’en croire, les droits des ex détenus étaient piétinés et bafouillés. Selon lui, le rôle essentiel des forces de l’ordre dans la commune de Konsiga (Cercle de Yélimané, Région de Kayes) devrait être de maintenir la paix et la sécurité de la population et de leurs biens. Mais hélas, dit-il, c’était un champ de batail car des maisons, boutiques était incendiées. A l’en croire, l’infraction reprochée aux ex détenus était l’opposition à l’autorité légitime pour la restauration de la force de l’Etat dans la mairie de la commune de Diafounou Konsiga. « Avec l’aide de Dieu et certaines personnes de bonne volonté, les 95 personnes étaient libérées successivement. L’association jure donc de continuer toujours à poursuivre ses objectifs de développement même si cela devrait encore de sacrifices. Je remercie toutes les personnes qui ont contribué de loin ou de près pour la libération de nos prévenus. Un grand merci au Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) », a conclu Tama Dramé. Quant au président de la jeunesse de Konsiga, Aboubacar Siby, il a dénoncé « l’injustice et abus de pouvoir pour imposer un maire sur la population par la force et arrestations arbitraires plus 95 personnes sans aucun motif ». Il a aussi réclamé justice, car, selon lui, il y a eu mort d’homme suite à l’affrontement entre forces de l’ordre et population dans la commune de Konsiga ces dernières années. «Nous, population de Konsiga, victime de cette injustice et de cette mauvaise gouvernance, nous réclamons la justice pour nos victimes, et aussi nous sollicitons une autorité intérimaire consensuelle pour l’apaisement de cette tension sociale mais aussi et surtout le retour absolu de confiance au sein de notre commune. Sans la justice il ne peut y avoir de paix et sans la paix il n’y aura pas place au développement», a-t-il conclu. Tous les autres membres de l’Association Yélimané Dagakané intervenants à ce meeting dont la présidente des femmes, Mme Kandia Traoré ont remercié tous ceux qui ont œuvré pour la libération de leurs membres. Prenant la parole, le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Chérif Mohamed Haïdara a fait savoir que s’il y avait plusieurs associations comme Dagakané, le Mali allait être beaucoup développé. A ses dires, le CSDM défend le droit des immigrés là où ils se trouvent. «Nous avons beaucoup de nos membres qui sont aussi membres de Dagakané. On a été informé de ce qui s’est passé à Konsiga. On s’est déplacé pour aller voir et comprendre. Ils nous ont expliqué et nous nous sommes impliqués dans la gestion de la crise. Il y a eu un heureux dénouement. Les 93 personnes qui ont été arrêtées ont été toutes libérées. Il y a beaucoup de personne qui ont fait des interventions. Le CSDM en a fait de son mieux, nous avons été voir le ministre en charge de la cohésion sociale », a-t-il dit. Selon lui, le ministre de la cohésion sociale, Lassine Bouaré n’a ménagé aucun effort pour la libération des personnes arrêtées. Il a invité Dagakané à pardonner pour pouvoir avancer. Cependant, il dira qu’il y a eu des violations des droits humains au Mali qui est un Etat de droit. A cet effet, il a invité les autorités maliennes à rendre justice afin que ces genres de situation ne se répètent plus. «Nous Csdm, nous voulons que le gouvernement comprenne que c’est dans l’intérêt du Mali de rendre justice et faire attention à certains nombres de choses pour ne pas frustrer un maximum de monde car la frustration amènera des réactions disproportionnées qui résultent dès fois à l’injustice. Nous félicitons le gouvernement de les avoir libérés mais il faut qu’il continue le travail : dédommager et punir », a conclu le président du CSDM, Chérif Mohamed Haïdara. Pour sa part, l’ex premier ministre Moussa Mara a encouragé Dagakané dans son objectif de développement du cercle de Yélimané et du Mali tout entier. Enfin, il a invité Dagakané à œuvrer pour la paix.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain