Notre pays a enregistré des avancées dans le processus de stabilisation et la marche vers une paix durable et inclusive. C’est ce que démontrent les derniers développements sur le terrain, a constaté la MINUSMA lors de son traditionnel point de presse de jeudi dernier.
Évoquant le dialogue entre les parties, la MINUSMA s’est dite encouragée par la série de rencontres tenues à Anefis, du 4 au 14 octobre entre la CMA et la Plate-forme. Pour la mission onusienne ce développement constitue une étape qualitative dans le processus de paix inter malien. Elle encourage de ce fait les parties à persévérer sur la voie du dialogue.
Autre avancée de taille constatée : la rentrée des classes qui a pu avoir lieu cette année à Kidal. La MINUSMA assure faire son possible pour que les choses se passent de la meilleure façon, de concert avec les agences concernées, notamment l’UNICEF.
Toujours en ce qui concerne la 8è Région du Mali, Radhia Achouri a indiqué que la MINUSMA est mobilisée pour que la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal soit opérationnelle d’ici décembre afin de permettre aux ONGs internationales et leurs partenaires nationaux de poursuivre leur important travail humanitaire de tous les jours sur le terrain.
Malgré ces constats encourageants, force est de reconnaitre que la situation sécuritaire reste tendue à certains endroits. Cela malgré les multiples opérations de la Force de la MINUSMA et de la Police des Nations unies pour appuyer les FAMA dans la sécurisation des populations et de leurs biens.
Illustration de la situation sécuritaire précaire, mercredi dernier vers 16 heures, un véhicule de la MINUSMA faisant partie d’un convoi logistique qui se déplaçait de Gao à Anéfis a heurté une mine à environ 60 km au nord de la capitale de la 7è Région. Heureusement l’explosion n’a causé que des dégâts matériels. Un camion civil a également été touché. Une force d’intervention rapide a immédiatement été envoyée sur place. Cinq suspects ont été appréhendés et remis à la gendarmerie.
Le dimanche d’auparavant, un convoi logistique de la MINUSMA qui se rendait de Ménaka à Gao a découvert un engin suspecté d’être explosif sur son trajet à environ 50 km d’Ansongo. Après avoir marqué la zone, la Force de la MINUSMA est intervenue le lendemain pour neutraliser l’objet suspect. Le lendemain, l’équipe d’intervention WIT (Weapon intelligence team) de Gao s’est rendue à Tagaran Gabout où deux engins explosifs ont été découverts le 13 octobre. Ces engins aussi ont été neutralisés.
Samedi dernier, 3 personnes ont péri dans l’explosion d’une mine sous leur véhicule. Une autre explosion a détruit un véhicule de la MINUSMA et fait deux blessés parmi les Casques bleus à Tessalit. Dans la nuit de vendredi à samedi, une attaque contre un check-point de l’armée à l’entrée de Tombouctou a fait un blessé parmi les soldats. Un véhicule de l’armée a été enlevé par les assaillants (voir l’Essor d’hier).
Il est évident que la vraie solution pour aller vers une paix définitive reste le développement et la reconstruction intégrale de ce qui a été détruit par le conflit. A ce niveau, la porte-parole a indiqué que la MINUSMA et ses partenaires sont à pied d’œuvre et mènent des actions concrètes. C’est dans ce cadre que jeudi dernier, la représentation régionale de la section des affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSMA, la direction régionale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée de Mopti (DRAPES), ainsi que les autorités locales de Douentza ont procédé à l’inauguration officielle de la prison réhabilitée et équipée. Ces travaux ont coûté près de 22,5 millions de Fcfa. L’objectif est de faciliter le retour de l’État de droit dans la région et de participer à la lutte contre l’impunité, promouvoir la reprise du travail du personnel pénitentiaire et améliorer les conditions de détention des détenus en rendant la prison conforme aux normes internationales des droits humains.
Le 20 octobre, la division électorale de la MINUSMA a poursuivi ses échanges techniques avec l’UNOPS en vue de mettre en place les moyens de poursuivre la construction d’entrepôts électoraux dans le nord du Mali à travers le lancement des sites en souffrance, notamment ceux de Tombouctou, Bourem, Niafunké et Goundam.
En appui au Forum national sur la jeune fille, organisé par le Réseau national de la jeunesse du Mali (RENAJEM), l’Unité genre de la MINUSMA, en collaboration avec l’Unité de la protection des enfants, a également animé un atelier intitulé : « Jeune fille, culture de la paix et réconciliation nationale » à Bamako du 19 au 21 octobre dernier. Ce forum qui a regroupé plus de 250 jeunes filles, était destiné à mobiliser les autorités maliennes et les partenaires et à sensibiliser les jeunes filles, les parents et les autorités traditionnelles et religieuses sur les problématiques liées à l’épanouissement, à la protection et à la promotion des droits de la jeune fille au Mali.
Synthèse
L. ALMOULOUD
source : Essor