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Sous-produits d’abattage : La plus value se trouve dans la transformation

Le PTSPA vise la récupération de ces sous-produits d’abattage au potentiel important, mais souffre de plusieurs handicaps

ABATOIR FRIGORIFIQUE VIANDE

Le dire relève du truisme pur. Le Mali est, tout le monde le sait, un pays d’élevage par excellence. L’importance numérique de son cheptel le classe dans une posture enviable dans l’espace UEMOA et même CEDEAO (il y occupe le deuxième rang après le Nigeria). Le potentiel exploitable de notre cheptel est exporté sur pied ou sous forme de viande fournie par 335 aires d’abattage, 7 abattoirs de type régional, 2 abattoirs frigorifiques et 14 centres d’abattage de volaille.
En 2013, tous ces espaces généraient d’importantes quantités de sous-produits d’abattage. Rien d’étonnant en cela si l’on sait qu’ils ont vu passer 303.000 bovins, 274 camelins, 314.970 ovins, 547.817 caprins et 4.765.600 sujets de volailles. La production contrôlée de viande avoisinait les 52.000 tonnes, toutes espèces confondues. Le potentiel en sous-produits d’abattage déjà important en raison du nombre des centres d’abattage et des animaux abattus est encore appelé à augmenter avec l’accroissement démographique, le changement des habitudes alimentaires et la volonté du Mali d’exporter davantage de la viande, en lieu et place du bétail du pied.
La coordinatrice du Projet de transformation des sous-produits d’abattage (PTSPA), Mme Sow Rokia Tran-Thi-Co Drabo explique que les sous-produits d’abattage désignent toutes parties des animaux abattus qui ne font pas partie de la carcasse. Ces parties sont, entre autres, le sang, les os, les cornes, les sabots, les onglons, le contenu des panses et des intestins, les saisies de l’inspection vétérinaire, les boyaux et les plumes. Les déchets des boucheries et les résidus des restaurants et cuisines complètent la liste.
L’essentiel de ces sous-produits est soit jeté dans la nature, soit stocké pour être ensuite détruit. Cette situation, reconnaît la coordinatrice du PTSPA, constitue un manque à gagner pour les centres d’abattage, mais aussi pour l’économie nationale. Elle constitue également une source de nuisance et représente la cause la plus importante de pollution de l’environnement. Cela est d’autant plus regrettable que les sous-produits sont susceptibles d’être récupérés et transformés par des technologies appropriées. Ainsi, le sang, les os, les viandes saisies et exemptes de maladies transmissibles sont transformés pour donner de la farine de sang, d’os ou de viande, des graisses pour l’alimentation de la volaille et des poissons. Les cornes et les onglons broyés sont utilisés comme engrais alors que les matières stercoraires entrent dans la production de biogaz ou sont utilisées par épandage comme fumier.
18 CENTRES D’ABATTAGE DOTÉS. Il y a une vingtaine d’années, dans le souci d’accroître la contribution de l’élevage à la croissance économique du pays, le Mali a initié à travers l’Office malien du bétail et de la viande (OMBEVI) le Projet de transformation des sous-produits d’abattage sur financement de la Banque arabe pour le développement en Afrique (BADEA). Ce projet devait implanter deux complexes de transformation des sous-produits d’abattage à Bamako et Ségou. Le projet a été redimensionné pour ne retenir que la réalisation en 2011 à l’abattoir frigorifique de Sabalibougou d’un atelier de transformation. Ainsi, le PTSPA vise la valorisation des sous-produits d’abattage par leur transformation en farines animales pour l’alimentation de la volaille et des poissons, en engrais et en biogaz. Il vise aussi l’amélioration et la protection de l’environnement des centres d’abattage.
Depuis 2009, le Projet a atteint des résultats encourageants au nombre desquels on peut relever l’installation de la coordination en mobiliers, matériels informatiques et en moyens logistiques, l’actualisation des études techniques, économiques et institutionnelles pour la construction d’une unité de transformation des sous-produits d’abattage à Sabalibougou, la formation des cadres, professionnels, gestionnaires des abattoirs et élus communaux en techniques de récupération, de collecte, de transport et de transformation des sous-produits d’abattage.
La dotation de 18 centres d’abattage en équipements de récupération, de collecte et de transport des sous-produits d’abattage pour la mise en place d’une amorce de système de récupération et de collecte des sous-produits d’abattage, l’étude technique et environnementale de l’implantation d’une station d’épuration à l’abattoir frigorifique de Sabalibougou figurent également à l’actif du PTSPA.
Toutefois, le Projet est confronté à des difficultés liées à l’annulation du prêt initial de la BADEA suite à la demande de requête de financement de l’étude de valorisation des sous-produits d’abattage à l’échelle nationale, ainsi qu’à la non sécurisation des sites d’implantation de la station d’épuration et des infrastructures de transformation des sous-produits d’abattage.
L’absence d’étude de faisabilité de la valorisation des sous-produits d’abattage à l’échelle nationale, la quasi-inexistence de système de récupération, de pré-conditionnement et de transformation des sous-produits d’abattage et les difficultés d’acquisition des équipements de transformation adaptés au gisement local des sous-produits d’abattage et leur coût élevé ont été relevés comme des contraintes. La 3è session du Comité de pilotage du PTSPA présidée par Modibo Sangaré, conseiller technique du ministère du Développement rural, examinera les difficultés que rencontre ce projet vital pour la valorisation des sous-produits d’abattage.
M. COULIBALY

source : L Essor

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