Un (1) mort et 6 autres blessées dont un grave. C’est le bilan d’une manifestation organisée pour dénoncer l’inaction des autorités face à la situation sécuritaire au Centre et qui a dégénéré dans la ville de Bandiagara, le 9 août dernier. À l’appel d’un groupe local se présentant comme “
Les forces vives de Bandiagara”, le cortège de manifestants est partie du Rond-point Nagabanou Tembely pour rallier le gouvernorat de la ville. Réprimée à coup de gaz lacrymogènes, la manif prend des allures provocatrices au point de contraindre les forces de l’ordre à des tirs de sommation, qui malheureusement provoquent de nombreux blessés parmi un seul ne survivra pas aux soins à l’hôpital.
Selon plusieurs sources, cet incident est survenu suite à des tirs provenant des éléments de la garde nationale devant le Gouvernorat, après que des manifestants ont répondu par des jets de cailloux au gaz lacrymogènes.
Quelques jours auparavant, une attaque terroriste faisait plus de 15 morts, dans le village de Bodio situé à quelques kilomètres de Bandiagara.
Dans une déclaration au lendemain de la marche, ses initiateurs expriment leur exaspération en rappelant leurs multiplies sonnettes d’alarme antérieures en ces termes : « Nous avons décrié, alerté… Nous avons fait plusieurs fois la marche, la désobéissance civile, nous avons fait des propositions de sortie de crise» dénoncé l’inaction des autorités « restées muettes et insensibles à nos demandes ». Les populations de Bandiagara disent ne pas comprendre, en effet, qu’ « en pleine journée des villages proches de Bandiagara soient attaqués, incendiés, les paisibles citoyens tués et les greniers partis en fumée… » pendant qu’on se glorifie de la montée en puissance des Forces armées maliennes. Et selon des témoignages devenus virales sur les réseaux sociaux, les militaires stationnés à 15 kilomètres auraient refusé d’intervenir, quoique les populations aient prévenu de l’imminence d’une attaque djihadiste à la veille.
Amidou Keita
Le Témoin