Au moins six policiers burkinabè ont trouvé la mort vendredi dans l’explosion d’un engin artisanal à Sollé, dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière malienne, ont rapporté hier des médias, citant des sources sécuritaires. «Un convoi de la police est tombé (vendredi) dans une embuscade à Sollé. Le véhicule de tête a sauté sur une mine, faisant six morts», a déclaré une source sécuritaire, relayée par l’AFP. Une seconde source sécuritaire, ayant confirmé l’attaque, a également fait état d’un bilan d’«au moins six morts».
Jeudi, au moins six soldats ont été tués dans l’explosion d’un engin artisanal dans l’est du pays, au lendemain d’une attaque contre un détachement de la gendarmerie qui a fait un mort, selon des sources sécuritaires. En outre, l’état-major de la gendarmerie a déclaré, vendredi, qu’une «dizaine de terroristes» ont été neutralisés et 10 motos détruites par la gendarmerie burkinabè appuyée par des frappes aériennes de l’opération «Barkhane» à Inata, dans la région du Sahel burkinabè. Dans la nuit de lundi à mardi derniers, au moins trois gendarmes burkinabè ont été blessés dans une attaque perpétrée par des hommes armés non identifiés contre le poste de gendarmerie de Lanfiera, localité située dans le nord-ouest du pays, a indiqué une source sécuritaire. Le 26 septembre, 8 soldats ont perdu la vie en sautant sur un engin explosif artisanal, dans le Nord, près de Djibo.
Le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes depuis plus de trois ans, qui ont fait près de 230 morts parmi les forces de défense et de sécurité et les civils, selon le chef de la diplomatie, Alpha Barry, qui s’exprimait la semaine dernière devant l’Assemblée générale des Nations unies. Pour schématiser, en août 2017, 18 personnes, dont au moins 7 Burkinabè et 8 étrangers, ont été tuées dans un attentat à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. L’attaque, menée par des djihadistes présumés, a visé le café-restaurant Aziz Istanbul, dans le centre-ville, particulièrement fréquenté par des expatriés au moment de la retransmission de grands matchs de football. Le restaurant Aziz Istanbul est situé à 200 mètres du café Cappuccino, qui a été en janvier 2016 la cible d’une attaque djihadiste revendiquée par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).
Cette attaque a fait 30 morts, en majorité des étrangers. Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est, depuis 2015, confronté à des attaques régulières de groupes djihadistes qui sévissent dans tout le Sahel. En octobre 2016, une attaque a fait 6 morts, 4 militaires et 2 civils. En décembre de la même année, une douzaine de soldats burkinabè ont été tués dans une attaque contre un détachement de l’armée basé dans le nord du pays. Plusieurs enlèvements ont aussi été perpétrés, de Burkinabè comme d’étrangers. Un Australien et un Roumain, enlevés en 2015, sont toujours captifs de groupes islamistes liés à Al Qaîda.
Inquiétudes
Les attaques terroristes au Burkina Faso suscitent de l’inquiétude dans la région du Sahel touchée, ces derniers temps, par les attaques terroristes.
Pays voisin du Burkina Faso, le Mali est aussi confronté aux attaques terroristes. Dimanche dernier, un militaire malien a été tué dans une embuscade tendue par des hommes armés dans le nord du Mali. Mardi, selon le ministère de la Sécurité malien, 27 personnes ont été tuées lors «d’affrontements» entre des «membres de la communauté Idourfane», un groupe touareg, dans le secteur d’Inékar, à quelque 45 km à l’ouest de Ménaka (nord-est). Mercredi, 7 soldats des Forces armées maliennes et un chauffeur civil ont trouvé la mort dans la région de Mopti, au centre du Mali, lorsque deux véhicules d’une mission d’escorte ont sauté sur des engins explosifs «improvisés», selon le ministère malien de la Défense. Cette attaque s’est produite entre Bambara-Maoudé et Douentza, deux localités situées entre Tombouctou (nord) et Mopti (centre).
Le 29 juin, le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), à Sévaré, dans le centre du pays, a été attaqué. Le bilan officiel est de 3 morts, 2 militaires et un civil. Quatre suspects ont été arrêtés. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al Qaîda, a revendiqué l’attentat. En conséquence, le quartier général du G5 Sahel a été transféré fin septembre dans le centre, à Bamako, la capitale, sur décision de son commandant. Forte de 5000 hommes, cette force compte combattre le terrorisme aux frontières des pays du G5 Sahel. Mais elle n’est toujours pas pleinement opérationnelle, faute de financement.
Source: elwatan