Les quotidiens sénégalais, parvenus lundi à APA, titrent principalement sur l’audition prochaine d’Ousmane Sonko dans l’affaire de viols et menaces de morts contre la masseuse Adji Sarr.Bés Bi indique que le Sénégal est en « état d’alerte », faisant état de la « mobilisation des forces de l’ordre pour l’audition prochaine d’Ousmane Sonko », l’opposant poursuivi pour viols contre la jeune masseuse Adji Sarr. Sa convocation suivie de son arrestation en mars 2021 avait déclenché des violences rarement notées dans l’histoire du pays. N’empêche, « les troupes sont déployées à partir de ce mercredi » et « si le juge ordonne le renvoi en jugement, le leader du parti Pastef pourrait être placé sous mandat de dépôt », affirme le journal.
Le candidat classé troisième avec plus de 15% à l’élection présidentielle de 2019 sera « auditionné le jeudi 3 novembre », indique clairement le quotidien Les Echos dans sa Une, notant que les forces de sécurité sont « sur le qui-vive ». « Sauf changement, notre client sera entendu ce 3 novembre » au tribunal par le doyen des juges Maham Diallo, confirme dans Libération Me Bamba Cissé, avocat d’Ousmane Sonko qui poursuit sa tournée à Mbour, à environ 80 kilomètres de Dakar.
Au passage de son convoi dimanche soir dans ce département, des gens ont « hurlé le nom d’Adji Sarr » avant qu’une « bagarre musclée » ne s’en suive avec des « gros bras de Sonko ». Un « lot de blessés » a été enregistré à la suite de la rixe, rapportent Tribune et Les Echos.
Revenant sur l’audition imminente du chef de l’opposition, L’Observateur signale qu’un « gros malaise » couve dans les rangs de la police après « la fuite » d’un message radio sur la convocation d’Ousmane Sonko. En effet, « la note destinée aux commandants s’est retrouvée sur la place publique ».
Pour le commissaire à la retraite Cheikhna Keita, « le Sénégal est en danger » parce qu’il a désormais la confirmation « sur la machine subversive qui a infiltré l’ensemble des forces de défense et de sécurité » du pays. « Des faits ont permis d’établir que dans la police, la gendarmerie et l’armée, ces gens ont des taupes et peut-être même plus que des taupes », déplore-t-il dans le journal.
Le commissaire Cheikhna Keita est surtout connu au Sénégal pour les révélations qu’il a faites sur le réseau de trafic de drogue dans le pays alors qu’il dirigeait l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis). Malgré le travail qu’il a effectué, ce trafic est plus intense. En effet, Libération note que « la Douane frappe au cœur du cartel » après une « saisie record de drogue à Kidira », la dernière ville sénégalaise avant d’entrer au Mali. Le journal explique qu’un « contrôle de routine de deux agents sur un camion malien a conduit à la saisie de 300 kilogrammes de cocaïne d’une contrevaleur de 24 milliards F CFA ».
En dehors de ces sujets, le débat autour de l’éventuelle troisième candidature du président Macky Sall en 2024 préoccupe les Sénégalais. Toutefois, l’historien Mamadou Diouf, professeur à l’Université Columbia des États-Unis, « récuse Macky Sall » sur la « tentation du troisième mandat ». « Cette question a été définitivement réglée par les résultats des dernières Législatives », souligne le professeur Diouf dans Sud Quotidien, alertant que « le Sénégal va plonger dans une crise en cas de 3ème candidature ».
Source : APA