Au moins 23 morts, des centaines de blessés et une répression sans précédent : le pays s’est embrasé après la condamnation dans une affaire de mœurs d’Ousmane Sonko, principal opposant du chef de l’Etat. Le calme semble être revenu, mais les inquiétudes demeurent à l’approche de la présidentielle de février 2024.
Bassirou Sarr, 31 ans, tailleur et habitant de Pikine, une banlieue de Dakar, était dans son atelier de couture, à proximité du camp militaire de Thiaroye, quand, vendredi 2 juin, il est sorti voir un attroupement près de son lieu de travail. Le Sénégal est alors en ébullition. Depuis la veille, les manifestants affrontent les forces de sécurité, saccagent des équipements publics et incendient des commerces et des stations-service à Dakar et dans plusieurs grandes villes du pays.
L’élément déclencheur de ces émeutes ? Le sort d’Ousmane Sonko. La figure de proue de l’opposition, jugée dans un procès pour « menaces de mort » et de « viol », vient d’être condamnée à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Une peine qui le rend inéligible pour l’élection présidentielle prévue en février 2024 et à laquelle il s’est déjà porté candidat.
Bassirou Sarr, qui s’investissait dans