Le Centre de santé communautaire de Yirimadio a abrité, le vendredi dernier, le lancement officiel de la semaine africaine de vaccination 2023, sous le thème : ‘’le grand rattrapage’’. La cérémonie était présidée par le représentant du ministre de la Santé et du développement social, Hamadoun DICKO ; en présence du représentant de l’OMS, Abdoul Karim SIDIBE ; des autorités communales et coutumières ainsi que le personnel sanitaire.
« Le grand rattrapage’’, thème de cette année, est une initiative mondiale visant à vacciner des millions d’enfants et à dépasser les niveaux de vaccination d’avant la pandémie. Il aidera les pays à aller au-delà des efforts habituels de vaccination essentielle pour vacciner les enfants perdants et éviter d’en manquer d’autres.
Dans leurs mots de bienvenue, le coordinateur des chefs de quartier de la commune VI et le représentant du maire ont remercié les autorités pour le choix porté sur leur localité pour abriter cette cérémonie.
Le représentant de l’OMS, Abdoul Karim SIDIBE, a affirmé que la célébration de la Semaine africaine de Vaccination témoignait de l’engagement des autorités à lutter durablement contre les maladies évitables par la vaccination. Selon lui, la vaccination est bénéfique aux individus, aux communautés, aux pays et au monde.
Le représentant de l’OMS a déploré que les avantages de la vaccination fussent inégalement répartis. Il a indiqué que les niveaux de couverture variaient considérablement entre les pays et à l’intérieur des pays.
‘’Certaines populations, souvent les plus pauvres, les plus marginalisées et les plus vulnérables, dans des contextes fragiles, déchirés par les conflits, n’ont qu’un accès limité aux services de vaccination’’, a dénoncé Abdoul Karim SIDIBE.
Il a informé que chaque année, 20 millions de nourrissons ne reçoivent pas une série complète de vaccins mêmes basiques, et plus encore sont privés des nouveaux vaccins.
Parmi eux, dit-il, plus de 13 millions ne reçoivent aucun vaccin par le biais du programme de vaccination les enfants « zéro dose >>.
« Les niveaux de vaccination ont diminué dans plus de 100 pays, ce qui entraîne une augmentation des épidémies de rougeole, de diphtérie, de polio et de fièvre jaune dans le monde. 30 ans de progrès en matière d’immunisation ont été perdus en seulement 3 ans, avec des répercussions importantes sur la santé de millions d’enfants et de leurs communautés tout au long de leur vie. Le nombre d’enfants n’ayant jamais reçu une seule dose de vaccin, appelés enfants zéro doses est passé de 7,7 millions en 2021 à 12 millions en 2022 dans la région AFRO. 25 millions d’enfants n’ont pas reçu au moins un vaccin essentiel en 2021 et 18 millions d’enfants n’ont reçu aucun vaccin en 2021 dans la région AFRO », a expliqué M. SIDIBE.
Concernant au Mali, il a fait savoir que 2,658 EZD ont été identifiés en 2022 dans les 75 districts sanitaires et répartis comme suit : 55,570 EZD dans 37 districts identifiés comme étant en zone de conflit 24,791 EZD dans 22 districts identifiés comme étant en zone rurale / éloignée 2,297 EZD dans 6 districts dans les zones Urbaines et Périurbaines.
Le représentant du ministre de la Santé et du développement social, Hamadoun DICKO, a révélé que le monde comptait environ 1,5 million de décès annuels d’enfants dus à des maladies évitables par la vaccination (MEV), ce qui représente près de 20% des huit millions de décès annuels d’enfants de moins de cinq ans.
Selon lui, la crise sécuritaire que notre pays traverse depuis 2012 et la crise sanitaire majeure provoquée par la maladie à coronavirus ont provoqué la survenue des enfants zéros doses et sous vaccinés en Afrique.
« D’après les estimations, entre 2019 et 2021, 67 millions d’enfants n’ont reçu aucune dose de vaccin (48 millions) ou sont sous-vaccinés (19 millions) », a affirmé Hamadoun DICKO.
En effet, l’initiative « Grand rattrapage » est un effort de mobilisation coordonné visant à aider les pays à planifier et à mettre en œuvre des efforts accrus pour renforcer les programmes de vaccination grâce à une approche en trois volets :
(Rattrapage) Prendre en charge les enfants qui n’ont pas été vaccinés pendant la période 2020- 2022 (dont beaucoup vivent dans des communautés « zéro dose ») et mettre en place des systèmes de rattrapage continu si nécessaire ;
(Rétablir) Rétablir les taux de couverture vaccinale en 2023 au moins au niveau de couverture de 2019 pour la cohorte de naissances actuelle ;
(Renforcer) Renforcer les systèmes de vaccination, dans le cadre des soins de santé primaires, afin d’améliorer la résilience du programme et d’accélérer les efforts visant à prendre en charge les enfants non vaccinés ou sous-vaccinés, conformément aux objectifs et aux buts de l’IA 2030.
La semaine est marquée par des activités de communication, de mobilisation sociale accompagnée de la vaccination des enfants non ou incomplètement vaccinés dans quatre communes du District de Bamako.
PAR MODIBO KONE
Source : Info Matin
