Les Maliens sont sortis, massivement, dimanche, pour élire leur futur président de la République après plus d’un an de transition politique chaotique émaillée d’une gestion malhabile et inopportune. Le vote a eu lieu sur toute l’étendue du territoire malien dans des conditions peu orthodoxes. La mobilisation record constatée çà et là était à la mesure de l’enjeu des élections, version 2013. Si IBK a remporté dans la plupart des communes de Bamako, l’URD de Soumaila Cissé aurait battu son « adversaire » dans les régions. En effet, Soumi a rempilé à Kayes, Sikasso, Koulikoro, Mopti, Tombouctou et Gao. La plupart des observateurs ont salué l’esprit bon enfant qui a plané sur le vote.

L’élection du dimanche était cruciale pour l’avenir politique, économique et social du Mali, un pays qui traverse une crise sécuritaire et identitaire depuis l’occupation des parties nord par les forces Djihadistes. On se rappelle qu’il a fallu l’intervention des forces françaises dans le cadre de l’opération SERVAL, des forces de la CEDEAO et du Tchad pour chasser les Islamistes du MUJAO, d’Ançardine, d’AQMI dans le septentrion de notre pays. Ces forces du mal se sont adonnées à des exactions et atrocités contre les populations civiles.

Pour le vote proprement dit, il faut savoir que dimanche, le président par intérim Dioncounda Traoré a accompli son devoir civique au lycée Mamadou Sarr de Lafiabougou avant de déclarer : « Quand on perd, il faut l’accepter ». Et d’ajouter « C’est le meilleur vote que le Mali a organisé ». Quant au Premier ministre Django Sissoko, il a indiqué : « C’est l’affluence que j’ai jamais vu dans une élection ».

De son côté, Soumaila Cissé candidat de l’URD a voté dans le bureau N025 de Badalabougoiu.

Si dans l’ensemble, le vote s’est déroulé dans le calme, de nombreuses irrégularités ont émaillé le scrutin. Ainsi, à Kalaban ACI, le vote n’avait pas commencé à 10 heures. Et pour cause : les urnes concernant ce centre n’étaient pas scellées et sécurisée. Selon Sidiki Coulibaly le président du bureau de vote N0 3, « la mairie a déposé les urnes telles qu’on le constate. C’est pourquoi le coordinateur du centre a demandé l’arrêt du vote qui avait commencé ». Aussi, beaucoup avaient leurs cartes d’électeur mais n’ont pu voter, n’ayant pas vu leurs noms dans les bureaux de vote indiqués.

Après la fermeture des centres à Bamako qui a observé une journée sans pluie, une radio locale, par haine contre des candidats du FDR, n’a diffusé que des résultats favorables à IBK faisant fi des scores flatteurs et honorables obtenus par Modibo Sidibé du FARE, Dramane Dembélé de l’ADEMA et Soumaila Cissé de l’URD. Même là ou ils sont arrivés en tête, dans les bureaux de vote, leurs résultats ont été mis sous éteignoir. Il n’en fallait pas plus pour l’électorat favorable à IBK de s’emparer des rues de la capitale et de crier tôt victoire. Il s’agissait pour eux de prendre au forceps le pouvoir par la rue comme l’a fait exactement Gbagbo en Côte d’Ivoire. Mais l’arrivée des résultats des régions largement favorables à Soumi a refroidi leurs ardeurs. (copié sur bamada.net) Voilà pourquoi des séances de formation des journalistes avaient été initiées par le gouvernement pour éviter un tel dérapage. A deux heures de la fermeture des bureaux de vote, aucun résultat tangible ne pouvait se dégager, mais seulement des tendances portant sur moins de 6% des résultats dépouillés.

L’annonce des résultats avant le ministère de l’administration et la cour constitutionnelle peut être à l’origine des soulèvements populaires et des insurrections de rues.

Issiaka Sidibé

Présidentielles du 28 juillet : Un 2ème tour est possible

Après le vote du dimanche 28 juillet 2013, des résutats provisoires officieux recueillis dans diverses régions et dans le district de Bamako révèlent qu’aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue après le décompte fait par le ministère de l’administration, selon nos informations. Aussi, des sources affirment qu’il y aura un second tour devant opposer le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM) et Soumaila Cissé de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) au regard des résultats provisoires recueillis dans les régions. Si IBK a remporté à Bamako, le candidat de l’URD s’est montré irrésistible dans les régions notamment à Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti, Gao et Tombouctou.

Du coup, Soumi a remonté son retard de Bamako sur son principal rival IBK. Mais la tentative de manipulation des résultats n’aura pas eu lieu. Selon nos informations, nos autorités ont intimé l’ordre à la station émettrice d’arrêter la publication des résultats pour éviter des soulèvements populaires. Cette radio locale n’émettait que des résultats favorables à Ibrahim Boubacar Kéita et commençait déjà à marquer les esprits en évoquant la possibilité d’une élection du candidat du RPM dès le premier tour. On se rappelle que le gouvernement a beaucoup communiqué sur ce sujet pour éviter aux radios de diffuser des résultats avant les institutions habilitées, à cet effet.

Face à l’usurpateur de pouvoir, Soumi, Modibo et Dramane de l’ADEMA ont eu un entretien pour éviter toute manipulation des résultats. Cela est d’autant plus légitime que des partisans du Châtelain de Sébénikoro, pressés d’arriver à Koulouba, ont tenté de prendre le pouvoir par la voie de la rue dès l’annonce des résultats très partiels ne portant que sur 5% du vote.

Chacun sait que Soumi a fait une campagne exceptionnelle dans tous les cercles du Mali. Nos informations précisent qu’il a ratissé large dans les capitales régionales, et que, dans certains cas, il frôlerait les 100%.

Quant à Dramane Dembélé et Modibo Sidibé, ils ont bien figuré dans certaines zones reconnues comme des fiefs de l’ADEMA ou du FARE. Attendons plutôt les résultats du ministère de l’Administration territoriale. Nous y reviendrons

Oumar Ouattara

Source: Le Matinal