La rencontre Régionale d’Enquête et d’Analyse de Cas sur le Crime Pharmaceutique en Afrique de l’Ouest s’est ouverte le 21 février 2019 à l’Hôtel ONOMO de Bamako. Initiée par le Secrétariat Général d’INTERPOL, la rencontre a pour but d’analyser la situation de la criminalité pharmaceutique dans la sous-région, de développer un plan régional d’enquête, d’échanger sur les cas transnationaux enregistrés et de planifier les actions futures.
Vingt-quatre représentants des Bureaux Centraux Nationaux-INTERPOL et des services de lutte contre le crime pharmaceutique de la Police, de la Douane et de la Santé du Burkina Faso, de la Cote d’Ivoire, de la Guinée Conakry, du Sénégal, de la Mauritanie, du Niger et du Mali prennent part à cette rencontre de 2 jours.
Les participants vont partager leurs expériences, évaluer le niveau de contrôle de l’afflux des produits dangereux en Afrique de l’Ouest et adopter des stratégies efficaces pour lutter contre le crime organisé transnational. Ils mettront un accent particulier sur la nécessité d’un contrôle de la qualité et formuleront des recommandations quant la nécessité d’une opération conjointe avec l’accord des pays. La criminalité pharmaceutique constitue un problème de santé publique dans le monde et en particulier en Afrique où les systèmes de santé publique et de sécurité sont fragiles.
Selon le directeur général adjoint de la police nationale, la circulation généralisée des produits pharmaceutiques illicites affecte négativement la santé et le bien-être des populations.
« Malgré les opérations de saisies effectuées par les services de la Police, de la Gendarmerie et des Douanes, lesdits produits illicites circulent dans nos marchés d’où la nécessité d’une synergie d’action », a déclaré le Contrôleur Général de Police Moussa B. Mariko.
Le chef du Bureau Central Mali/INTERPOL, le Commissaire Principal El Hadj Baba Wangara, a déclaré que la lutte contre le trafic illicite des médicaments nous amènera à mieux cerner le financement du terrorisme dans une coopération policière mieux outillée. « La rencontre me donne plus d’assurance pour la sécurité de nos territoires respectifs », a-t-il affirmé.
Thierry Tuina, Officier de renseignement criminel au Secrétariat Général d’INTERPOL, a affirmé que le trafic des faux médicaments procure une manne financière faramineuse aux organisations criminelles. Et que le trafic de médicaments illicites génère plus d’argent que le trafic de la drogue.
« On estime généralement que le trafic procure 500 milliards de dollars US aux organisations criminelles et les chiffres pourraient atteindre 200 milliards de dollars US. On estime que 15% des médicaments vendus en Afrique sont constitués de faux. Ce chiffre peut atteindre 50% pour les produits contre le paludisme », a ajouté M. Tuina.
Il a rappelé que l’opération Heera 1 et 2, lancée en 2017 et 2018, a permis de saisir 450 tonnes de médicaments, estimées à 25 millions de dollars US, potentiellement dangereux pour les patients.
Source: Le Matin