Le lendemain de la tenue à Kidal de la cinquième réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger (CSA), la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) jubile et crie victoire. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 12 février, la CMA a exhorté tous les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de l’accord de paix inter-malien «à plus d’engagements pour une application diligente et intégrale de l’Accord issu du processus d’Alger».
En grande gagnante de cette farce qui n’aura duré qu’une journée, mais coûté plus 500 millions de nos francs, la CMA a appelé les parties, pour ne pas dire le gouvernement, à «poursuivre les discussions sur les conclusions de la feuille de route actualisée, notamment, les travaux des experts sur les questions de défense et de sécurité en vue d’aboutir le plus rapidement à un compromis entre toutes les parties».
Si aucun participant à cette comédie de mauvais goût n’a osé lever le coin du voile sur la manne financière détroussée pour tenir cette réunion de Kidal, notre confrère Séga DIARRAH croit savoir sur son compte Twitter qu’une taxe de séjour de 1 million de dollars par délégation avait été exigée ? A-t-elle été payée par le gouvernement ? Si le confrère ne répond pas à la question, il révèle toutefois que la MINUSMA, quant à elle, a décidé de débloquer un million de dollars pour rétablir le réseau d’eau potable dans la ville de Kidal, plongée dans le noir où il n’y a ni eau potable ni soins de santé. Si ces informations s’avèrent, la rencontre de Kidal se sera soldée alors par une débauche de milliards pour une farce révoltante.
Se réjouissant de la tenue de la réunion délocalisée à Kidal dans «des conditions matérielles, morales et sécuritaires à la hauteur des souhaits», la CMA salue dans le même communiqué «le courage et le professionnalisme de ses forces armées de sécurité qui ont investi toutes leurs énergies dans la mission assignée».
La tenue de cette réunion à Kidal a également été saluée par plusieurs représentants de la communauté internationale qui y voient un signal fort de décrispation entre les parties maliennes et un pas vers la normalisation des relations entre le Nord et le Sud.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN