Le Président par intérim du bureau de l’Union pour la république et la démocratie (URD), le Pr Salikou SANOGO, dont la légitimité est contestée a validé des sanctions contre des membres du parti à l’issue d’une réunion extraordinaire. Les sanctions de deux natures sont prises contre ceux qui sont à l’origine de l’organisation du congrès extraordinaire sanctionné par l’élection du président Gouagnon COULIBALY à la tête du parti. ‘’Un non-événement’’, rétorquent des personnes visées par les sanctions.
La bataille de leadership risque d’avoir raison sur l’unité et la cohésion au sein de l’Union pour la république et la démocratie confrontée à sa plus grave crise depuis sa création. Elle fait suite au décès du président fondateur du parti, Soumaïla CISSE.
Depuis quelques semaines, le fossé s’est davantage élargi entre les membres et responsables de l’URD, après l’organisation du congrès extraordinaire. Conséquence, le parti est partagé entre deux clans : deux présidents à la tête de l’URD.
Un véritablement bicéphalisme même s’il est rejeté par les deux clans puisque chaque partie pense avoir la légitimité et la légalité. Mais dans les faits, des communiqués au nom du parti circulant sur les réseaux sont signés par différents présidents (Pr Salikou SANOGO et Gouagnon COULIBALY).
Face à la situation, le bureau dirigé par le Pr Salikou SANOGO a pris le devant lors d’une réunion extraordinaire pour prendre des sanctions à l’encontre de ceux qui violent les textes du parti. À l’issue de cette rencontre, selon la décision du Pr Salikou SANOGO, deux natures de sanctions ont été prises. Il s’agit de l’exclusion de certains membres et la suspension d’autres pendant 6 mois.
Ainsi, les personnes exclues sont : Mme Coulibaly Kadidiatou SAMAKE, 3è Vice-présidente ; Amadou CISSE, 5è Vice-président ; Kalilou SAMAKE, 6è Vice-président ; Gouagnon COULIBALY, 14è Vice -président ; Abou Zeid Ousmane MAIGA, 17è Vice-président ; Racine THIAM, 18è Vice-président ; Modibo CAMARA, 22è Vice-président ; Beffon CISSE, 24è Vice-président ; Mamadou Igor DIARRA, 27è Vice-président ; Bakary FOMBA, 1er Secrétaire politique ; Mohamed Fall Ould TALEB, 1er Secrétaire chargé de l’urbanisme et de l’habitat.
Ils sont « exclus du parti pour travail fractionnel, organisation d’un congrès extraordinaire au nom du parti en violation flagrante de la procédure prévue en la matière, utilisation sans l’accord de la Direction du Parti des signes distinctifs du parti, toute chose de nature à porter atteinte à la crédibilité et au sérieux de notre parti surtout à un moment où le parti est fortement engagé au sein du FSD et du M5RFP pour soutenir le processus de transition en cours dans notre pays », se justifie le bureau dirigé par le Pr Salikou SANOGO.
« À ce titre, ils ne pourront plus agir ni parler au nom de l’URD », ajoute-t-il.
En plus de ces responsables considérés être à la base de la violation et du non-respect des consignes de la commission nationale de conciliation et d’arbitrale, des sanctions moins sévères ont été également prononcées contre ceux qui ont accompagné et prêté main-forte dans ce que le clan SANOGO qualifie de ‘’l’entreprise de destruction du parti’’, et ‘’s’être rendus complices des faits à elles reprochés’’.
Il s’agit de : Mamadou Hawa GASSAMA, 23è Vice-président ; Issa Bassy COULIBALY, 24è Vice-président ; Mme Adiawiayakoye Ramatou KONE, Présidente mouvement des femmes : Abdrahamane DIARRA, Président du mouvement des jeunes ; Mamadou B TRORE, Secrétariat chargé des questions économiques ; Demba FANE, 1er secrétaire chargé des relations avec l’administration ; Aboubacar DIAKITE, membre du Secrétariat des questions économiques ; Ali BAZZI, Secrétariat général ; Mamadou DIAKITE, Secrétariat politique ; Salimata KEITA, Secrétariat chargé du mouvement associatif et des OSP ; Abdoul Aziz DICKO, 1er Secrétaire chargé des questions économiques ; Ahmed Sekou TOURE, 1er Secrétaire chargé des Maliens de l’extérieur ; Cheicne KEITA, Secrétariat au développement rural ; Abbas DIALLO, Secrétariat chargé des finances ; Mandiou MAIGA, Secrétariat chargé des questions économiques ; Moussa Sissoko,1er Secrétaire administratif ; Abdoul Wahab BERTHE,1er Secrétaire chargé de la justice et des institutions ; Mamadou Abdoulaye DICKO, Secrétariat politique ; Cheickne Labass HAIDARA, Secrétariat solidarité, action sociale et questions.
Ces personnes sont suspendues pour une durée de six (6) mois de toutes les activités du parti et ne pourront pendant cette période ni agir ni parler au nom du parti.
Un non-événement pour les personnes visées
Beffon CISSE, 24è Vice-président exclu par la décision du Bureau du Pr Salikou SANOGO, joint par nos soins, estime que la réunion et les décisions qui y ont été prises constituent un non-événement pour eux.
Pour lui, ils ne considèrent plus le Pr Salikou SANOGO. Par conséquent, ses décisions ne les engagent pas. Au-delà de cet aspect, il a évoqué que la sanction d’exclusion d’un membre du parti n’est pas du ressort du bureau politique national du parti.
« Ils ne peuvent pas prendre une décision qui peut s’appliquer parce qu’ils ne disposent pas du quorum pour délibérer. Parce que c’est nous qui avons la majorité. C’est sur cette base que nous avons organisé le congrès extraordinaire », a expliqué M. Beffon CISSE, avant d’annoncer que leur bureau, qu’il qualifie de légal et légitime, va se réunir ce mardi.
« Ils ont pris le devant parce qu’ils savent qu’on est en train de nous réunir pour prendre des sanctions contre eux. Dans tous les cas, nous allons nous réunir et des décisions seront prises », a affirmé Beffon CISSE.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin