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Wagué à propos du cadre stratégique permanent: ‘’le gouvernement ne reconnaît pas et ne soutient pas le cadre à l’état actuel’’

Le ministre de la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Colonel-major Ismaël WAGUÉ, a animé, hier dimanche, une conférence de presse pour faire le compte rendu de sa mission à Rome la semaine dernière. Ladite mission avait pour objectif de mener des discussions sur le Cadre stratégique permanent (CSP) mis en place par certains groupes armés signataires de l’Accord d’Alger sur fond de désaccord avec le gouvernement. La rencontre de Rome a permis de prendre en compte les recommandations du gouvernement et le nouveau Cadre sera mis en place dans un mois.

 

Dans ses explications, le ministre Ismaël WAGUE a affirmé que cette mission à Rome s’inscrivait dans le cadre d’une recherche de solution et de compromis entre l’État et les mouvements signataires de l’accord qui ont initié cette nouvelle structure dénommée ‘’Cadre stratégique permanent (CSP)’’. Il a rappelé que depuis quelque mois ce cadre avait été mis en place par certains mouvements signataires de l’Accord d’Alger malgré les divergences de point de vue avec l’État.

Selon le colonel major WAGUÉ, la compréhension de l’État par rapport à ce cadre est qu’il puisse servir de moyen de réconciliation entre les mouvements et les communautés compte tenu des difficultés dans la mise en œuvre de l’Accord sur le terrain avec les divergences.

Malheureusement au début, regrette le ministre de la Réconciliation, le gouvernement n’a pas eu de consensus pour travailler avec le Cadre. Il a indiqué que le gouvernement avait posé ses conditions qui n’ont pas été acceptées par les initiateurs du Cadre.

L’on apprend que des rencontres ont été organisées à Kidal et à Bamako sur ladite structure, sans parvenir à rapprocher les positions. Dans les discussions, il a été question du rôle que peut jouer le gouvernement et son niveau de représentativité.

Parmi les divergences de point de vue figuraient entre autres : la présidence du mouvement par l’État ; l’ouverture de la structure à tous les mouvements et à d’autres personnes ; la gestion de toutes les questions régaliennes à savoir la sécurité, la défense, l’économie par l’État…

Malheureusement, déplore le ministre, les frères du nord n’ont pas accepté ces propositions du gouvernement. Ainsi, au regard de cette situation, le gouvernement, par le biais du ministère de la réconciliation, rejette l’initiative.

« Pour le gouvernement, ce cadre pour le moment est une structure de coordination entre les mouvements eux-mêmes et n’est pas reconnu par l’État. Dans la mesure où c’est l’Accord qui nous lie, il est nécessaire que nous continuions à travailler dans le cadre de l’Accord. Cette structure au lieu d’être un plus pour l’accord devient un problème », avait déclaré le ministre WAGUE lors d’une rencontre.

Malgré la position affichée du gouvernement, les initiateurs ont mis en place le cadre. Et la structure a commencé à fonctionner conformément à leur vision.

« Lors du dernier Comité de suivi de l’Accord quand la question du cadre s’est posée, le gouvernement a clairement dit qu’il ne reconnaît pas le cadre en son état actuel, ne le soutient pas et a demandé aux partenaires internationaux de ne pas le soutenir tant que les frères du nord et le gouvernement n’ont pas trouvé un consensus pour travailler ensemble », a rappelé le ministre WAGUÉ.

Selon lui, les Italiens qui ont aidé les mouvements signataires à mettre le cadre en place ont contacté le gouvernement à travers son département et ont rassuré que l’objectif de la réaction était d’aider les communautés sur les questions de réconciliation et de développement.

‘’Ils ont expliqué que leur objectif en aidant à mettre en place ce cadre n’était pas pour créer des problèmes entre l’État et les mouvements signataires ni de s’ingérer dans les affaires de l’État’’, a affirmé le conférencier.

Selon lui, les Italiens ont demandé à savoir les conditions de l’État pour rapprocher les deux parties. Donc, dit-il, les conditions du gouvernement ont été partagées clairement avec la partie italienne.

Les initiateurs du cadre se sont retrouvés à Rome pour discuter sur l’orientation et l’idée du gouvernement sur le cadre. À l’issue de cette rencontre, un consensus a été trouvé et le ministre Ismaël WAGUE a été invité à Rome.

« J’ai constaté que les conditions posées par le gouvernement ont été vraiment prises en compte. À l’issue de la rencontre de Rome, il a été décidé que les parties se retrouvent à Bamako pour commencer à travailler. Un délai d’un mois a été donné pour mettre en place la nouvelle structure », a informé le colonel major Ismaël WAGUÉ.

Parmi les points de consensus, on note entre autres : élargissement du cadre ; donner le leadership au gouvernement dès le début ; confier les questions régaliennes à l’État ; intégrer les communautés à savoir les femmes et les jeunes ; élaborer une charte sur les orientations et les objectifs du cadre.

Le gouvernement s’est engagé à soutenir le cadre dans sa nouvelle configuration et à inviter les partenaires à le soutenir.

Le ministre a précisé qu’une dénomination finale sera donnée au Cadre stratégique permanent. En entendant, de mettre en place ce nouveau cadre, l’État maintient sa position sur le cadre actuel. C’est à dire il ne le reconnaît pas et ne le soutient.

Le ministre de la Réconciliation a insisté à dire qu’à Rome seulement les divergences de point de vue ont été discutées en vue de trouver un consensus. ‘’Aucun titre ou autre partie de l’Accord n’a été discuté. L’Accord se discute au sein du comité de suivi et au sein du cadre de concertation inter malien’’, a déclaré le ministre WAGUE.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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