Depuis le 9 janvier, jour fatidique des sanctions contre notre pays, les maliens qui attendaient les rectaions des femmes leaders sont restés sur leur faim. Et pour cause ! Malgré cette lourde punition que la CEDEAO vient d’infliger à notre pays et qui a exaspéré plus d’un, aucune femme leader n’a pipé mot. Comme pour monter à l’opinion nationale et internationale et surtout les autres femmes du Mali, qui sont directement affligées, que cette situation ne leur fait ni chaud, ni froid.
En effet, après cette pluie de condamnations et condamnation à travers des communiqués et autres déclarations à travers notre pays, en Afrique et même à travers le monde, ces femmes qui se bombent la poitrine pour brandir leur titre sont restées muettes comme une carpe dans une marmite. Pas une seule rection officielle !
Pourtant après la réunification de la CAFO, les maliens s’étaient réjouis de voir ces femmes, jadis dynamiques à la tâche pour sortir notre pays de l’ornière se donner la main.
Mais la déception n’était pas loin, car celle qui dirige cette grande organisation connue pour sa dissimulation, ne va jamais lever le petit doigt pour orienter les femmes du Mali, dans le sens de leur participation dans le processus de la transition, puisqu’elle observe l’orientation du vent.
Il a fallu que le Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille joue sur ses cartes en faisant appel aux femmes à son département pour les sensibiliser à se joindre à la mobilisation du vendredi 14 janvier au boulevard de l’indépendance.
C’est un secret de polichinelle de rappeler qu’elle était un soutien incontournable du président IBK au début des contestations du M5-RFP. Mais, c’est cette même personne aujourd’hui qui a rassuré la transition de son soutien et celles des femmes du Mali sous son leadership.
«Le Mali vit aujourd’hui, la plus grave crise de son histoire ; et c’est le moment, où il a plus que jamais besoin de ses fils et filles. Cette situation nous interpelle tous et toutes en tant que citoyen (nes) en plus des conditions précaires des filles et des femmes au Mali, les femmes membres de la Cafo ont décidé de restaurer leurs relations fraternelles antérieures, mais aussi de créer des relations différentes pour l’avenir des femmes/filles aux niveaux local, régional, national et international et de construire ensemble des relations verticales, visant à favoriser une paix durable, une justice sociale, économique et politique pour un développement harmonieux et durable dans un Mali refondé », avait-t-elle dit lors de la cérémonie de la réunification de la CFO le 08 décembre 2021 à Bamako.
Ce jour-là, la présidente de la Cafo en a appelé aux femmes du Mali de soutenir la transition, avant de suggérer aux plus hautes autorités sa disponibilité dans le processus de la transition.
Mieux encore, quand les opposants de la transition disaient niet aux Assises nationales de la refondation, la Présidente de la CAFO, flanquée de quelques femmes a couru aux portillons de la primature pour, selon elle, apporter leur soutien au gouvernement.
Mais pour soutenir ce même gouvernement qui essuyé des sanctions de la CEDEAO en guise de retombées de ces assises, la CAFO est irretrouvable. Quel paradoxe !
FENACOF, CAFO, Convergence du Mali, Réseau des femmes parlementaires et ministres du Mali, cadre de concertation des femmes des partis politiques du Mali, etc. Elles sont nombreuses, ces organisations et autres associations de femmes, dirigées par des femmes intellectuelles qui ont occupé des places stratégiques dans le pays, qui donc doivent être en mesure de susciter des débats ou poser des actions qui sortent notre pays de l’ornière ; mais hélas.
Les observateurs regrettent ce grand silence décevant, pour ce qui connaissent leur ténacité quant à la défende leur propre intérêt.
Les différentes marches pour avoir leur fameux quota dans le gouvernement ou d’autres instances de responsabilité en est la parfaite illustration.
Cette attitude des femmes leaders du Mali accroît ai niveau l’opinion publique les stéréotypes qu’elles trainent sur leurs épaules depuis des années.
En tout cas, la plupart des observateurs considèrent que les regroupements de femmes ne se forment pas autour de l’intérêt général de la nation.
Sinon, quoi de plus normal qu’une mobilisation de toutes les femmes du Mali, pour dire non à ces sanctions qui paralysent notre pays.
En tout état de cause, il est temps que les femmes leaders lorgnent dans les pays voisins, pour s’imprégner des exemples de leurs congénères.
Des pays où les femmes sont vaillantes quand il s’agit de défendre le bonheur de leur nation.
La grande marche des femmes du Burkina Faso, avec à leur tête la première dame du pays, pour trouver une solution face à la recrudescence des attaques terroristes ainsi que la mobilisation des femmes au Nigeria, dans la marche mondiale intitulée ‘’Apportez-nous nos filles’’ (Bring Back Our girls), après le kidnapping des lycéennes de Chibook, en sont des illustrations.
En un mot, les associations féminines constituent une véritable force dans un pays, si elles acceptent de jouer leur rôle en toute objectivité.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin