Le Salon des Médias du Mali (SAM-MALI) s’est tenu du 29 mai au 2 juin 2024 au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ de Bamako. L’évènement a été marqué par la présence massive des membres du gouvernement conduit par le ministre d’État (ministre de l’administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement), Colonel Abdoulaye Maïga. Était aussi présente toute la crème de la presse malienne. Le président de la Maison de la Presse a ainsi saisi l’occasion pour exhorter les pouvoirs publics à assainir le secteur des médias du pays.
Organisée sous le thème, «La professionnalisation des médias au Mali et en Afrique», la 3e édition du Salon des Médias du Mali (SAM-Mali) s’est tenue du 29 mai au 2 juin 2024 au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ de Bamako. Selon divers témoignages, l’événement a comblé les attentes avec notamment plus de 300 participants, dont une vingtaine d’hommes des médias venus de plusieurs pays africains comme le Sénégal, la Guinée et le Niger.
Les plus hautes autorités ne sont pas restées en marge de cette célébration. Le ministre d’État Abdoulaye Maïga ; le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop ; celui de la Refondation et de la Réforme des institutions, Ibrahim Ikassa Maïga ; le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’administration ; Alhamdou Ag Ilyène (parrain de l’événement) ainsi que l’Ambassadeur de la Chine au Mali Chen Zhihong étaient tous présents à la cérémonie d’ouverture du Sam-Mali (le vendredi 31 mai 2024).
En déplacement à l’extérieur du pays, Médecin-colonel Assa Badiallo Touré (ministre de la Santé et du Développement social et marraine de cette édition) a été valablement représentée. «Malgré sa formation de militaire, le président Assimi Goïta comprend la nécessité de mettre l’information et la communication au cour de notre action», a indiqué le ministre Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Et cela d’autant plus que, a-t-il expliqué, «le narratif que nous avons aujourd’hui nous est imposé par des médias étrangers… Il faut que nous nous réapproprions notre histoire».
Une position défendue dimanche dernier (2 juin 2024) lors d’un panel animé sur le thème, «AES, quel avenir pour ses États membres?». Créée en réponse aux défis sécuritaires communs aux trois États membres (Burkina Mali et Niger), l’AES s’est élargie aux questions de coordination diplomatique et de développement intégré. Pour le chef de la diplomatie malienne, il faut «un leadership africain de nos organisations internationales». Dans la même perspective, cette alliance se dessine aujourd’hui comme «une alternative crédible et une opportunité pour renforcer l’intégration des peuples et la solidarité fraternelle, dans une dynamique de confédération des trois pays», a rappelé A. Diop. Le chef de la diplomatie malienne a profité de l’occasion pour faire la synthèse du panel qu’il a co-animé le 24 mai 2024 à Kigali (Rwanda) sur : «Insécurité en Afrique : racines, implications et voie à suivre». C’était à l’occasion du Symposium annuel sur la sécurité nationale.
Pour ce qui est de la présence remarquable des autorités à cette 3e édition, le président de la Maison de la presse (MP) est convaincu que cela témoigne de la vitalité de l’espace médiatique malien. «La collaboration entre la presse et les autorités de Transition a toujours marché», a défendu Bandiougou Danté. Et pour preuve, a-t-il souligné, aucun journaliste malien n’est en prison. N’empêche que l’arbre ne doit pas cacher la forêt car la professionnalisation des médias est plus qu’une nécessité et doit être inscrite comme une priorité aussi bien pour les acteurs médiatiques que pour les autorités publiques.
Et cela passe forcément par un toilettage du secteur. C’est dans ce sens que le président de la MP a interpellé les pouvoirs publics pour assainir le secteur des médias. Le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyène, a aussi pointé du doigt la nécessité de cette professionnalisation du secteur médiatique malien. Il a assuré que son département travaille dans ce sens même si le travail n’est pas encore fini.
Plusieurs activités étaient au programme de ces quatre jours de fête dont une opération de don de sang (le samedi 1er juin 2024), une exposition des stands et des panels animés par des experts, portant notamment sur la professionnalisation des médias, le traitement de l’information en temps de crise… Le ministre Abdoulaye Diop a animé dimanche dernier un panel sur l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
«Les régions du nord n’ont pu être mobilisés faute de moyens», ont regretté les organisateurs du Sam-Mali. Une tâche noire d’autant plus que cette rencontre, d’une grande importance pour la presse malienne, aurait pu être l’occasion de sensibiliser les médias du septentrion sur la nécessité d’un traitement responsable de l’information en temps de crise.
Oumar Alpha