Traqué par les filiales ouest-africaines d’Interpol, coincé à Abidjan où il ne peut plus mettre le nez dehors sans se faire arrêter par la flicaille, le fils de l’ex-président de la République multiplie les initiatives pour quitter la capitale ivoirienne où, dit-on, il n’est plus le bienvenu.
L’ex-président de la Commission-Défense de l’Assemblée nationale se serait, depuis la semaine dernière, enfui à Dubaï où il aurait trouvé refuge auprès des autorités émiraties.
Cette information, qui a fait le tour des chancelleries ouest-africaines, a vite été démentie par une autre, confirmant que Karim Keïta serait, toujours, coincé à Abidjan où, il se garde bien de mettre le nez dehors.
Exilé, à Abidjan, capitale de la Côte-d’Ivoire, au lendemain du putsch militaire qui a renversé son père le 18 août 2020, Karim Keïta se la coulait douce, sur les bords de la Lagune Ebrié. Du moins, jusqu’à l’arrestation, mardi 10 août 2021, de Sess Soukou Mohamed dit Souk, à Bamako.
Ben Souk, une monnaie d’échange contre Karim Keïta
Ancien député-maire de la ville de Dabou, en Côte-d’Ivoire, Ben Souk, vivant à Bamako depuis septembre 2020, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international décerné contre lui, via Interpol, le 16 décembre 2020, par Mme le juge du 9ème cabinet d’instruction du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau pour « actes subversifs pouvant admettre une qualification pénale commis sur le territoire national ».
Selon le communiqué du tribunal de première instance de la commune IV du District de Bamako, rendu public le 11 août dernier, l’arrestation de Ben Souk, par la gendarmerie nationale, entre dans le cadre de « l’exécution d’un mandat d’arrêt international décerné contre lui, le 16 novembre 2020, par Mme le juge du 9ème cabinet d’instruction du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, en Côte-d’Ivoire ».
A en croire les observateurs avertis, Ben Souk apparaît, comme une monnaie d’échange contre Karim Keïta.
Karim Keïta en proie à la panique
De sources proches du dossier, Ben Souk devra être extradé, à Abidjan, les heures, ou les jours à venir. Si, poursuivent-elles, ce n’est déjà fait.
Depuis, apprend-on de sources ivoiriennes, Karim Keïta serait en proie à la panique. Il ne dort plus que d’un œil, voire d’un œil et demi.
De sources judiciaires, l’extradition de Ben Souk en Côte-d’Ivoire procède d’un « échange de bons procédés » entre les justices malienne et ivoirienne.
En clair, expliquent-elles, il n’est exclu que Karim Keïta, en exil à Abidjan, et objet d’un mandat d’arrêt international décerné, contre lui le 05 juin dernier, par le procureur du tribunal de première instance de la commune IV du District de Bamako, celui-là même, qui a ordonné l’arrestation de Ben Souk pour son extradition à Abidjan, soit extradé à son tour, à Bamako, par la justice ivoirienne.
Sentant sa liberté menacée, l’ex-député de la commune II du district de Bamako multiplie les initiatives pour échapper à son extradition au Mali où, il est cité dans le dossier de la mystérieuse disparition du journaliste Birama Touré.
Après l’annonce de sa fuite vers Dubaï, démentie par de sources ivoiriennes confirmant sa présence sur le sol ivoirien, Karim Keïta tenterait, désormais, de trouver refuge au Gabon, indique notre confrère « Le Sphinx », dans sa parution du vendredi 13 août. Avec, précise-t-il, l’aide de la « Loge maçonnique », dont il serait membre.
De sources judiciaires, toutes les mesures seront prises pour que Karim Keïta soit extradé à Bamako. Afin qu’il réponde de ses actes devant la justice.
Oumar Babi
Source : Canard Déchaine