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‘’Révolte d’un jour’’ : La chronique de Lassine M’Boua Diarra

 Depuis un an, Lassine M’Boua Diarra, un journaliste en détachement au service de l’Etat, a initié une chronique dénommée: « Révolté d’un Jour », qu’il livre à ses lecteurs, chaque mercredi, sur sa page Facebook. Elle concerne tous les sujets. Nous avons pris le soin de vous la faire connaître à travers les colonnes de votre journal. Lisez le numéro du mercredi 11 août dernier!

 

La bêtise du siècle !!!

Il y a des jours, j’allais dire des situations, où les mots sont peu expressifs pour se faire entendre. La situation actuelle de notre école en est une. Certes, mais essayons tout de même de notre mieux. Comme disent les initiés, à l’impossible nul n’est tenu. Tiens, tiens, en voilà une belle expression ! Celle qui me permet de dire ou de parler, tant soit peu, de quelque chose sans me perdre dans les labyrinthes de détail du genre « pour ou contre ». Et oui faire le minimaliste tout simplement quoi.

Les échauffourées survenues en début de semaine à Sikasso entre forces de l’ordre et manifestants, pardon enseignants mécontents et la déclaration des Donzos de Koumantou à vouloir sécuriser les examens dans leur localité plantent le décor d’un imbroglio qui risque de plonger Dougouba dans une incertitude aux relents sociaux très graves. Autant il est incompréhensible l’attitude des enseignants à vouloir empêcher le bon déroulement des examens au nom d’un soi-disant droit à la grève, autant il est extrêmement inconcevable d’accepter l’usurpation de rôle par les Donzos à se faire passer pour les forces de l’ordre.

C’est vrai le droit à la grève est reconnu par les textes fondamentaux de Dougouba. Aucune autorité ne peut ôter ce droit à nos enseignants. La craie et le stylo « Bic » rouge leur appartient. Ils les utilisent si ça leur plait ou pas. Que celui qui pense avoir le pouvoir vienne les obliger alors ! Vous avez raisons sur ce plan. Grevez jusqu’à ce que vous ayez gain de cause. Je suis avec vous. Voilà pour vous mes chers enseignants. Seul bémol, votre liberté n’est pas illimitée, ni dans le temps encore moins dans l’espace. Elle s’arrête tout juste au niveau de votre syndicat. Vous n’avez nullement le droit d’empêcher les autres d’exprimer leur droit en envahissant les centres d’examens.

Vouloir empêcher la tenue des examens pendant que d’autres enseignants et groupements d’enseignants (Snec) et l’État le souhaitent n’est ni plus ni moins qu’une violation de droit constitutionnel : le droit à l’éducation ! Vus sous cet angle, les événements survenus à Sikasso ne sont qu’une expression de vandalisme et de troubles à l’ordre public qui devaient être sanctionnés avec la plus grande rigueur.

Cette prérogative est la chasse gardée de l’État qui est le garant de la sécurité nationale, pas quelques révoltés armés qui croient que détenir un fusil donne droit à faire ce qu’on veut dans un pays. En quoi les Donzos sont-ils habilités à sécuriser un processus d’examen ? Au nom de quel droit doivent-ils se substituer aux forces de l’ordre ? Dougouba est dans une tourmente certes, mais nous n’accepterons jamais qu’on nous enfonce dans un dédale aux conséquences sécuritaires et sociales irréversibles. Vous avez des fusils et vous voulez faire la police ? Non merci. Allez-y plutôt faire de la chasse en brousse. Les biches, antilopes, perdrix et autres animaux sauvages vous y attendent !

Que dire de l’État, si ce n’est qu’une bêtise qu’il fait en voulant se rétracter dans cette affaire. C’est une incongruité absolue de chercher à corriger de la sorte une erreur qui n’aurait pas dû être commise. L’article 39 est un droit. Il a été accordé aux enseignants par la faute des gens qui avaient perdu le nord, des incapables qui, par le plus grand des hasards, se sont retrouvés à la tête de l’État. Comment peut-on accorder un statut particulier à une corporation tout en la maintenant encore dans toutes les autres dispositions statutaires générales ? La bêtise du siècle tout simplement ! Alors, rendons à César ce qui lui revient de droit. À défaut, gardons profil bas et négocions. L’enseignant est l’alpha et l’oméga pour une société.

Le petit poème que ma fille a appris à l’école « Marie Auxiliatrice » de Niamana avec son titre évocateur « Poï Lakôli kara », fait office de chanson à la gloire de l’enseignant. « Il est le fleuve intarissable (badjiba dja bali), le grand puits au bord de l’autoroute qui désaltère, l’arbre aux multiples fruits, mais le plus grand oublié quand nous autres, élèves, arrivons au sommet ».

À mercredi prochain, inch’Allah

Lassine M’Boua DIARRA, Révolté d’un jour

Source : Tjikan

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