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Révision constitutionnelle : Boubèye met encore la charrue avant les bœufs

Dans une déclaration en date du 20 janvier dernier, la Direction du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD)  estime que  «sans un dialogue politique sérieux, il n’y aura pas de reformes consensuelles». À  l’analyse de cette déclaration, le referendum risque de n’avoir pas eu lieu cette fois-ci encore. Donc, en priorité, il faut travailler à l’instauration préalable d’un véritable climat de dialogue politique social réunissant tous les acteurs politiques et forces vives de la nation.

Dans la perspective de la révision constitutionnelle en vue, la Direction du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) donne sa position. C’est à faveur d’une déclaration selon laquelle  le dialogue politique est un préalable à toute réforme institutionnelle. Selon son communiqué, le FSD découvre avec étonnement la publication par le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga de deux Décrets dont l’un portant ‘’Création d’un Comité d’Experts’’ pour la révision de la Constitution et le seconde, ‘‘nomination des Experts membres’’ de ce comité. En procédant ainsi dans l’ensemble, sans concertation préalable, le Premier Ministre est dans la logique de mettre tout le monde devant un fait accompli. Ce qui équivaut, selon les mauvaises langues, à mettre la charrue avant les bœufs.

Sans ambages, le FSD condamne cette attitude unilatérale adoptée au moment où le pays tout entier attend l’ouverture d’un dialogue politique franc pour résoudre la grave crise à laquelle le Mali est confronté.

Au lendemain de l’élection présidentielle frauduleuse de 2018, nul ne peut contester la nécessité des réformes politiques et institutionnelles. Sans dialogue politique sérieux, il n’y a pas de réformes consensuelles escomptées. Or, sans réformes audacieuses, la République et la Démocratie sont en danger. Le Régime doit cesser la fuite en avant et agir en fonction des impératifs qu’exige la situation du pays.

Par ailleurs, dans l’esprit et la lettre de la loi fondamentale de 1992, l’initiative de toute révision constitutionnelle appartient au Président de la République et à l’Assemblée Nationale. Dès lors, il est inapproprié que le Comité chargé de la révision constitutionnelle soit créé par le Premier Ministre et à plus forte raison, le rattacher à son cabinet. Pour prétendre réviser la Constitution, il faut commencer par la respecter. Également, l’année 2019 s’annonce riche en projets de réformes institutionnelles. Et, selon le Premier Ministre, leur réussite dépendra forcément du dernier mot du Peuple qui, suivant les stratégies actuelles, se sent marginalisé. À ce rythme, il n’y aura pas de changement par le Pouvoir exécutif. Ce qui présage que ce projet de référendum constitutionnel annoncé risque d’être voué à l’échec.

Mohamed BELLEM

LE COMBAT

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