Continent d’avenir de par ses immenses richesses, l’Afrique reste le continent qui traine encore les pieds comme un canard boiteux. Le continent composé d’une mosaïque de peuples avec à la clé une richesse culturelle enviable n’arrive toujours pas à se défaire des démons du passé. Elle continue à attribuer son retard aux actions des puissances européennes.
Berceau de l’humanité avec la découverte du premier ossement humain, point de départ de la technologie grâce à l’intelligence des savants de l’Égypte antique, elle a fini par sombrer à cause des ses contradictions internes. Pendant que les puissances européennes dès le 15 eme siècle ont commencé à chercher des ouvertures pour compenser la chute de Constantinople survenue le 29 mai 1453 sous les coups des ottomans dirigés par Mehmet II. Le ton des recherches a été donné à travers les grands voyages. Le premier à prendre la mer fut l’italien Marco Polo qui découvre la Chine et le Japon. Leurs têtes n’étant pas vident de toute idée contrairement aux Africains, ils entreprennent d’écarter les négociants arabes qui prélevaient d’énormes bénéfices pour aller eux –mêmes à la recherche des épices, de la soie et des pierres précieuses en Chine et en Inde. Pendant que les Africains se faisaient la guerre, les Européens mettent au point la caravelle munie du gouvernail d’Etambot pour affronter les vagues les plus élevées sur les mers et les océans. Pour les nouvelles techniques d’orientation, ils mettent au point la boussole l’astrolabe et les cartes maritimes. Dès 1492 Christophe Colomb croyant arriver aux Indes découvre les Antilles pour le compte du roi d’Espagne. Ce rappel historique est une façon de montrer que seule la recherche permet à l’homme de faire des découvertes. Ces découvertes ont permis aux pays de la péninsule ibérique à savoir l’Espagne et le Portugal de se tailler la part du lion sur le continent américain. Ils seront rejoints par l’Angleterre, la France, les Pays bas ex-provinces unis. C’est sur le continent américain que les Européens découvrent la pomme de terre, le maïs, la courge, la citrouille, la tomate, le cacao, le tabac et l’élevage du dindon. Les Indiens d’Amérique connaissaient déjà ces produits. Ila fallu les mutations liées à la chute de Byzance pour que les Européens trouvent d’autres alternatives. Aussi, ils vont exploiter l’or, l’argent, le fer du Nouveau Monde pour se renforcer et entreprendre de nouveaux projets. Pendant que l’Afrique jadis brillant continent est déchirée par des querelles insensées, l’Europe préparait déjà le commerce triangulaire. Il est vrai qu’outre l’Égypte antique la partie occidentale du continent a connu trois grands empires à savoir le Ghana ou Ouagadou, le Mali, le Songhaï. Le Mali a connu un grand essor artistique et culturel grâce aux liens établis par l’empereur Kankou Moussa avec le monde arabe. Ces différents rapports ont fait de Tombouctou et Djenné de grands centres de la culture musulmane, des arts et des lettres. Le premier pas de la future colonisation du continent africain est lancé par la naissance des comptoirs commerciaux pour le trafic surtout des esclaves. Pour ce trafique inhumain deux comptoirs sont restés célèbres l’ile de Gorée au large du Sénégal et Cap Coast au Ghana. En échange de ce trafic, les Européens fournissaient de la pacotille aux Africains, des pacotilles composées de miroirs, d’alcools, de fusils. À force de se faire la guerre pour avoir des esclaves à vendre, les rois s‘affaiblirent. Aucune initiative pour essayer de mettre les pendules à l’heure. Sentant la tempête de la révolte des colonies d’Amérique venir, les Européens commencent à préparer le partage de l’Afrique. Pour éviter toute confrontation militaire sur une initiative du chancelier allemand Otto Von Bismarck, ils vont se réunir à Berlin en 1884-1885 pour partager le continent. La perte de l’Amérique par les puissances européennes surtout le Portugal et l’Espagne ensuite la Grande-Bretagne qui perd dès 1776 ses 13 colonies futures États-Unis d’Amérique coïncide avec la révolution industrielle. L’Europe avait forcement besoin de débouchés pour s’approvisionner en matière première et un marché pour écouler ses produits. Au moment où l’Afrique était à l’heure de la lampe à huile. On se rend tout de suite compte que l’argument avancé par les Européens pour dit-il sortir l’Afrique des ténèbres était fausse. L’unique but de la colonisation était économique. Les dirigeants impérialistes en tentant l’aventure de la domination de l’Afrique ont mis les voiles, quand ils ont remarqué sur le plan militaire que les Africains ne faisaient pas le poids. Plutôt que de tirer les leçons du passé, les rois africains se livraient des combats meurtriers pour avoir plus d’espace ou pour propager une religion, le plus grand conquérant de l’époque Samory Toure un véritable génie militaire qui a passé son temps à s’en prendre au royaume du Kenedougou c’est le cas notamment du prêcheur conquérant de la Dina Hamady Boubou Barry et de El Hadj Oumar Tall un toucouleur qui depuis le Fouta Toro a entrepris de propager la tidjania. Une fois la machine de la colonisation lancée la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne n’ont eu aucun mal à atteindre leurs objectifs. Comme pour dire que le déficit de puissance industrielle, technologique et militaire prépare la perte de souveraineté d’un pays. Les premiers peuples de couleur à comprendre cela furent les Japonais qui mettent en déroute les Russes en 1905 en Corée. Ensuite les Chinois qui après des décennies d’humiliation ont enfin compris la nécessité de se doter de moyens technologiques et industriels pour mettre au point une économie puissante à l’échelle mondiale accompagnés d’une armée forte qui a su profiter de cette évolution avec à la clé la bombe atomique , ce qui a permis à l’empire du Milieu de conforter son fauteuil de membre permanent du conseil de sécurité. À présent pour résoudre des crises sur le continent les décideurs africains mises sur telle ou telle puissance. Au Sahel par exemple ceux qui commencent à douter de l’efficacité de la puissante armée française à venir à bout des djihadistes pensent déjà aux Russes au Chinois voir aux Turcs. Ils n’arrivent toujours pas à comprendre que ces puissances si elles s’engagent c’est pour tirer profit de nos immenses richesses. Du temps de l’URSS, le Mali pour avoir des armes a dû céder à Moscou la mine d’or de Kalana qui était gérée par la société de gestion des mines d’or de Kalana SOGEMORK. Pour que la société de sécurité russe Wagner puisse atterrir en Centrafrique, il a fallu que le président Archange Faustin Touadera cède en échange les mines de diamants de Bria, N’dele. Les Chinois pour ne pas mettre en péril leur intérêt ferment les yeux sur les questions des droits de l’homme sur le continent. Dans l’actualité récente du monde, on peut citer en exemple la Grande-Bretagne qui après 47 ans au sein de l’Union européenne a décidé de tourner les talons à travers le Brexit. En prenant son courage à deux mains pour sortir, le Royaume-Uni n’a pas tardé à diversifier ses partenaires à travers la planète. En Afrique face chaque épreuve, il faut appeler au secours dans le meilleur des cas à l’ancienne puissance coloniale. L’exemple que les Africains gardent en mémoire est sans doute l’opération « Serval » qui a été lancée le 11 janvier 2013 pour sauver le Mali et toute l’Afrique de l’ouest d’un naufrage certain. À la première réunion de l’Union africaine qui a suivi cette opération, l’ancien président béninois Thomas Yayi Boni a déploré la faiblesse de l’Afrique à pouvoir intervenir quand un pays du continent est menacé. Bien avant cette crise malienne, le cas de la Libye était sur toutes les lèvres, au lieu de sauver Kadhafi par des moyens forts, certains pays ont timidement engagé une médiation pour plutôt accélérer la chute du guide en lui conseillant de démissionner. La Chine s’est réveillée, si les Africains ne se ressaisissent par le réveil sera brutal.
Aissata Djitteye
Source: Le Triomphe