En conférence de presse, le général Michael Langley a affirmé que les forces américaines ont quitté le Niger sans incident, dénonçant une campagne de désinformation de Moscou et Pékin contre Washington sur le continent africain.
Lors d’un point de presse numérique tenu le jeudi 12 septembre, le général Michael Langley, chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), a présenté les grandes lignes de la nouvelle stratégie militaire. L’officier général américain a profité de l’occasion pour revenir sur le retrait des troupes américaines du Niger. Selon lui, les opérations se sont déroulées « sans incident » et conformément aux demandes des autorités locales du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Après le coup d’État du 26 juillet 2023, le CNSP, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, a dénoncé les accords de défense avec la France, entraînant le retrait des troupes françaises du Niger. En mars dernier, Niamey a également mis fin aux accords de coopération militaire avec les États-Unis, ce qui a conduit au départ des forces américaines de leur base située à Agadez, dans le nord du pays.
Toutefois, l’avenir de la coopération sécuritaire dans le Sahel reste incertain. « La voie à suivre sera déterminée quant à la capacité de coopération en matière de sécurité dans le Sahel, qu’il s’agisse de la nouvelle alliance ou de la coalition de l’Alliance des États sahéliens du Niger, du Burkina Faso et du Mali », a-t-il expliqué.
Le général Langley a également indiqué que des discussions sont en cours avec des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, notamment la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Bénin, afin de réévaluer et ajuster les ressources militaires face à la propagation des groupes terroristes. comme le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au Sahel. « Nous commençons à réinitialiser et à recalibrer certains de nos atouts », a affirmé le général, évoquant une stratégie de collaboration avec des pays partageant des « valeurs démocratiques et des objectifs communs ».
Cette situation a conduit Africom à renforcer les consultations avec ces pays afin de mieux comprendre leurs besoins en matière de lutte contre le terrorisme. « Nous menons des consultations et nous les administrons via la sphère diplomatique pour décider du niveau de capacité dont ils ont besoin pour être en mesure de lutter efficacement contre le terrorisme », a ajouté le général Langley.
Le responsable américain a également abordé la question de l’influence de la Chine et de la Russie dans la zone de responsabilité de l’Africom. Il a dénoncé la désinformation déployée par ces puissances, notamment en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel, pour saper les efforts de coopération sécuritaire des États-Unis avec leurs partenaires africains. « Depuis 2022, une grande partie de mes efforts pour parvenir à un accord avec certains de ces pays sur la manière dont nous allons aborder les défis a été déformée par la désinformation », a-t-il déclaré.
Le général a spécifiquement pointé du doigt la Russie pour son rôle dans la déstabilisation de plusieurs pays africains, citant la République centrafricaine, la Libye et l’ensemble du Sahel. « La Fédération de Russie avait des activités dans l’espace de l’information pour pouvoir diffuser de fausses idéologies dans la société civile », a-t-il affirmé, ajoutant que ces actions avaient pour objectif de contrer les efforts de l’Africom en matière de lutte contre le terrorisme. Il n’a pas épargné la Chine qui, à l’en croire, « est connue pour diffuser de fausses informations sur tout le continent également ».
AC/Sf/APA
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