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Retrait de la Minusma : Dix ans de présence, quel bilan ?

Dans moins de deux mois, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) va complètement quitter le Mali à la demande des nouvelles autorités. Après dix ans de présence sur le sol malien, difficile de dresser un bilan. Certains estiment qu’il est controversé. 

 La Minusma est une opération de maintien de la paix des Nations unies au Mali. Elle a été créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette mission onusienne prend le relais de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) à partir du 1er juillet 2013. Elle intervient dans le cadre de la guerre du Mali et est la composante principale des sillages de l’intervention militaire française au Mali.

Lors de sa création, la Minusma est autorisée à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter des missions suivantes ; à savoir : la stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et la contribution au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays ; la contribution à l’application de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue national et le processus électoral ; protéger les civils et du personnel des Nations unies ; promouvoir et défendre les droits de l’Homme ; soutenir l’action humanitaire ; appuyer la sauvegarde du patrimoine culturel et l’action en faveur de la justice nationale et internationale.

Au total, la Minusma comptait 61 Etats contributeurs, 12 789 éléments, dont 1774 policiers, 661 civils locaux et 740 civils internationaux.

Au fil des ans, le champ des missions de la Minusma n’aura de cesse de s’élargir. Mais après les coups d’Etat d’août 2020 et de mai 2021, les critiques se multiplient contre la mission onusienne. Les autorités maliennes ont affirmé que la Minusma semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale.

Le 30 juin, à la demande de Bamako, le Conseil de sécurité a mis un terme à la présence de la Minusma. Le retrait des Casques bleus a débuté le 1er juillet et doit se poursuivre jusqu’au 31 décembre de cette année. La Minusma a commencé à se désengager dans plusieurs zones au nord du Mali. La dernière en date, c’est Kidal, le fief des ex-rebelles indépendantistes.

Quel bilan après 10 ans de présence au Mali ?

Sur cette question, les Maliens sont divisés. Pour certains citoyens, surtout ceux du Nord, où la mission onusienne était fortement présente, le bilan de la Minusma est satisfaisant parce qu’il a offert un emploi direct à plus de 10 000 hommes et femmes dans toutes les régions du Nord et une partie du Centre du pays.

Pour les autres, en dix ans de présence, la Minusma s’est considérablement embourbée au Mali avec un résultat mitigé comme la force française Barkhane.

Analystes et observateurs restent formels : la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali Minusma reste la mission la plus meurtrière de l’histoire des opérations de maintien de la paix des Nations unies avec 159 pertes en vie humaines.

Micro-trottoir : 

Ce que les Maliens pensent du retrait de la Minusma

Dans ce micro-trottoir, les Maliens s’expriment sur le retrait de la Minusma prévue pour cette fin d’année.

 Aliou Maïga (société civile Gao) :

“Pour moi, le gouvernement de Transition aurait dû attendre l’organisation des élections générales et ensuite demander le retrait de la Minusma dans des meilleures conditions que celles que nous constatons sur le terrain avec le refus des autorisations de vol pour évacuer les personnels de cette force onusienne”. 

Fatoumata Touré (association féminine de Gao) :

“Ce retrait de la Minusma a déjà commencé à avoir des répercussions sur la vie socio-économique dans la ville de Gao. Aujourd’hui, beaucoup de travailleurs de la Minusma sont déjà en chômage. Et à Gao la vie commence à tourner au ralenti, l’argent se fait rare. Pour l’instant, l’Etat ne fait rien pour accompagner ces personnes qui ont perdu leur travail à cause du départ de la Minusma”.

Tidiane Togo (enseignant et partisan farouche de la Transition) :

“C’est indéniable, la Minusma est la source de nos problèmes ces dix dernières années. Pour moi, son retrait aurait dû être acté depuis mai 2021 avec la rectification de la trajectoire de la Transition”.

Oumar Traoré (activiste) :

“En trois ans de Transition, les autorités transitoires ont fait de la Minusma leur bouc-émissaire en montant une propagande pour dire à l’opinion publique malienne que tous les maux du Mali, c’est la Minusma. Pour moi, ce retrait des casques bleus des Nations unies ne va rien changer dans nos problèmes. D’ailleurs, ce n’est pas la Minusma qui vole le carburant de l’EDM”.

Dossier réalisé par

Ousmane Mahamane

 

Mali Tribune

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