C’est au cours d’un point de presse que l’annonce a été faite, samedi 30 septembre dernier à la Maison de la presse, par les leaders des trois mouvements et leurs militants. Il s’agit du Professeur Salikou Sanogo, président de l’EDR, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun Haïdara, celui de l’AREMA et Aguibou Dembélé, non moins président du Mouvement Mali Espoir pour un lendemain meilleur. Dans une déclaration commune lue par l’ex-collaborateur du feu Soumaïla Cissé de l’URD, en l’occurrence Salikou Sanogo, les trois regroupements disent « approuver » la décision du gouvernement. Désormais résolus pour la réussite de la transition, ces regroupements s’engagent à « accompagner » les plus hautes autorités en dépit du report de la tenue du scrutin présidentiel au Mali. « Nous approuvons et soutenons la décision de report ainsi prise par le gouvernement. Il est important de souligner que la bonne organisation du scrutin présidentiel nous évitera d’éventuelles crises post-électorales dont les conséquences seront néfastes à la réalisation efficiente du vaste chantier de sécurisation, de réconciliation et de refondation de notre Etat », lit-on dans leur déclaration. Justifiant la position de l’équipe du premier ministre Choguel Kokalla Maïga, les conférenciers tiennent à rapporter que la transition en cours est consécutive à la double crise postélectorale de 2018 et de 2020, ainsi qu’à la volonté du changement largement exprimée par le Peuple malien. A cet effet, ajoute-t-on, il est plus que jamais nécessaire pour chaque Malienne et Malien d’œuvrer pour la réussite de la transition. Cela, afin que le processus de refondation du pays se poursuive dans un climat « de sérénité, de convivialité et de rassemblement » au-delà de la transition. Ce qui, espèrent-ils, pourra permettre au Mali de retrouver progressivement et définitivement le chemin de la paix, de la sécurité et du développement. Estimant que le pays est menacé dans son existence, le Pr. Salikou et ses « nouveaux camarades » appellent les Maliens à l’union sacrée. « Donnons-nous la main. Rassemblons-nous. Entendons-nous ». « Soutenons et accompagnons les autorités de la transition dans leur ferme volonté d’organiser un scrutin présidentiel transparent et sincère », ressort-on du document.
Les missions de la transition
La transition politique en cours depuis 2020 a pour mission de rétablir et de renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national. S’y ajoutent le redressement de l’Etat et la création des conditions de base pour la refondation du pays, la promotion de la bonne gouvernance, la refonte du système éducatif, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, le lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives, voire l’organisation des élections générales, ont détaillé les intervenants. Pour l’exécution correcte de ces missions, poursuivent-ils, les autorités de la transition ont pris et continuent de prendre des décisions courageuses en faveur de la sécurisation des personnes et de leurs biens, de la stabilité nationale passant par la refondation du pays dans une crise protéiforme et complexe imposée au Peuple. De la présente déclaration, il ressort que les autorités de la transition ont, en juin 2022, adopté un chronogramme du processus électoral après de larges concertations avec la classe politique et la société civile. Lequel chronogramme prévoyait la tenue des élections générales, référendaires et locales au plus tard en février 2024. Compte tenu des difficultés endogènes et exogènes décelées, il a été convenu d’organiser que l’élection présidentielle pour mettre fin à la transition. « Il est évident que l’adoption des mesures correctives des problèmes techniques constatés requiert nécessairement des délais raisonnables pour, estiment ces regroupements, permettre une meilleure organisation du scrutin présidentiel crédible, transparent et sincère, tel que certains partis politiques comme le nôtre avaient proposé ». Salikou et ses soutiens saluent la décision du report du gouvernement. Ils invitent les autorités à poursuivre les consultations habituelles en écoutant toutes les parties prenantes afin de parvenir à une nouvelle date. Ce qui, soulignent-ils, pourra éviter des extrapolations, des suspicions et autres commentaires sur le sujet d’actualité.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS