L’information sur un probable remaniement gouvernemental est désormais dans l’agenda du président de la République selon certaines indiscrétions. En effet, après plus de 6 mois aux affaires, le gouvernement de large ouverture de l’économiste, le Dr. Boubou Cissé pourrait être revu. IBK ayant habitué les Maliens à changer de gouvernement lors des fêtes a dérogé au principe. Heureusement que l’habitude n’est pas une règle. Le remaniement n’a pas eu lieu, mais l’idée y est pour le début de cette nouvelle année 2020. Selon les mêmes sources, le nombre des ministres du prochain gouvernement serait revu en baisse et sera basé sur la représentativité des prochains ministres. Autrement dit, les ministres qui n’ont pas de représentativité seraient sur le départ. La priorité de cet attelage est la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en Alger en 2015. Les raisons de ce remaniement sont diverses.
Il faut dire que lors de la rencontre entre le président de la République et la coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), les groupes armés auraient suggéré au président IBK, leur envie d’entrer au gouvernement.
De l’autre côté, désormais il faut compter avec le répondant politique qui prévaudra, car l’arrivée de ce gouvernement a mis à nu les fissures dans le tissu de la majorité. Au départ composé de l’EPM, elle a fini par se disloquer. La création de l’APR de Tieman Hubert Coulibaly et le collectif des candidats de la présidentielle dirigé par Yeah Samaké sont entre autres exemples. Leurs formations respectives ont une ossature nationale qui pourrait leur permettre d’accéder au niveau du nouvel Exécutif. On n’oubliera pas que Koulouba reste néanmoins ouvert à beaucoup d’entre eux. En 2013, le candidat Blaise Sangaré était partant pour la colline du pouvoir.
Désormais avec le remaniement en vue, surement la part belle sera faite aux alliés d’IBK qui ont pesé pour sa réélection en 2018. Et ceci permettra de resserrer les rangs de l’Ensemble pour le Mali (EPM). Les « bras droits » d’IBK sont désormais à deux pas de l’accès à la cité administrative. Engagé dans les législatives de 2020, Jeamille Bittar pourrait également venir au gouvernement.
Si l’on attend le nouvel attelage, il importe qu’un bilan sur l’entrée d’une partie de l’opposition soit fait pour permettre aux citoyens de se prononcer. Car ceci faisant, les différents gouvernements passent peut-être résolvants les soucis du régime et non ceux des Maliens qui sont dans une misère indescriptible. Un tel bilan permettra d’évaluer le chemin parcouru et les perspectives.
Pour rappel, le gouvernement Boubou Cissé est arrivé en pleine crise scolaire, et de tension entre acteurs politique. Mais aujourd’hui, la seule prouesse est d’avoir trouvé une issue à l’année scolaire 2018-2019. Malheureusement depuis hier, 6 janvier 2020, la crise scolaire a repris. Au-delà, le dialogue national de tous les espoirs censé réunir tous les acteurs a enregistré des absents de taille. Maintenant, les yeux sont rivés sur la mise en œuvre des recommandations du dialogue. Le nouvel attelage sera-t-il à la hauteur de ces attentes?
K. Komi
Source: LE COMBAT