Les besoins relatifs à l’entretien du réseau routier national au Mali, sont évalués plus de 100 milliards de FCFA par an. Alors qu’ils ne sont couverts qu’à hauteur de 20% par les fonds d’entretien routier. Quant à la redevance de péage, elle contribue à hauteur de 4 milliards de FCFA par an, soit seulement 10% du budget annuel consacré à l’entretien en ce qui concerne le paiement pour vingt-quatre (24) heures, par véhicule et par poste.
Depuis plus de 10 ans, le coût de péage représente une moyenne de 2 à 3 FCFA par kilomètre parcouru, soit 500 FCFA par essieu conformément aux accords entre le gouvernement et les transporteurs. Les véhicules légers et les véhicules de plus de 13 personnes s’acquittent d’un ticket valable pendant 24 heures au poste où il a été émis.
Toutefois, ces compromis ont entrainé un manque à gagner de près de 50% des recettes. Le déficit de financement de l’entretien routier a totalement bouleversé le mode opératoire de l’entretien routier, qui se caractérise par un entretien sélectif du réseau routier.
La création de l’Autorité Routière participe de la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne et suffisant de l’entretien routier, fondé essentiellement sur la commercialisation du service de la route. De fait, l’usager paie pour le service que la route lui rend en contribuant à son entretien.
Depuis janvier 2021, le ministère des Transports et des infrastructures joue la carte de la sensibilisation malgré les frustrations que suscite cette mesure au sein des transporteurs. La dernière en date est celle de la manifestation des chauffeurs de SOTRAMA (bus de transport en commun les plus prisés dans la capitale) qui ont observé un arrêt de circulation des bus pendant 24 heures causant ainsi une paralysie de la ville.
Le responsable du Département des Transports et des Infrastructures souligne dans un communiqué relatif au paiement de la redevance de péage par passage à tous les postes de péage « l’importance de la contribution des usagers aux charges d’usagers des routes ». Aussi, ajoute-t-il que « les modalités de paiement en vigueur, n’assurent pas une participation publique significative au financement de l’entretien des voies publiques ».
Par ailleurs, le ministère des Transports et des Infrastructures indique que le phénomène de la surcharge est aussi un facteur de dégradation des routes. Il estime que la mise en œuvre partielle des dispositions du Règlement 14 de l’UEMOA en ce qui concerne le pesage des marchandises et le paiement des pénalités de surcharge, ainsi que le suivi du délestage assure la sauvegarde du patrimoine routier national.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews