L’un des points d’accord entre l’UNTM et le gouvernement est la réduction des prix de la viande et du riz d’ici le mois de mars. Pour respecter cet engagement, le ministre du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, Alhassane Ag Ahmed Moussa a échangé avec les acteurs du commerce afin de s’y apprêter. Pourra-t-il relever ce défi ?
Le ministre Alhassane Ag Ahmed Moussa souffle le chaud et le froid. En tout cas, c’est une véritable patate chaude que l’accord entre le gouvernement et l’UNTM vient de lui laisser entre les mains. Lui qui peine à stabiliser les prix des denrées sur le marché.
L’objet de la rencontre entre le ministre et les acteurs de son secteur est de se concerter sur la mise en œuvre du point de l’accord qui concerne le ministère en charge du Commerce et de la Concurrence et les dispositions à prendre en vue d’améliorer les techniques de collecte et de traitement de l’information du prix des stocks. Ce défi ne devrait pas être la mer à boire pour lui. Il lui suffisait d’élaborer un mécanisme de veille sur le marché et de tenir régulièrement le Conseil national des prix. Le ministre est bousculé et ne dormirait presque plus que d’un œil. Surtout qu’il a un timing assez limité (fin mars) pour réduire les prix de la viande et du riz. Avec des partenaires sociaux très regardants et teigneux comme l’UNTM, Ag Ahmed Moussa risque gros et même très gros. Encore plus que le respect de l’engagement du gouvernement tiendrait aux initiatives que son département prendra dans ce sens. L’intéressé lui-même reconnait l’urgence. Il l’avoue face aux acteurs du secteur qu’ « il s’agit de réfléchir très rapidement pour prendre des dispositions en attendant d’autres mesures de régulation qui vont être prises par le gouvernement ». Il ajoute qu’il faut s’assurer que l’impact de ces mesures va permettre la réduction et la maîtrise des prix sur les moyens et long termes. Car, il le sait, il y a une forte nécessite de la prise d’un certain nombre de mesures immédiates en matière de régulation du prix.
Le ministre était conscient, comme il l’a affirmé pendant cette rencontre, que le Comité de veille n’est pas « dynamique ». Depuis sa nomination à la tête de ce département, il aura fallu que l’UNTM tape sur les doigts du gouvernement pour qu’il décide de redynamiser cet outil stratégique. Drôle de ministre, dirait l’autre. Cependant, son chargé à la communication se veut formel, affirmant que tout va bien et que le ministre voudrait juste rendre le comité de veille plus efficace. Pour lui, le mot redynamiser ne signifie rien d’autre. Pourtant, le ministre affirme qu’il faut intégrer dans ce comité certains acteurs. Seulement, il se trouve que ces acteurs étaient déjà membres de cette instance sous l’ancien ministre. Alors questions: pourquoi les avoir enlevés pour qu’une urgence vienne rappeler l’importance de les garder dans le dispositif ? Qui les avait enlevés du dispositif ?
Le chargé à la communication se veut très évasif sur le sujet.
Il reste à voir si le gouvernement ne s’est pas trompé sur ce point d’accord avec l’UNTM, quand on sait que de sérieux doutes planent sur la capacité et les compétences de ce ministre à gérer ce département. Quand bien même il était supposé être un fin connaisseur du secteur. En tout cas, la façon dont il gère ce ministère sensible n’est guerre rassurante.
Pour sûr, ce point de l’accord qu’il doit mettre en œuvre en si peu de temps est et reste une vraie patate chaude qui pourrait bien lui brûler la main.
Dieu veille !
Jean JACQUES
Azalai Express