En prenant son monde par surprise, Zinedine Zidane a fait le choix d’être le maître de son destin et de sortir encore grandi d’un club dont il connaît le moindre recoin.
Florentino Perez est apparu marqué en conférence de presse, jeudi en début d’après-midi. Le président du Real Madrid a été pris de court par la décision de Zinedine Zidane. Tout au long de l’annonce, il n’a cessé de se prendre la tête dans les mains comme pour sortir d’un mauvais rêve. Mais, la réalité est belle et bien là : Zizou ne sera plus là la saison prochaine. Le désormais ex-entraîneur madrilène a été à l’opposé de son président, affirmant une détermination et une classe qui le caractérisent comme si rien ne pouvait le faire dévier. « Quand je prends une décision, je ne change plus d’avis. J’ai beaucoup réfléchi avant de la prendre mais c’est comme ça, j’ai pris cette décision et je ne serai pas revenu dessus. Le Real, je l’aurai toujours dans mon cœur », a-t-il déclaré tout en réaffirmant son amour pour ce club qui l’a adopté et qu’il a adopté.
Zidane, un enfant du Real
Après 6 saisons en tant que joueur, le Ballon d’Or 98 n’a jamais quitté la capitale espagnole et est toujours resté proche du Real, au point d’en devenir l’entraîneur en janvier 2016 alors que la Casa Blanca est au bord du gouffre sous la direction de Rafael Benitez. C’est ce pedigree acquis tout au long de sa carrière madrilène qui l’a poussé à partir la tête haute jeudi, d’avoir le sentiment de ne laisser tomber personne et surtout de ne pas voir son futur lié aux résultats de son effectif. Avouant qu’il est triste de tourner la page de cette collaboration fructueuse de deux ans et demi, Zidane a finalement fait ce qu’il semblait être le meilleur pour lui et pour son équipe : passer la main après un succès en Ligue des Champions, son troisième titre européen de suite. Beaucoup d’entraîneurs aimeraient avoir la même sortie que l’ancien international français qui a voulu toujours eu ce besoin de soigner ses départs. « Je ne veux pas vivre une autre saison où ça ne se passe pas bien. Je pense que c’est mon intelligence de vouloir bien finir qui me fait prendre cette décision. Je ne suis pas fatigué d’entraîner. » Un passage de témoin au firmament comme si ses erreurs du passé lui avaient servi de leçon.
Et si 2006 lui avait servi à prendre cette décision ?
En 2006, le capitaine des Bleus d’alors avait prévenu que la Coupe du Monde en Allemagne serait le dernier chapitre de son histoire avec l’équipe de France. Il avait atout fait pour que le roman s’achève de la meilleure des façons et avait concédé qu’il avait réalisé une Panenka en finale « pour marquer les gens ». C’est finalement son coup de tête sur Materazzi qui marquera sa sortie et c’est peut-être ce qui lui a servi de leçon. En faisant profil bas et ne donnant aucun signe avant-coureur d’un possible départ, Zidane s’est enlevé de la pression avant la finale de la Ligue des Champions à Kiev avant de pouvoir partir comme une légende vivante quelques jours après. Car, comme Perez et lui-même l’ont dit, ce départ n’est pas un adieu mais bien un « à bientôt » comme si le livre ne se refermerait jamais entre ces deux entités.
(Sport 365)
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