Après l’annonce du Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine du rappel de l’Ambassadeur et du Consul du Mali à Algérie, un autre communiqué du Ministère des Affaires Etrangères est venu contredire la première information seulement 24 heures plus tard. Et, pourtant, les attentes étaient grandes par rapport à ce rappel.
C’est une lapalissade de dire que les immigrés maliens vivants en Algérie souffrent. Les conditions de vie qui leur sont imposées sont « inacceptables ». Ce sont les mots du Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine.
«Je ne comprends pas l’attitude de l’État algérien à l’égard des Maliens. Il y a des personnes qui sont en situation régulière, mais qui sont rapatriées. J’ai été jusque dans les centres de détention à Zéralta, j’ai suivi nos compatriotes jusqu’à Tamanrasset en les recensant jusqu’au porte du Désert où ils sont laissés pour compte», témoigne le Président de la Cellule du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne d’Algérie. Une situation qui a révolté ces derniers qui se sont attaqués à l’Ambassade d’Algérie à Bamako. Les caméras de surveillance, les vitres ont été vandalisées, le feu mis au jardin et les barrières de sécurité défoncées. Il a fallu l’intervention musclée de la police pour empêcher ces immigrés expulsés de pénétrer les enceintes de la Chancellerie de l’Ambassade. On n’imagine pas ce qui allait en résulter. Si les immigrés expulsés en veulent à l’Algérie pour les traitements qu’ils ont subis, ils n’épargnent, cependant, pas le Gouvernement du Mali qui, selon eux, à travers l’Ambassade et le Consulat ne leur vient pas en aide. Au Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), on clame haut et fort que ce qui arrive aux Maliens en Algérie est dû au manque de fermeté de notre pays vis-à-vis de l’Algérie qui viole allègrement tous les traités de Droits de l’Homme signés par lui. «La CSDM est dans la logique de porter plainte contre l’Algérie », avait annoncé son Président, Mohamed Chérif Haïdara, lors du premier conseil d’administration du CSDM. C’est dans cette situation tendue que le Gouvernement malien, à travers le Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Dr Abdramane Sylla, a annoncé sur les antennes de l’ORTM la décision du Gouvernement de rappeler pour consultations l’Ambassadeur et le Consul du Mali en Algérie. «Ce matin (mercredi 18 avril Ndlr), nous avons eu une réunion dans les locaux du Ministère des Affaires Etrangères, on a convoqué d’urgence notre Ambassadeur à Alger et notre Consul Général à Tamanrasset pour consultations». Car, selon lui, ce sont 1441 personnes qui ont été expulsées d’Algérie entre janvier et mars 2018.
Une décision qui a été très bien accueillie. Notamment par les membres du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur qui, on le sait, s’expriment rarement sur les conditions de vie des Maliens de la diaspora ; surtout ceux de l’Algérie. «Nous sommes avec le Gouvernement par rapport à ce moyen de pression diplomatique parce que nous considérons l’Algérie comme un pays voisin et frère avec lequel nous partageons beaucoup de choses. Mais, il est inadmissible qu’on puisse mal traiter les Maliens qui y vivent. La moindre des choses c’est la protection consulaire et diplomatique qui est garantie par les accords internationaux. Si l’Algérie refuse ces protections aux Représentants de l’État malien, cela est inadmissible. L’Algérie refuse au Consul et à l’Ambassadeur de visiter les Maliens en détention ; donc, le Gouvernement a utilisé les moyens de pressions diplomatiques usuels », dit le chargé des questions migratoire du HCME. À sa suite, son Président, Habib Sylla, d’emboucher la même trompette de satisfaction. «L’Algérie est un pays ami. Mais dire qu’on est des amis et lorsque mes citoyens vont chez vous, vous les maltraitez, ça veut dire qu’il faut qu’on en reparle. Et comme notre Ambassadeur a été rappelé, je crois qu’il pourra dire exactement ce qui se passe pour permettre au Gouvernement de réagir», a-t-il renchéri.
Tièman Hubert, un pleutre,
24 heures après l’annonce du rappel de l’Ambassadeur et du Consul pour consultations faite par le Ministre Abdramane Sylla, son collègue des Affaires étranges pardon étrangères, Tièman Hubert Coulibaly, a pondu un communiqué laconique le faisant passer pour un menteur. Cet Homme de peu de courage fera porter le chapeau de la « rumeur » par les médias et les réseaux sociaux, feignant d’ignorer le passage de son collègue sur les antennes de l’ORTM. Pathétique. Et dire que c’est cet Homme qui incarne la Diplomatie malienne. Et dire qu’avant de pondre ce communiqué, ce peureux était aux côtés de son collègue à l’ouverture du salon international de l’industrie au parc d’exposition de Bamako. Cette cacophonie au sein d’un même et seul Gouvernement en dit long sur comment est géré ce pays, et ce, depuis plus de quatre ans. Sinon, comment comprendre qu’un Tièman Huber Coulibaly, qui a été débarqué comme un malpropre des Départements de la Défense et de l’Administration Territoriale, vienne occuper un poste aussi stratégique que les Affaires Etrangères et surtout d’un pays en crise qui veut occuper une place dans le concert des Nations ? Et après on s’étonne que la CMA fanfaronne aux USA. À peine partie, que les Maliens sont nostalgiques du brillant Abdoulaye Diop. Lui, il n’a jamais eu besoin du piston du paternel. Il a prouvé et a été approuvé par les Maliens. Mais tant que ce pays sera géré sur la base des partisaneries de bas étage, les Maliens se verront jeter dans le désert sans aucun égard tout simplement parce que le Gouvernement n’aura pas su s’assumer pour protéger ses fils. Et avec ça, on ose parler de «dignité et d’honneur» des Maliens. Qui, contrairement à tout ce qui a été dit et promis, sont aujourd’hui « jetés aux chiens ». Nos sources sont formelles, le vendredi dernier, l’Ambassadeur et le Consul Général étaient tous deux présents à Bamako pour consultations.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT