Après moult tractations, le gouvernement de transition vient de dévoiler un projet de chronogramme pour les prochaines élections. À cet effet, le ministre de l’Administration territoriale avait tenu une réunion avec les représentants des partis politiques et de la société civile ce mardi 28 juin 2022. Au cours de cette rencontre, il a été question de l’organisation d’un référendum en mars 2023. Ceci sera suivi par des élections territoriales en juin et des législatives en novembre 2023. Ce chronogramme détaillé du gouvernement est une volonté affichée des autorités de la transition, d’aller vers une sortie de cette transition, qui peinait jusque-là à trouver une issue vers un retour à la normalité constitutionnelle.
S’il y a eu une pomme discorde entre les autorités de la transition et le CEDEAO, c’était bien l’absence d’un chronogramme des élections générales marquant la fin de la transition dans notre pays. En effet, lors d’une visite de l’émissaire de la CEDEAO en février 2022, les autorités de la transition du Mali et la CEDEAO n’étaient pas parvenues à un accord sur un chronogramme électoral devant conduire aux élections présidentielles et législatives. Ce qui a crispé davantage la situation, alors que le Mali était sous embargo depuis le mois janvier 2022.
Contrairement aux rencontres précédentes, la plupart des Maliens ont l’immense espoir que les plus hautes autorités de la transition ne reviendront pas bredouilles du Sommet d’Accra (Ghana) prévu pour le 03 juillet prochain.
Après la rencontre du cadre de concertation du mardi dernier, tous les observateurs s’accordent à reconnaître que l’inclusivité de toutes les forces vives de la nation est désormais au rendez-vous en vue de l’adoption de ce chronogramme.
À la lumière de la réaction différents acteurs après la rencontre avec le gouvernement, on peut dire que la classe politique a, en effet, favorablement accueilli cette démarche des autorités qu’elle qualifie de salvatrice.
D’ailleurs, M Kassim TAPO, Président du parti MORENA trouve déjà le chronogramme réalisable.
« Je me réjouis de la reprise du dialogue entre les partis politiques avec le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation. C’est une reprise des activités normales entre le département qui a retrouvé ses prérogatives dans le cadre des élections, grâce aux différents amendements qui ont été faits par le Conseil national de transition »., a-t-il dit, avant de se réjouir que la rencontre de mardi était un nouvel espoir né pour qu’on puisse aller à des élections libres, crédibles et transparentes.
« On nous a soumis un chronogramme sur lequel, les partis politiques vont apporter leurs réflexions pour qu’on puisse sortir de la Transition. Ces différents chronogrammes constituent des propositions faites dans le cadre du nouveau délai de la Transition de 24 mois, à compter du mois de mars dernier si les choses se passent normalement », a espéré Maître TAPO, même s’il reconnaît qu’il y aura des aléas.
Des petites imperfections qui peuvent être revues.
Faut-il rappeler que le nouveau texte électoral adopté par le Conseil national de la transition (CNT) ouvre une brèche permettant aux militaires de se présenter à la prochaine élection présidentielle. En effet, l’article 155 de la nouvelle loi électorale dispose que tout membre des forces armées et de sécurité qui désire être candidat aux fonctions de président de la République doit démissionner ou demander sa mise à la retraite au moins six mois avant la fin du mandat en cours du président de la République.
Dans la présente loi électorale, il est prévu aussi que trois des membres du Collège de décision de l’AIGE Organe Unique indépendant de Gestion des Élections soient choisis par le Président de la République/Transition, et deux membres par le Président de l’Assemblée nationale/CNT, et des représentants des autres chefs d’Institutions tous des politiques, en plus d’un autre quota alloué aux partis politiques.
Selon, maître Baber GANO du RPM, l’AIGE est une nouvelle expérimentation pour tous les acteurs politiques. Et cela veut dire, selon lui, que tout le monde doit aller à une compréhension commune de l’opérationnalisation de l’AIGE. Il y aura une limite pour l’État et il y aura un point de départ pour les membres du l’AIGE.
« La compréhension commune de l’AIGE doit être faite pour que nous sortions des cafouillages qui pourraient aboutirent à plus de crises politiques sous la loi nouvelle. C’est pour éviter que l’AIGE ne soit encore une autre source de conflits ou de contestations au sein de la classe politique. À cet effet, je propose un atelier afin que le gouvernement et la classe politique aient une même vision de l’AIGE parce que le gouvernement lui a affirmé qu’il ne se reconnaît pas dans la loi électorale », a-t-il suggéré.
Dans l’ensemble, la proposition de ce chronogramme a suscité beaucoup d’espoir chez les Maliens qui espèrent une sortie apaisée de la transition à travers des élections libres et transparentes.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin