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Projet de Nouvelle Constitution: les forces vives entre soutien et rejet

Le Projet «final» de la nouvelle Constitution officiellement remis par les membres de la Commission de finalisation, le 27 février 2023, au Président de la transition semble, pour le moment, loin de faire l’unanimité. Entre soutien et rejet, les Maliens se montrent de plus en plus divisés alors qu’on se dirige vers un report du référendum initialement prévu pour ce 19 mars 2023. La Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les autorités de la transition qui veulent rendre le pouvoir aux civils en 2024.

La commission qui a finalisé le projet a remis officiellement le document au Président de la transition il y a quelques semaines, avait été mise en place par un décret du Président afin d’apporter les dernières retouches nécessaires pour, indique-t-on, plus d’inclusivité suite aux travaux de la commission de rédaction. Lesquels travaux ont abouti à l’avant-projet de constitution.
A la suite de la publication du document, des religieux regroupés au sein de La Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique (LIMAMA) ont contesté, via un point de presse, la disposition en lien avec la laïcité dans le Projet de Constitution.
Une plateforme composée de partis politiques, des organisations de la société civile, des magistrats veut aussi donner de la voix en s’opposant à la nouvelle loi fondamentale.
A l’opposé de ces détracteurs de l’initiative présidentielle, la plus grande centrale syndicale, l’UNTM, vient d’appeler, dans un communiqué en date du 6 mars, toutes ses structures à soutenir totalement les initiatives de rénovation politique, démocratique, Économique et sociale.

Le 7 mars, la LIMAMA a appelé les fidèles musulmans à s’opposer au Projet de nouvelle Constitution présenté par la commission de finalisation et au maintien du principe de laïcité de l’État. Cette organisation influente, dans notre pays majoritairement musulman, lance cet appel à quelques jours de la date initialement prévue pour un référendum sur cette nouvelle Constitution.
La Ligue malienne des imams, organisation jouissant d’un fort crédit, a dénoncé le maintien du principe de laïcité de l’État par rapport à la Constitution de 1992.
Elle réclame « le retrait pur et simple du mot » laïcité du projet constitutionnel et son remplacement par « État multiconfessionnel ».
La laïcité « est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser les religions », selon elle.
La Ligue « exhorte solennellement tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de Constitution sous sa forme actuelle lors du référendum ».
Mais à ce niveau, il convient de préciser que cette prise de position de la LIMAMA n’est pas partagée par le Haut conseil islamique du Mali, selon certaines confidences.
Avant la LIMAMA, le syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), dans un communiqué rendu public le 1er mars dernier, avait appelé à une véritable séparation des pouvoirs qui passerait par le renforcement, sans délai, du Conseil Supérieur de la Magistrature, qu’il considère comme le seul organe légitime pour gérer les différentes questions à savoir : le recrutement du magistrat, sa formation, son traitement, sa carrière ainsi que ses conditions de travail. Le SYLIMA regrette que ladite Commission de finalisation n’a pris en compte qu’un seul point de ses recommandations formulées le 27 octobre 2022.
Sous les tirs groupés de différentes organisations depuis quelques temps, le Président de la transition vient d’avoir un soutien de taille, à savoir celle de l’Union nationale de travailleurs du Mali (UNTM).
Dans communiqué en date du 6 mars 2023, le Bureau Exécutif de l’U.N.T.M a affirmé solennellement son adhésion sans réserve aux dispositions pertinentes à l’issue de la finalisation du projet de Constitution marquée par des Réformes et reformulations convenables pour le Mali.
Dans son document, le Bureau Exécutif de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) salue la volonté politique du Président de la Transition d’une inclusion sans réserve de l’’ensemble des forces politico-sociales dans la conception des outils préparatoires des élections démocratiques crédibles, transparentes dont le Mali devra faire face.
Pour ce faire, le Bureau Exécutif de l’U.N.T.M, sous la plume de son secrétaire général, Yacouba KATILE, demande à toutes ses structures de soutenir totalement les initiatives de rénovation politique, démocratique, économique et sociale.
En conférence de presse ce samedi 4 mars 2023, les responsables de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE) avaient conclu que le Projet de Constitution présentait plusieurs avancées en matière de démocratie et d’élections.
Son président, le Dr Ibrahima SANGHO, avait déclaré à la presse que l’adoption de ce Projet de Constitution qui enregistre 14 avancées majeures, en dépit de certaines insuffisances, peut être une bonne chose pour la démocratie et la stabilité au Mali. Pour ce faire, il a invité les autorités à engager le dialogue avec les acteurs sociopolitiques.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Info-Matin

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