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Editorial: 8 mars dans la détresse des réfugiées et déplacées

Encore, notre pays à l’instar du reste du monde, dans la routine de la traditionnelle journée dédiée à la femme, à son épanouissement et à la promotion de ses droits, va rendre un hommage émérite à « des héroïnes ». Depuis une décennie maintenant, cette journée de ‘’fête’’ se passe dans un contexte de mélancolie et le regret, avec ces milliers autres femmes de notre pays, obligées de fuir leur terroir sous la pression des groupes armés terroristes qui menacent leur vie. Ayant tout perdu, elles tentent de s’insérer ailleurs dans la douleur, dans la souffrance et souvent au mépris de leur indignation. En ce jour de souvenir et d’hommage, nous devons avoir une pensée pour elles au risque de se rendre coupable d’avoir ignoré leur larme et détresse dans l’euphorie des festivités du 8 mars pourtant dédiée à toutes les femmes.

De Mbera en Mauritanie, en passant par Djibo au Burkina Faso, elles sont des centaines de femmes réfugiées à se contenter de la vie dans les camps d’infortune, ayant fui de la barbarie et les diktats des groupes terroristes. Celles qui sont également à Bamako et à l’intérieur du pays ne vivent pas mieux que les réfugiées ; confrontées elles aussi à la vie chère, aux violences conjugales parfois meurtrières.
Au nom de la justice pour le respect des droits humains, la célébration de la journée internationale de la femme doit être un tremplin de solidarité et de plaidoyers en faveur de ces femmes qui vivent grâce à la résilience et l’espoir qui les maintient en vie. Le flambeau de ce bout d’espoir doit être allumé par la compassion et la solidarité des femmes aux ‘’ grands foulards’’ qui prétendent agir en leur nom. Que nenni.
Alors que vaut le sens de solidarité de Simone Weil pour nos femmes qu’elle ne cesse de citer en repère. En plus, ses combats pour le respect des droits des femmes, son caractère mécénat a forgé son leadership. Parce que la lutte pour l’accès à une justice sociale est un combat générationnel et de solidarité. La lutte contre l’esclavage en est une illustration.
Malheureusement les préoccupations des femmes dites ‘’leaders’’ dans notre pays semblent être ailleurs : un combat aux commandes de telle organisation ou de faitière ; la mendicité des postes de responsabilité au nom d’une certaine loi 052 sans se demander si on a vraiment les compétences nécessaires, etc.
Les larmes de ces réfugiées et déplacées doivent être celles de toutes les femmes maliennes au nom du combat pour l’émancipation et le respect des droits de la gente féminine. Car, les résultats atteints en la matière ne seront mesurables en fonction de la responsabilité et de l’épanouissement d’une poignée de femmes, mais de l’écrasante majorité des femmes.
Au-delà des discours volubiles, la célébration de cette journée de 8 mars doit avoir un autre sens. Celui de prendre des décisions fortes afin de changer la vie de ces milliers de femmes qui souffrent dans leur corps et âme.
En tout cas, les observateurs sont souvent sidérés de voir ces ‘’Grandes dames’’ drapées de beaux pagnes à l’effigie du 8 mars faire la bombasse alors que la majorité de la gent féminine ne savent plus à quel saint se vouer en cas de violation de leur droit.
A cause de la lutte pour leur propre bien être, elles ont perdu le sens de la solidarité qui est le socle même de la société malienne. Et nul n’ignore que la femme est une actrice majeure de la promotion de la solidarité et des droits des moins nanties dans les sociétés africaines.
Pourtant ces femmes leaders qui sont sur scène et qui, à la limite, ignorent la souffrance de leurs sœurs refugiées et étaient les mêmes qui ont participé à l’élaboration des résolutions de la Conférence internationale de Beijing, dont une partie des résolutions est de veiller au bien être des femmes dont la situation sociopolitique n’est pas coruscante.

PAR CHRISTELLE KONE

Source: Info-Matin

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