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Processus de Paix: vers la reprise des hostilités ?

Le Mali bascule-t-il vers les trois derniers cercles de Dante où n’est-ce qu’un énième cycle d’épreuve de nerfs que les « frères » de la CMA ont décidé encore d’imposer au Gouvernement ? De bravade en chantage, de remise en cause en reculade, de renoncement en aplatissement, d’immobilisme en compromission, c’est peu de dire que les acteurs du processus de paix se sont fourvoyés. Conséquence : le processus de paix s’enlise, s’embourbe dans des humeurs, des querelles de clocher, des reniements et des fuites de responsabilités.

Dans un contexte de grande fragilité sécuritaire et politique, l’intransigeance de la CMA met le Gouvernement mal soutenu par la Communauté internationale dans le plus grand désarroi, en tout cas dans un grand dilemme. Faut-il mettre en œuvre l’article 65 de l’Accord conformément aux attentes de la grande majorité des Maliens, y compris des signataires, ou faut-il tout céder et tout concéder à une CMA de plus en plus dominée par les séparatistes ? Jusqu’où l’expectative va-t-elle conduire le pays ? Que cache la politique d’un pas en avant, deux pas en arrière de la CMA ? Le point sur les 9 derniers mois d’un processus de paix enraillé par des poussées séparatistes, un peu comme dans les 9 cercles de l’Enfer décrits dans la « Divine comédie ».

Le 18 janvier 2019, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) dit avoir appris par voie de communiqué conjoint des ministères de la Cohésion Sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, de la Défense et des Anciens Combattants et celui de la Sécurité et de la Protection Civile invitant les militaires anciennement membres des Forces Armées et de Sécurité de se faire enregistrer auprès de la Région militaire la plus proche de leur actuel lieu d’habitation à partir du 15 Janvier 2019.
La CMA qui informe l’ensemble de ses militants que ce communiqué ne l’engage pas dit se conformer aux strictes dispositions du décret actuellement à l’état de projet qui fixera les modalités de l’Armée reconstituée en voie de finalisation reclassement des ex-combattants anciens membres des corps constitués de l’Etat, y compris les forces de défense et de sécurité qui serait à même de régir le statut définitif des éléments concernés.
Elle s’inscrit dans la logique de l’actuel processus qui consiste à lever par des concertations responsables toutes équivoques susceptibles de remettre en cause les engagements des parties à l’Accord.
Du 26 au 30 janvier, le Gouvernement a invité les membres des Forces de défense et de sécurité́ qui avaient déserté en 2012 à s’inscrire dans les diverses installations militaires du pays. Au total, 494 anciens militaires ont été enregistrés. Au 26 février, 453 membres du personnel militaire avaient été transférés vers trois centres de formation à Bamako, Markala et Séguéla.
Soixante-six ont été intégrés avec des grades d’officiers ; les autres à des échelons inférieurs : 221 sous-officiers et 719 militaires du rang. Ces 1 006 ex-rebelles, après trois mois de formation, ont officiellement rejoint les Forces armées maliennes (FAMa), lundi 2 septembre dernier à Bapho, dans la Région de Ségou. Un grand pas dans la mise en œuvre du processus désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR) est réalisé. Ce processus devant aboutir à «l’Armée reconstituée », est prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il concerne en effet les mouvements signataires dudit Accord.
Ces premiers éléments – environ 4 000 ex-rebelles pourront réintégrer l’armée – sont issus essentiellement de la CMA et de la Plateforme. Tous répondaient aux critères d’intégration : ne pas être poursuivi pour violation des droits de l’Homme ; ne pas être en collusion avec les terroristes et les groupes de criminalité organisée ; n’avoir pas fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine afflictive ou infâmante, être physiquement apte…
Les officiers ont été formés à l’Ecole militaire interarmes (EMIA), les sous-officiers à Banankoro et les militaires du rang à Bapho, Tiby et Markala. Anciens militaires, pour la plupart, leur formation a donc été un rappel des fondamentaux, concernant notamment la discipline, la loyauté à la République et la nature même des missions d’une armée républicaine. Des valeurs qui leur ont été rappelées, à l’occasion de cette cérémonie, par le chef d’état-major de l’Armée de terre.
Le processus a mis du temps à se concrétiser. Un processus « laborieux », reconnaît Zahabi Ould Sidy Mohamed, Président de la Commission nationale DDR. Il assure que le processus va continuer. En effet, dans les prévisions, il y a 4 000 ex-rebelles qui vont intégrer l’Armée, à peu près 2 350 qui vont intégrer les services paramilitaires (Police, Douanes et autres). Et le reste doit être recruté pour la Police territoriale, parfois aussi appelée Police municipale.
Le 8 mars, le Président IBK a signé un décret annonçant la conduite d’une opération militaire visant à mettre fin aux activités terroristes touchant certaines parties du centre et du nord du Mali. Le même jour, le ministre de la Défense, le Pr Tiémoko SANGARE, a signé un décret portant création d’un bataillon d’unités spéciales.
En signe de protestation, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé le 15 mars qu’elle suspendait sa participation aux travaux du cadre national de concertation et du cadre de concertation des partis signataires, instance de dialogue regroupant les signataires de l’Accord. Elle a fait valoir que les actions du Gouvernement allaient à l’encontre de l’esprit et de la lettre de l’Accord.

Violations répétées de l’Accord
Le 30 janvier, la CMA décrète un certain nombre de mesures en violation flagrante de l’Accord et de la souveraineté nationale. Au nombre de ces mesures, « une opération sécuritaire dénommée « ACHAROUCHOU » c’est à dire (REEDUCATION) pour une période de 15 jours. Cette opération a été initiée par le Président de la CMA pour répondre aux cris de cœur des populations de la zone et aux besoins sécuritaires du moment. Le but est de restaurer la Paix, la Sécurité et la Quiétude dans la ville de Kidal, à court terme, et dans les villes sous le contrôle de la CMA, à long terme. Le résultat attendu est de soigner l’image de la ville et assurer la libre circulation des personnes ainsi que de leurs biens ».
Article 2 : L’opération est chargée de la sécurisation des axes routiers, de la Police militaire, du contrôle de véhicules armés, de réguler la circulation des armes et des motocyclistes armés. Elle est sous l’autorité du Chef d’Etat-major Général…
Article 5: Les autorités Civiles et Militaires intervenant sur le sol de l’Azawad (MINUSMA et BARKHANE) sont priées à faciliter, à apporter concours et assistance en cas de besoin à cette opération ».
Comme par hasard, à travers un oubli commode, nulle part il n’est fait mention du gouverneur de Kidal ou d’une quelconque autre autorité malienne.
Un train de mesures désavouées
Ce n’est pas tout, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a annoncé dans la foulée plusieurs autres impositions « réglementaires » dont l’interdiction de la vente et de la consommation d’alcool et des stupéfiants, l’imposition d’un titre de séjour spécial pour les étrangers, le renforcement du pouvoir des Cadis… La CMA par ces mesures a décidé d’encadrer presque tous les domaines de la vie. « Pour la mise en œuvre de la politique générale de la CMA qu’adjure sa structuration, la nécessité s’impose de la mise en place d’un arsenal réglementaire régissant la vie courante de la société, adaptée à ses cultes, ses us et coutumes. »
Au cours de sa 32e session tenue le 18 février, le Comité́ de suivi de l’Accord (CSA), a condamné les règlements et mesures prises le 30 janvier par la Coordination des mouvements de l’Azawad à Kidal, notamment l’interdiction de l’alcool et le renforcement du pouvoir des juges islamiques, qui ont été perçus comme une violation de l’Accord (article 1er de l’accord).
Face au tollé provoqué au sein l’opinion nationale, mais surtout internationale, la CMA rétropédale et publie un simple communiqué de presse dans lequel elle a fait valoir que son action avait été mal comprise et a réaffirmé son attachement à l’Accord. Mais, elle n’est jamais revenue sur ces mesures encore en vigueur, si l’on s’en tient au témoignage de Me Harouna TOUREH de retour de Kidal ce 17 septembre.
Le 3 avril 2019, le Conseil de sécurité a rendu publique une déclaration présidentielle sur la situation au Mali dans laquelle il encourage l’adoption par les parties maliennes d’une Feuille de route révisée avec un calendrier « clair, réaliste et contraignant », portant sur un nombre restreint de priorités, pour parachever la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

La bravade de l’indépendance de l’Azawad
C’est dans ces conditions que le 6 avril, au moment même le Conseil de sécurité et l’ensemble de la communauté internationale pressent le gouvernement et les groupes signataires à accélérer le cadence de la mise en œuvre de l’Accord que les séparatistes de la CMA, sanctuarisés à Kidal, à travers une coutumière défiance, choisissent pour la énième fois de violer l’Accord en célébrant de manière provocante ce qu’ils appellent l’anniversaire de leur fantasmagorique Azawad. Comme les années précédentes, Kidal a défilé et monté les couleurs de l’Azawad au nez et à la barde de la Communauté internationale présente à Kidal et dans l’impuissance de l’Etat personae non grata à Kidal.
Pour la 36e session ordinaire du Comité Directeur de la CMA tenue les 27, 28 et 29 avril 2019, (à l’issue de laquelle Sidi Brahim OULD SIDATT, Secrétaire Général du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), a été investi comme Président en exercice de la CMA pour une période de six mois) la célébration de l’indépendance de l’Azawad à Kidal est certainement un fait divers. Son communiqué final qui n’en pipe mot, a exprimé, par contre, « sa préoccupation par rapport à la vulnérabilité des populations en manque criarde de services sociaux de base (l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire et l’eau). A cet effet, elle recommande la mobilisation de l’Etat et de ses partenaires pour des mesures urgentes afin de faire profiter les populations des dividendes de la paix ».
Concernant l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, la session a égrené ses attentes « à mettre en œuvre d’ici le 30 juin 2019 notamment :
– la révision constitutionnelle pour prendre en charge de façon satisfaisante les dispositions pertinentes de l’Accord notamment celles inscrites au titre des questions politiques et institutionnelles ;
– la finalisation du processus DDR/accéléré et le redéploiement des unités qui en seront issues à Gao, Tombouctou et Kidal en vue de prendre en charge les missions initialement dévolues aux unités du MOC ;
– convenir d’une vision commune de l’armée reconstituée à redéployer en vue de prendre en charge de façon efficace et pérenne les défis sécuritaires multiples ;
– parvenir à l’adoption des textes régissant la Zone de développement pour la rendre rapidement opérationnelle afin de relever le niveau de développement des régions de l’Azawad ».

Le duel Tiébilé/Ag Attaher
Le 25 mai, journée de l’Afrique, Pierre BUYOYA, Haut représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel offre une réception à l’Hôtel Sheraton. Les hautes personnalités maliennes, les diplomates et les représentants de la Communauté internationale y sont conviés. Arrive le moment de l’exécution de l’Hymne national du Mali. Le président de la CMA, Ibrahim Ould Sidatti se fait désinvolte, au goût du tout nouveau ministre des affaires étrangères.
Prenant la parole, au nom du ministre de l’Intégration africaine, le ministre des Affaires Etrangères, S.E.M. Tiébilé DRAMÉ a fustigé le comportement indélicat du président en exercice de la CMA.
Voici le verbatim pour mémoire : « l’Accord d’Alger, c’est un tout. On ne peut pas le saucissonner. L’Accord d’Alger, c’est l’armée nationale reconstituée, ce sont les zones de développement économique, ce sont les réformes politiques pour renforcer la réconciliation nationale et la démocratie.
L’Accord d’Alger, beaucoup l’oublient, c’est le respect de l’intégrité du territoire national, c’est le respect de l’unité nationale, c’est le respect de la forme républicaine et laïque de l’État. L’Accord d’Alger, c’est le respect du drapeau national, le respect de l’hymne national, le chant du Mali.
Or, quand le chant du Mali était entonné au début de la cérémonie, alors que tous les diplomates et les Maliens étaient debout avec respect et solennité, le président de la CMA, mon frère Sidi Brahim Ould Sidati était d’abord assis, ensuite quand il s’est levé, avec désinvolture, il avait les bras croisés. L’Accord d’Alger, c’est le respect de l’hymne national du Mali », a martelé le Chef de la diplomatie malienne.
Tiébilé DRAME en a-t-il fait trop ? Hier, honni par l’opinion l’ex opposant est ovationné par les patriotes. La CMA accuse le coup et fait dans l’ironie. Le polémiste, Mossa Ag Attaher, un des porte-paroles de la CMA, se charge de donner la réplique à Tiébilé DRAME :« (…) Depuis votre surprenante nomination au poste de ministre des Affaires étrangères à la faveur d’un virage opéré à 90 degrés vous menant du statut d’opposant le plus farouche au flatteur le plus habile du pouvoir actuel, l’opinion de l’Azawad vous attendait plus en termes d’actions urgentes pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger que sur des déclarations inappropriées à l’encontre d’un des acteurs clé et incontournable du processus de paix… Monsieur le ministre des Affaires étrangères, depuis quand le degré de patriotisme d’un homme, son respect de l’intégrité et du caractère laïc de l’Etat se mesurent-ils à la vitesse par laquelle il se lève ou par la tenue de ses bras au moment où s’entonne un hymne national ? »
« Vous parlez de l’Accord ?
N’étiez-vous pas le premier dans un passé très récent où vous ne juriez que par le départ de IBK, à promettre à vos militants que l’Accord devrait être déchiré et refait à zéro ?
Monsieur le ministre, pendant que vous menaciez au cours de vos meeting dans l’opposition, de déchirer cet accord et de renverser les institutions de la République, Monsieur Ould Sidatt, justement dans un respect total de ces mêmes institutions, se battait bec et ongle à le sauver au prix d’inestimables efforts voire des sacrifices à travers les différentes cessions du Comité de Suivi de l’Accord. »

Le ping-pong IBK/CMA
Dans une interview accordée à notre confrère Jeune Afrique (parution n°3051 du 30 Juin 2019) sur les raisons de la lenteur du processus de paix qui provoque un certain agacement au sein de l’ONU et des alliés du Mali, le Président IBK n’est pas passé par le dos de la cuillère pour indexer et fustiger le comportement et les volte-face de la CMA : « je l’ai dit à Emmanuel Macron et à Antonio Gutteres, le secrétaire général de l’ONU : nous serions sourds si nous étions inconscients de cet impératif. Cet accord, nous l’avons négocié pied à pied pendant des mois. Nous en savons les forces et les faiblesses et, pour que sa mise en œuvre avance réellement, il faut que les deux parties soient loyales l’une envers l’autre. Or ce n’est pas toujours le cas. Quand je vois certains leaders touareg de la CMA [Coordination des mouvements de l’Azawad] venir à Bamako encaisser leurs indemnités, puis, de retour à Kidal, exhiber avec arrogance le drapeau de l’Azawad, cela m’horripile. Idem pour le processus de désarmement, idem pour l’inclusion de cadres de la CMA au sein du dernier gouvernement d’ouverture : ce ne sont que volte-face et faux-fuyants. Kidal n’est pas et ne sera jamais pour le Mali ce que le Katanga fut au Congo au cours des années 1960 ».
Dans une déclaration en date du 3 juillet sur les sujets d’actualité en rapport avec le Processus de Paix au Mali, la CMA sous la signature de président Sidi Brahim Ould Sidat « regrette que le Président de la République, S.E Ibrahim Boubacar Keita, censé être le garant de l’indispensable confiance entre les parties au processus de paix ; distillent des appréciations inappropriées à l’intention de leaders de la CMA…
La CMA regrette que le Président de la République soit l’auteur d’une stigmatisation ethnique en mettant l’accent sur les Touareg pour parler de leaders de la CMA sachant bien pourtant qu’ils ne sont pas issus que d’une seule ethnie, ni d’une seule communauté du pays.
Faisant allusion aux indemnités que perçoivent les membres du Comité de Suivi de l’accord et des sous-comités, il convient de répondre que s’il y’a des membres de structures créées pour le suivi et la mise en œuvre de l’Accord, bénéficiant d’indemnités au même titre que tous leurs collaborateurs des autres parties signataires, y compris ceux de la partie gouvernementale, cela leur est accordé à la mesure de leur effort de membres en charge de taches d’intérêt commun. C’est loin d’être une aumône.
En référence au propos du Président de la République dans la même interview sur les symboles de l’Azawad

La CMA en conformité avec les dispositions de l’accord rappelle ce qui suit:
Chapitre 2, Art. 5, alinéa 2: de l’appellation AZAWAD « L’appellation Azawad recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différente populations du Nord du Mali, constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine, devant constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale ». La CMA rappelle que cette question n’ayant pas abouti à un consensus lors de la conférence d’entente nationale conformément aux point 4 du Relevé de conclusions des Consultations Préparatoires à la Mise en Oeuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger signé le 05 Juin 2015 à Alger qui précise en ces termes: « plus spécifiquement, s’agissant de la problématique de l’Azawad, dont le traitement est pris en charge par l’article 5 de l’accord qui souligne la nécessité d’un traitement politique et l’organisation d’un débat national approfondi sur ses causes profondes, la médiation s’engage, dans le cadre de la mise en œuvre de ce article, à favoriser l’ouverture de discussions entre les parties afin d’aboutir à une solution consensuelle satisfaisante…»
Conformément aux principales conclusions de la 36e session de Comité de suivi de l’accord tenu ce lundi 15 juillet 2019, au cours de cette rencontre, les acteurs ont exprimé leur volonté de respecter les dispositions de l’Accord relatives à l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble du territoire.
Pour le gouvernement, la reconnaissance et l’acceptation par tous des symboles de la Nation est une avancée essentielle dans la mise en œuvre de l’Accord.
En effet, estime Tiébilé DRAME, le nouveau ministre des Affaires étrangères du Mali et éminence grise de Koulouba, dans la droite ligne de l’interview du Président IBK dans Jeune Afrique, le respect de ces symboles de la République doit désormais être un préalable pour toutes les parties signataires. Portant la voix du Mali, il tranche net : «(…) les manquements que nous avons constatés ces dernières années soient un mauvais souvenir. Le Mali souhaite que drapeau national soit respecté partout sur l’ensemble du territoire. Que le drapeau national flotte partout, y compris à Kidal ! »
Pour la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), «à partir du moment où nous avons signé dans l’Accord que nous reconnaissons l’intégrité territoriale, le caractère laïque du Mali et le plein exercice de la souveraineté de l’Etat… la question est réglée». Dans le cadre du respect des engagements signés dans l’accord, la CMA n’y voit aucun objectif. Même son de cloche chez la Plateforme qui estime toutefois que ce retour des symboles de l’ÉTAT doit s’accompagner avec celui de l’Armée et d’autres services sociaux de base.
C’est donc dans ce contexte que la délégation est partie à Kidal pour hisser le drapeau dans le camp du MOC.

Le vandalisme des symboles de l’Etat
Le 17 juillet 2019 Kidal fomente une grande manifestation spontanée qui mobilise les jeunes, les femmes et quelques notabilités.
L’objectif de ladite manifestation est d’empêcher la délégation des députés maliens venus à Kidal faire flotter le drapeau du Mali dans les endroits tels que : le Gouvernorat, l’Assemblée régionale et le camp qui abrite le MOC, conformément à une résolution de Comité de suivi de l’Accord.
Tôt le matin, la manifestation s’est dirigée vers le Gouvernorat de Kidal où elle a ordonné au protocole du gouverneur d’enlever le drapeau du Mali qui s’y trouve. Ledit drapeau est traîné à terre partout à Kidal et ensuite brûlé en public, une manière selon les manifestants de dire que la population de Kidal, en particulier, et celle de l’Azawad, en général, ne veut plus du Mali.
Le retour immédiat au Mali de la délégation des députés est ordonné par les manifestants, sinon des conséquences pourraient résulter de leur entêtement. Désormais, on peut apercevoir les drapeaux de l’Azawad flotter au-dessus du Gouvernorat de Kidal.
Face à la pression de la Communauté internationale saisie par le Gouvernement, sous la réserve d’un « autre acte de vandalisme de plusieurs monuments à l’effigie des emblèmes de la CMA s’est opéré dans la veille, exacerbant davantage la tension au sein des organisations de la jeunesse », la CMA qualifie la profanation des symboles de l’Etat par des manifestants ce mercredi à Kidal d’ « actes hostiles » et de «comportements inappropriés » qu’elle dit condamner vigoureusement. En attendant ses propres enquêtes, afin de comprendre « ce qui s’est réellement passé », la CMA qui a le contrôle absolu de Kidal dit condamner « avec la dernière énergie les actes posés à l’encontre du drapeau national ».
« En attendant de comprendre ce qui s’est réellement passé, la Coordination des Mouvements de l’Azawad condamne vigoureusement les actes qui se sont produits ce jour à Kidal; actes contraires à tous les efforts qu’elle déploie de manière constante la CMA pour l’instauration d’un climat serein et favorable à l’aboutissement des efforts encourageants entrepris ces derniers temps avec le gouvernement dans le cadre de l’accélération des aspects prioritaires de l’accord pour la paix.
La CMA condamne avec la dernière énergie les actes posés à l’encontre du drapeau national et se désolidarise sans ambages de tout acte contraire à ses engagements pris dans l’APR y compris ceux liés aux symboles de l’Etat dans la ville de Kidal.
LA CMA invite toute la population à la retenue, exprime ses profonds regrets face aux désagréments causés par ce malheureux incident et renouvelle sa demande maintes fois exprimée de la nécessité d’une collaboration de tous les acteurs pour éviter ce genre de situation » peut-on lire dans son communiqué.
Le Président du Niger met le pied dans le plat
Le Président du Niger Issoufou Mahamadou, dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique (3057-3058 du 11 au 24 Août 2019) met le pied dans le plat : « le statut actuel de Kidal est une menace pour le Niger. L’Etat malien doit impérativement y reprendre ses droits ».
Le CMA proteste et dénonce une immixtion dans les affaires intérieures d’un pays.
Lors de la conférence de presse qu’il a animée ce samedi 07 septembre, avec son homologue Ibrahim Boubacar KEITA au terme de sa visite d’amitié et de travail, répondant aux questions des journalistes sur sa récente déclaration sur la situation de Kidal, le Président Issoufou persiste et signe : « je maintiens ce que j’avais dit. Le statut de Kidal est une menace pour la sécurité intérieure du Niger. Et en plus, nous constatons, avec beaucoup de regrets, qu’il y a des mouvements signataires des accords de paix d’Alger qui ont une position ambigüe et qu’il y a des mouvements signataires des accords de paix d’Alger qui sont de connivence avec les terroristes. Nous ne pouvons plus l’admettre. Cette situation doit être dénoncée».
Le Président IBK a laissé entendre qu’il partage parfaitement les préoccupations de son homologue du Niger sur la question. Cette identité de vue va-t-elle avoir une conséquence sur le comportement de la CMA ?
Le report de tous les chantages
La 37e session ordinaire du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA) s’est tenue, le lundi 19 aout 2019, au CRES de Badalabougou.
Ladite session a abordé entre autres : les avancées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et complément d’information par les présidents des sous-comités, ; la formation des éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) déclarés aptes à l’intégration ; le processus de DRR ; la poursuite de la décentralisation et le suivi des deux recommandations du CSA de haut niveau du 17 juin, portant sur la structuration des travaux du cadre tripartite intermalien et le retour concomitant des services et symboles de l’Etat à Kidal.
La 37e session de la CSA a-t-elle décidé de délocaliser sa prochaine session (la 38e) à Kidal avec la participation des ministres des Affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Algérie et du Mali ?
Le porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Mossa Ag Attaher, l’affirme : « nous avons prévu de tenir la prochaine session du CSA à Kidal, pour la délocaliser et amener tous les acteurs et la communauté internationale à voir les réalités sur place. Elle devait se tenir le 9 septembre, mais elle a été repoussée, normalement au 17. (…) C’est une innovation qu’on veut apporter, pour que les ambassadeurs et les autres personnalités aillent voir ce qui se passe sur le terrain. L’objectif est de voir de plus près les réalités. Les symboles de l’État dont parlait Tiebilé, il va les voir ». Mais, « si on veut vraiment les symboles qui représentent un État, il faut créer les services de l’État qui préserveront ces symboles » ajoute Mossa Ag Attaher.
Le Gouvernement ne confirme pas et Président du CSA, l’Algérien Ahmed Boutache reste prudent quant au lieu : « rien n’est encore définitivement décidé. Il y a plusieurs propositions à l’étude. Cela peut être Bamako ou ailleurs. Pour l’instant rien n’est tranché ». Pour le retour de l’Administration, le porte-parole de la CMA estime qu’il ne peut se faire que dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord. « Il n’y a pas de calendrier formel », fait-il savoir. Quant au Gouverneur, il assure que les administrateurs sont déjà à Kidal. « On travaille dans le calme et les gens reviennent petit à petit », glisse Sidi Mohamed Ag Ichrach.

Le 16 septembre, soit à la veille de la 38e session du CSA qui devait se tenir le 17 septembre à Kidal, le Gouvernement décide de son report sine die. Selon Tiébilé DRAME, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, c’est au regard d’éléments nouveaux que le Président de la République a souhaité que le CSA ne se tienne pas à Kidal. Selon lui, les plus hautes autorités du Mali ont décidé de reporter la 38e session du CSA à une date ultérieure, afin que toutes les conditions soient réunies à Kidal pour ce faire.
Furieuse, la CMA réunie en session extraordinaire à Kidal prends acte et dénonce le 16 septembre « la décision d’annuler la tenue du CSA à Kidal sur la seule demande de la partie gouvernementale; demande une réunion urgente et avant toute autre étape avec la communauté internationale et les autres parties de l’accord dans un lieu neutre pour clarifier l’ensemble des questions pendantes notamment la «raison d’Etat impérative » qui a motivé l’annulation de la 38e session du CSA, afin de procéder à une évaluation transparente de la situation actuelle et de la gouvernance de l’accord »
Jouant sur les mots, la CMA rappelle « que la situation de la ville de Kidal comme celle de toutes les autres régions ne saurait être dissociée de la mise en œuvre de l’accord qui prévoit une nouvelle architecture politique et administrative régionale; rappelle que l’administration de l’Etat (Gouverneur, préfet, sous-préfet et chefs de services techniques) est déployée à Kidal depuis 2017 mais dispose de très peu de ressources ».

Le 17 septembre : le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé DRAME, rencontre les ambassadeurs et les représentants des organisations internationales présents dans notre pays. La rencontre s’est tenue dans la salle de conférence de son département, en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine BOUARE, et de celui de l’Intégration africaine, Me Baber GANO. Objectif : rendre compte des conclusions du sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu le 14 septembre dernier à Ouagadougou et d’expliquer les raisons du report de la 38e session du Comité de suivi de l’Accord (CSA) qui devait se tenir à Kidal.
Sur le report de la 38e session du CSA qui devrait se tenir à Kidal, le ministre DRAME dira que c’est une décision du Président de la République. Le chef de l’Etat a souhaité, selon Tiébilé DRAME, que la réunion qui devait se tenir ce mardi 17 septembre soit reportée à une date ultérieure pour ce qui concerne le lieu, c’est-à-dire Kidal. Au regard d’éléments nouveaux intervenus, a-t-il insisté, le chef de l’Etat a souhaité que cette 38e édition du CSA ne se tienne plus à Kidal. Ce, pour éviter de prendre le risque de créer une situation susceptible d’amener des controverses au moment où le Dialogue national inclusif connait un essor remarquable. Ce n’est pas un refus, a poursuivi le ministre DRAME, de tenir le CSA à Kidal, mais il s’agit plutôt de reporter afin que toutes les conditions soient réunies et qu’il y ait une réelle normalisation de la situation. Tiébilé DRAME a réaffirmé l’engagement du Président de la République à poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation en vue de la restauration de la paix et de la stabilité.

Le 18 septembre 2019 : la CMA annonce via Jeune Afrique qu’elle conditionne désormais sa participation au CSA à la tenue d’une réunion avec le gouvernement. En réaction à l’annulation de la 38ème réunion du Comité de suivi de l’accord, la Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion du nord, a annoncé qu’elle ne prendrait part à la réunion de Bamako que si une rencontre urgente avec le gouvernement malien dans un lieu neutre avait lieu. Almou Ag Mohamed, cadre du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) qui donne l’information soutient : «après l’annulation de la réunion du CSA à Kidal, nous demandons une réunion avec la partie gouvernementale sur un terrain neutre afin qu’on se dise nos vérités et pour décider s’il faut continuer avec cet accord de paix, ou s’il convient de le déclarer caduc ».
Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la réunion demandée peut être tenue « en Algérie ou dans un autre État non membre de la CEDEAO », et doit avoir lieu avant toute autre rencontre dans le cadre de l’accord de paix. « Le problème est que nous ne savons même pas avec qui discuter. Tantôt c’est le ministre de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, tantôt le gouvernement nous envoie Tiébilé Dramé, ministre des Affaires étrangères, donc nous avons l’impression d’un désordre total », déplore Sidi Brahim Ould Sidati, président en exercice de la CMA.

Le 19 septembre 2019 : Tiébilé DRAME, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, l’un des porteurs du dossier de l’Accord au niveau gouvernemental, reçoit au cours d’un déjeuner, le Groupe des Ambassadeurs des pays africains accrédités au Mali. Le Même jour, il aura une rencontre les cinq Ambassadeurs des Pays membres Permanents (P5) du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Outre, les grandes résolutions issues des travaux de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue le 14 septembre, à Ouagadougou au Burkina Faso, Tiébilé DRAME a entretenu ses interlocuteurs sur l’évolution du processus de paix en cours au Mali. Un euphémisme diplomatique pour parler du problème avec la CMA, notamment la question du report de la réunion du Comité de Suivi de l’Accord qui devait se tenir à Kidal le mardi 17 septembre 2019.
Pour Tiébilé DRAME «le report d’une réunion du CSA ne signifie ni déraillement du processus ni implosion de l’accord… La détermination du Président de la République et du Gouvernement reste intacte. Nous sommes dans la construction du consensus, il y’a des avancées qu’il faut préserver à tout prix. Le contact est maintenu avec nos frères de Kidal puisque le Gouvernement est déterminé à faire aboutir le processus de Paix ».

Le samedi 21 septembre 2019 : suite à l’annulation de la 38e session de Comité de suivi de l’Accord(CSA), initialement prévue pour le 17 septembre 2019 à Kidal, les responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad(CMA) qui contrôle cette partie de pays ont animé, une conférence de presse à l’hôtel Azalai Amitié de Bamako. Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, le porte-parole des ex-rebelles de Kidal, Mossa Ag ATTAHER, a dénoncé une décision unilatérale du gouvernement du Mali qui viole les dispositions de l’Accord pour la paix.
Pour la CMA, « Kidal est dans la même situation que l’ensemble des régions du Mali. Elle ne bénéficie d’aucun statut, et son statut actuel ne peut absolument constituer un risque quelconque, ni pour la sécurité nationale ni pour la sécurité de certains voisins qui sont en train de le dire.
On ne peut pas vouloir Kidal comme une région normale comme toutes les autres régions du Mali, et vouloir en même temps reporter un CSA à Kidal et l’amener dans une autre ville du Mali. Cela ne se justifie pas et c’est une contradiction à l’image de beaucoup d’autres contradictions auxquelles nous assistons ces derniers temps dans la bouche de certains responsables… Donc, dire que, parce qu’il y a des risques de manifestations on ne tient pas une réunion, c’est comme dire parce qu’il y a une manifestation sur le boulevard de l’indépendance on ne tiendrait pas un Conseil des ministres. Et si on arrive à ça, vraiment, c’est le danger réel. Donc, l’ensemble des raisons avancées sont des raisons qui ne justifient absolument pas le report du CSA à Kidal ».

Le dimanche 22 Septembre : dans son discours à la Nation, le Président IBK, tirant le constat des multiples difficultés liées à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation signé sous les auspices de la communauté internationale entre le gouvernement et les groupes armés de la CMA et de la Plateforme avait tenu «à réaffirmer l’attachement du Gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions, l’essentiel étant d’en conserver l’esprit».

Le mardi 24 septembre : en tant que membre du Comité d’organisation du Dialogue National, la CMA était représentée ce mardi à une réunion organisée dans ce cadre par son porte-parole Mossa Ag Attaher. Occasion opportune pour ce dernier de faire une déclaration officielle au nom de la CMA qui informe le comité de la suspension de sa participation au DNI.
La CMA dit suspendre sa participation aux travaux sur le Dialogue National Inclusif suite aux propos du Président de la République qui officialisent la possibilité de rediscuter de certaines dispositions de l’Accord pour la paix.
Selon la CMA, l’article 65 de l’Accord (« les dispositions du présent Accord et de ses annexes ne peuvent être modifiées qu’avec le consentement express de toutes les parties signataires du présent Accord et après avis du comité de suivi ») ne permet à aucune partie de le relire à sa guise.

Le 25 septembre : après avoir suspendu leur participation au Comité de suivi de l’Accord, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé mardi son retrait du « dialogue nationale inclusif » initié par le président malien.
Au-delà de la petite phrase du Président IBK, prononcée lors de son discours à la nation, le 22 Septembre dernier («je tiens à réaffirmer l’attachement du gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions. L’essentiel étant d’en conserver l’esprit. ») Moussa Ag Attaher, porte-parole de la CMA, explique à Jeune Afrique les raisons qui ont conduit la CMA à se retirer du dialogue national et à suspendre leur participation au Comité de suivi de l’Accord. Pour lui, « La CMA quitte le dialogue, car IBK ouvre la porte à ceux qui rejettent l’accord de paix », a-t-il justifié.
Le mercredi 25 septembre : pendant que le général Salif fait face aux assassins des Policiers à Niono et aux flammes des citernes à Bamako, depuis New-York, IBK tente d’éteindre le brasier qu’il a allumé avec le report de la 38ème session du CSA. Face à la menace de Kidal qui sait comme d’habitude mettre sous pression Bamako, Tiébilé DRAME le Rambo du drapeau malien met sa fierté en berne et s’emploie à calmer le jeu après la décision prise par la CMA de suspendre sa participation à un dialogue national.
A la veille de la réunion de haut niveau sur la situation du Mali et au Sahel, à New-York, ce mercredi, ça ne devrait pas rigoler dans la délégation malienne. Le Chef de la diplomatie malienne qui avait expliqué que la décision venait du Président IBK appelle la CMA à revenir sur sa décision et assure que le Président n’avait eu aucune intention de remettre en cause les grands principes de l’Accord. Revenant sur le report de la session du CSA qui a mis le feu aux poudres, Tiébilé DRAME assure qu’il avait été dicté par le calendrier intérieur malien et pas par les accusations des voisins du Mali : «le report du CSA n’est pas synonyme de déraillement du processus, il ne faut pas donner l’impression que le processus est en train de dérailler ».
Aussi, il en appelle, sur un ton de supplique, à « la CMA en premier lieu et à tous les signataires de l’accord d’Alger pour qu’on calme le jeu ». Il explique : « il n’y a pas l’ombre d’un doute quant à la détermination du gouvernement à continuer la mise en œuvre de l’accord ». Le Président a voulu que le Dialogue national soit l’occasion pour tous les Maliens de discuter de l’Accord, d’exprimer leurs éventuelles réserves et finalement de se «l’approprier». «Bien entendu», les grands principes en demeureraient.
Où est-ce que tout cela pourrait nous conduire ? Le gouvernement continuera-t-il à tout céder et à tout concéder ? La CMA reviendra-t-elle à des meilleurs sentiments ou prendra-t-elle ce flottement pour prétexte pour faire aboutir son plan de partition du pays ?
Puisse Dieu préserver le Mali d’une reprise des hostilités. Quoi qu’il advienne, le Mali ne renoncera pas à un centimètre carré de son territoire.
Affaire à suivre

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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