Le transfert d’activités biologiques à double usage en Afrique par Washington comporte des risques évidents, a déclaré à Sputnik Ntsikelelo Breakfast, de l’Université métropolitaine Nelson-Mandela. Le géopolitologue s’étonne du silence des institutions internationales sur le sujet.
En dehors de tout contrôle. Alors que Moscou a fustigé le possible transfert d’études biologiques à double usage américaines en Afrique, des inquiétudes se font jour sur le continent. Les recherches biologiques à visées militaires doivent être encadrées strictement, ce qui ne semble pas être le cas pour ces transferts, a déclaré à Sputnik Ntsikelelo Breakfast, chercheur à l’Université métropolitaine Nelson-Mandela.
“Le risque politique est une possible violation des droits de l’Homme car la recherche doit adhérer à l’éthique. La question est de savoir qui va assurer la surveillance de tout cela? Quelles sont les mesures de contrôle entourant cette initiative scientifique à grande échelle? Et quelle est la position de l’Onu, en particulier de l’Organisation mondiale de la santé? Ont-ils des inquiétudes ? Il est assez inquiétant qu’ils restent silencieux à ce sujet”, explique-t-il ainsi.
Le silence assourdissant del’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur ces nouvelles activités biologiques américaines en Afrique a de quoi surprendre, souligne encore le géopolitologue. L’institution devrait se saisir de ces questions éthiques, mais son financement via l’Onu, et donc partiellement des États-Unis, laisse planer les doutes.
“Pourquoi une organisation multilatérale comme l’OMS n’a-t-elle pas exprimé son point de vue sur cette question? Est-ce parce le budget dont elle dispose provient en grande partie de l’Onu, qui est largement financée par les États-Unis? Ils ne peuvent pas mordre la main qui les nourrit”, a ainsi déclaré Ntsikelelo Breakfast.
Vues américaines sur l’Afrique
Il n’est d’ailleurs pas étonnant que les sous-traitants américains choisissent l’Afrique pour implanter leur recherche biologique militaire. La situation épidémiologique s’est d’abord dégradée en Europe, ce qui peut expliquer les transferts américains comme l’a précisé la Défense russe. Mais l’Afrique est aussi dans le viseur de Washington, qui se bat pour faire tomber le continent dans son champ d’influence, rappelle Ntsikelelo Breakfast.
“Cette recherche biologique militaire sera intégrée à l’armée américaine. Bien sûr, avec une forte empreinte en Afrique. Or, la politique étrangère des États-Unis a toujours été motivée par les intérêts nationaux dans la poursuite de leur projet hégémonique. Et l’Afrique a toujours été un champ de bataille géopolitique parce que les États-Unis sont également en concurrence avec d’autres, je dirais, de grandes puissances comme la France et l’Angleterre” souligne ainsi le chercheur.
Le secteur biologique fait partie intégrante d’un “programme d’accumulation sur le continent africain”, résume ainsi Ntsikelelo Breakfast.
Début octobre, la Défense russe avait affirmé disposer de documents sur des sous-traitants du Pentagone au Cameroun, en Afrique du Sud ou en Ouganda, utilisés comme …Lire la suite sur Sputnik