Les acteurs impliqués dans la gestion de la migration, notamment les départements ministériels partenaires, les structures de l’État, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile sont en conclave à Ségou dans le cadre de l’atelier national de validation du plan d’actions (2020-2024) de la Politique nationale de migration du Mali (PONAM).
Adoptée par le gouvernement en 2014, la mise en œuvre de la PONAM (2015-2019), suite à une évaluation a révélé certaines faiblesses, dont la nécessité de renforcer le mécanisme de suivi des actions dans le domaine de la migration, l’accompagnement des migrants de retour et ceux porteurs de projets d’investissement et la mise en place d’un cadre de dialogue permanent autour des enjeux migratoires.
L’objectif global de cet atelier de quatre jours est de doter notre pays d’un plan réactualisé et cohérent, dont la mise en œuvre permettra d’ouvrir inexorablement de nouvelles perspectives de développement. Les travaux ont démarré mardi dernier, à la Chambre de commerce de Ségou sous la présidence du ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyène.
C’était en présence du gouverneur de la Région de Ségou, Alassane Traoré, du chef de la mission de l’Organisation internationale pour les migrations au Mali (OIM), Pascal Reyntjens, du chargé d’affaires à la Délégation de l’Union européenne, Salvador Franca et du maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoum Diarra.
Cette rencontre vise aussi à prendre en compte les résultats de l’évaluation à mi-parcours du plan d’actions de la PONAM réalisés en mars 2020, d’actualiser les objectifs, les axes ainsi que les actions proposées du plan d’actions, de proposer un mécanisme/dispositif de suivi du plan d’actions 2020-2024 permettant de renseigner le cadre logique élaboré en clarifiant le rôle, le mandat et la responsabilité de chaque acteur, etc.
Selon le chef de la mission de l’OIM, l’idée centrale de la PONAM est de faire de la migration, un véritable atout pour le développement du pays. Pascal Reyntjens dira que lorsque le cadre de gouvernance de la migration est renforcé, la migration ne peut être que bénéfique pour le migrant, le pays d’origine ainsi que le pays de destination. «Cette politique lance un message fort qui vise, entre autres, à assurer la protection et la sécurité des migrants, des membres de leurs familles et ainsi des communautés qui les accueillent.
De plus, elle ambitionne de mettre en place des mécanismes et des dispositifs pour renforcer la gouvernance de la migration, mobiliser et valoriser les apports des diasporas dans la réduction de la pauvreté, et à faire du Mali, un carrefour ouest-africain de dialogue et de concertation sur les migrations», a déclaré le chef de la mission de l’OIM.
Le chargé d’affaires à la Délégation de l’Union européenne a rappelé que dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’actions de la Valette, le Mali est prioritaire dans l’organisation.
«C’est dans ce sens que de nombreux projets ont été financés avec un engagement de plus de 250 millions d’euros (environ 164 milliards de Fcfa) pour soutenir les efforts des autorités dans le renforcement de la gestion de la migration. Ces initiatives touchent plusieurs paramètres de la migration notamment la prévention de la migration irrégulière, la création d’opportunités d’emploi pour les jeunes, le soutien aux initiatives de la diaspora ou la gestion des frontières», a précisé Salvador Franca.
Dans son discours d’ouverture, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine a souligné que de nos jours, les flux migratoires en plus de la diversité des profits sont également en constante augmentation et partout dans le monde. Alhamdou Ag Ilyène révélera que les relations de la diaspora se matérialisent par d’importants transferts de fonds, de matériels, de compétences et de valeurs culturelles.
«À titre illustratif, les Maliens établis à l’extérieur ont transféré en 2017, plus de 538 milliards de Fcfa par les canaux officiels. Selon une étude de la Banque africaine de développement (BAD), les deux tiers des fonds sont transférés par des canaux informels. En plus des transferts de fonds, il faut noter que la diaspora participe à la mise en place des infrastructures sociales de base (écoles, centres de santé, adduction d’eau, etc.)», a-t-il fait savoir.
Le patron du département des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine a remercié les acteurs qui ont contribué à la mise en œuvre de cette ambitieuse politique. Le ministre Alhamdou Ag Ilyène reste persuadé qu’à l’issue de cet atelier, notre pays disposera d’un outil de planification cohérent dans lequel chaque acteur trouvera sa place en vue d’une meilleure gouvernance.
Mamadou SY
Amap-Ségou
Source : L’ESSOR