A l’invitation du Président de la République, Monsieur Modibo Sidibé, Président du parti FARE, accompagné d’une délégation du Secrétariat Exécutif National, a été reçu à Koulouba, dans le cadre de la cérémonie de remise officielle de l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992.
Malgré nos profondes divergences de vues d’avec le gouvernement sur la question des réformes politiques et institutionnelles, les FARE ont accepté de répondre à l’invitation du Président de la République, essentiellement par courtoisie républicaine et par respect pour nos institutions.
En effet, le parti tient à réaffirmer ici qu’il se démarque totalement de l’approche adoptée par le gouvernement quant aux réformes envisagées, en raison de l’absence de vision et de projet cohérent, et également en raison des circonstances, de la nature et de l’ampleur de la crise.
Nous avons plutôt proposé de revenir aux maliens à travers un dialogue national refondateur, plutôt que de s’en remettre à un Comité d’experts.
A défaut de la légitimité d’un vrai débat national refondateur, il n’y avait aucune raison que les FARE s’inscrivent dans le Cadre de concertation national, qui exclut les Maliens qui aspirent à être acteurs et actrices de leur avenir et de celui de leur pays.
Aussi, nous ne saurions cautionner une telle dynamique où la fuite en avant le dispute à la course de vitesse, au moment où il est question pour les Maliens de parler avec lucidité de ce que nous sommes aujourd’hui, de proposer des réponses endogènes aux maux dont souffre le pays, de refonder les institutions, d’établir les règles du jeu économique, politique et social qui feraient que les maliens, véritablement, arriveront à ce qu’ils veulent : un Mali de l’effort, de l’entente, un Mali en paix avec lui-même.
Pour les FARE, la seule et vraie exigence de l’heure, est de dégager des perspectives solides de sortie de crise, de restaurer la confiance des maliens de l’intérieur et de l’extérieur en eux-mêmes et en leur Etat, car le processus qui conduira le Mali à une véritable sortie de crise structurelle, durable et refondatrice ne pourra faire l’économie d’un traitement de fond de l’ensemble des causalités ayant engendré la crise.
Il y a donc urgence que notre peuple puisse se réunir pour parler, de la base au sommet, revisiter nos institutions, nos pratiques démocratiques et refonder notre Etat.
En conclusion, le parti FARE remercie le Président de la République pour son invitation, mais déclare ne pas s’inscrire dans la démarche du gouvernement et ne soutiendra aucune initiative référendaire fondée sur un tel avant-projet de loi.
Le parti FARE reste disposé à concourir pleinement avec le gouvernement et les forces vives de la Nation à l’élaboration d’un processus endogène de sortie de crise structurelle, durable et refondatrice de l’Etat du Mali.
Fait à Bamako, le 11 avril 2019
Le Secrétaire Général
Source: lechallenger