Depuis la sortie hasardeuse, de celui qu’on désigne comme le seul compagnon en vie du premier Président de la République du Mali, Seydou Badian Kouyaté pour inviter à une transition démocratique, des protagonistes avaient fini de faire leur calcul sur cette hypothèse. Pour ce faire, ils voudraient rester coucher sur les deux oreilles en attendant la fin du mandat de l’actuel président pour ensuite rebondir comme des fauves afin de troubler la scène politique. D’où l’émergence du slogan ‘’Boua Ka Bla’’. Un appel de pied avant l’heure, invitant le tenant du pouvoir, à la date de la fin de son mandat à lâcher le gouvernail. Dans cette hypothèse, le pouvoir sera dans la rue à qui veut bien le ramasser.
Un calcul bien faussé. Pour ne pas dire un calcul mauvais aloi, car la probabilité de la tenue de ces élections, plutôt de ce scrutin présidentiel est sur une courbe rassurante. En illustrent plusieurs réalités. Notamment les différentes candidatures qui se sont déclarées, célébrées et mises en branle. Ainsi que la dynamique salutaire des différentes structures en charge de l’organisation technique et matériel des élections.
Par rapport aux candidatures déjà connues, c’est l’opposition qui ravit la vedette. Elle a déjà levé le voile sur ses principaux sérieux porte-étendards. Certes la question d’alternance s’est limitée en déclaration d’intentions pour se terminer en signature d’une plateforme, mais sans nul doute, elle ira à ces joutes électorales avec des atouts sérieux et des candidats qui sont déjà sur le terrain. Cela mieux que ceux de la majorité et les non alignés.
Il n’est pas exagéré de dire que c’est le chef de file de l’opposition, lui même qui a donné en premier les vraies couleurs de la fièvre électorale. Cela à la faveur du lancement de sa candidature en grandes pompes le 12 mai au stade du 26 mars. Rarement dans notre pays, l’unanimité fut dégagée sur la réussite d’une mobilisation politique, comme celle de ce lancement de la candidature de Soumaïla Cissé. Son compère des Fare, Modibo Sidibé, même s’il n’a pas réussit à rééditer l’exploit de Soum Champion le 13 mai, peut se targuer d’avoir réalisé sa plus grande mobilisation, lors du lancement de sa candidature au nom du regroupement politique NPP (Nouveau Pôle Politique). Toujours au compte de l’opposition en plus de ces deux candidatures de premier ordre, d’autres non des moindres sont déjà sur le terrain des présidentielles, à l’instar de Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba. Même des partis sans réelle base politique dans le pays tel le PARENA ( qui fera son conseil national le 26), fourbissent leurs armes.
Le constat reste identique au niveau de la CMP, mais aussi chez les ‘’non alignés’’, où une vingtaine de candidatures seront bientôt sous les feux de la rampe.
Au-delà de ces candidatures de part et d’autre qui sont toutes sérieuses en attendant le processus de parrainage et le paiement de la caution salée de 25 millions par candidat, l’autre aspect qui lève toute équivoque sur la tenue du scrutin est d’ordre organisationnel. L’aspect qui relève de la compétence des structures légales de préparation et d’organisation du processus électoral.
A ce niveau aussi les voyants sont au vert. La DGE (Délégation Générale aux Elections) a présenté le fichier électoral biométrique audité. Un fichier propre avec : « zéro doublon réel, zéro électeur sans prénom ou nom ou sans données biométriques, zéro électeur mineur illégal, zéro électeur sans lieu et bureau de vote, zéro bureau de vote sans électeurs, zéro bureau de vote avec plus de 500 électeurs ».
Le ministère de l’administration Territoriale de son coté a fini de peaufiner la loi électorale conformément aux recommandations des acteurs politiques et va rendre disponible les nouvelles cartes d’électeurs dès le début juin.
Ceux qui espéraient sur une transition rateront le train à la gare.
Moustapha Diawara
Le Sursaut