La rupture semble être consommée entre les autorités de la transition et les membres du mouvement Yerewolo, suite à la mise sous mandat de dépôt du président du mouvement, Adama Ben Diarra, pour « atteinte au crédit de l’État » par le Pôle judiciaire spécialisé contre la cybercriminalité. Les partisans de Ben Le Cerveau exigent désormais le respect du délai de la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel, à savoir la tenue de la présidentielle en février 2024.
Pour rappel, Yerewolo Débout sur les remparts est l’un des mouvements reconnus pour sa lutte contre le néocolonialisme et son soutien indéfectible aux autorités de la transition. Le mouvement, présidé par Adama Ben Diarra, est l’initiateur des grandes mobilisations populaires sur le boulevard de l’indépendance ayant conduit au départ de la force Barkhane et de la MINUSMA au Mali.
Toutefois, les récentes sorties de son leader, membre du Conseil national pour la transition (CNT) sur certaines questions brûlantes de la nation ont été la goutte d’eau qui a débordé le vase. En effet, de retour d’Iran, la semaine dernière, Adama Diarra, alias Ben le Cerveau, était sur le plateau d’une radio privée pour parler de la gestion du pays, du respect du délai de la transition, de la lutte contre l’injustice, de l’agissement du service de renseignement, et de la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle, prévue pour février 2024.
Après son émission, le leader du mouvement a été convoqué à la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) avant d’être présenté devant le Procureur du Pôle judiciaire spécialisé contre la cybercriminalité. Ce dernier n’a pas hésité de lui décerner un mandat de dépôt pour « atteinte au crédit de l’Etat ». Le jugement est fixé au vendredi 8 septembre prochain.
Si au début, le porte-parole du mouvement, Siriki Kouyaté, avait demandé à leurs militants et sympathisants de « protéger et soutenir la transition sur une dynamique panafricaine enclenchée par le peuple et les autorités du Mali contre l’impérialisme sous toutes ses formes », le verdict des hommes en robe a changé la donne.
Et pour cause, dans une déclaration après la décision de la justice de placer Ben sous mandat de dépôt, le porte-parole Siriki Kouyaté invite « les autorités de la transition de tout mettre en œuvre pour la tenue de l’élection présidentielle à la date indiquée, précisément au février 2024 ».
Pour lui, l’organisation de l’élection présidentielle permettra de soulager le peuple malien et d’éviter d’autres sanctions de la communauté internationale.
Au moment où nous mettions sous presse, le porte-parole du mouvement était en réunion avec les partisans de Yerewolo debout sur les remparts afin de peaufiner les stratégies pour obtenir la libération immédiate de leur mentor.
Source : l’Indicateur du Renouveau